Nous avons appris avec une grande tristesse la disparition du chef Roger Roucou le jour de la Saint-Michel, à l’âge de 91 ans.

Originaire du Tarn et ne s’étant pratiquement jamais départi de son accent chantant, le chef après son arrivée à Lyon à la fin de la seconde guerre mondiale a rapidement fait son trou entre Rhône et Saône et même plus précisément en bord de Saône (Quai Jean-Jacques Rousseau à la Mulatière).

Très rapidement, il devint l’un des chefs en vue dans ce qui n’était pas encore la Capitale mondiale de la gastronomie et le tout Lyon en vue, économique et politique s’y pressait avec gourmandise, pour déguster ce fort en gueule.

Qui n’a pas encore en bouche ses écrevisses en gratin ou en présentation de quenelles Nantua ? Autres produits de son terroir natal, le foie gras et les truffes faisaient bon ménage, à tel point que Bibendum (Le Guide Rouge) lui décerna deux étoiles pendant plus de 40 ans. Passez-moi du peu !

Passionné de chasse, mais aussi grand chasseur, il fût aussi l’un des premiers à valoriser le métier de cuisinier en étant l’un des créateurs avec son ami Jean Vettard, puis président des Toques Blanches Lyonnaises, aujourd’hui présidées par Laurent Bouvier, avant d’être à la tête de l’association des Maîtres cuisiniers de France.

En fin de carrière, il s’était lancé dans des projets immobiliers et hôteliers à côté de son restaurant La Mère Guy, projets qui ne se sont malheureusement pas concrétisés. Après cette fin un peu amère, il s’était retiré dans la Drôme dans les années 90 avec sa fille Jacqueline (Ex. Jacqueline Pignol-Roucou).

A sa famille, ses amis et à la profession toute entière, Lyon-Saveurs présente se condoléances attristées.

Michel Godet

Enterrement ce mercredi à Bourgoin-Jallieu (15h00)

La Mère Guy  (C% è molto goloso – Avec nos remerciements)

En 1759, la Mère Guy a ouvert une guingette sur le quai de Saône (spécialité de la matelote d’anguilles). Ce n’est qu’un siècle plus tard  aux environs de 1860 que ses 2 petites filles La Génie et sa soeur Madame Maréchal dirigent un véritable restaurant. Haute en couleur et la langue bien pendue, La Génie reçoit toute la bonne société.

Les propriétaires se succèdent et le restaurant aussi appelé Le Pavillon Belles Rives est racheté par les frères Foillard. La concécration arrive en 1936 avec les 3 étoiles au Guide Michelin.

Chez La Mère Guy Jean Foillard dirige diriger la salle et Philippe la cuisine. Ils proposent le gratin d’écrevisses, l’anguille Lison, la mousse d’écrevisses Bleuette, la truite au bleu, la langouste Newbourg, les fraises Romanov, les pêches Belles Rives et le soufflé glacé. Sur commande la célèbre matelote d’anguille est préparée.

La Mère Guy gardera ses 3 étoiles au Guide Michelin pendant 4 années de 1936 à 1939.

Plus tard, Roger Roucou reprendra le restaurant est gardera la renommée de la Mère Guy avec 2 étoiles. Il sera de nombreuses années président des Toques Blanches Lyonnaises.