En 1864, Lyon a connu au moins deux événements d’importance. Le 5 octobre, la naissance de Louis Lumière inventeur du cinéma avec son frère Auguste et l’ouverture du Bar Américain. Cent quarante huit ans après, ce dernier décroche son enseigne pour mettre en lieu et place (discrète, comme on sait le faire à Lyon !), celle de «L’Institution».
Mais ce lieu n’est-il pas en soi une véritable institution lyonnaise ?
Exit donc le BA, associé d’une part au mot bar, mais aussi à américain, le contraire de la gastronomie chère à Lyon, sa capitale mondiale.
Propriétaire de l’établissement depuis cinq ans, Franck Delafon travaille sur le projet depuis une année, quand bien même il avait déjà procédé à de belles modifications à son arrivée.
« Il faut que cette institution retrouve sa véritable place en plein centre ville ». Traduisons, l’Institution doit s’affirmer comme un véritable restaurant qui propose une carte de brasserie gourmande. Au delà de ce coming-out qui en fera un lieu de destination, l’établissement sera ouvert 365 jours par an de 7h00 à 1h00 et l’on pourra toujours y déguster un thé par exemple, confortablement lové dans un superbe fauteuil ou alors en terrasse.
Il n’aura fallu que quatre semaines en juillet pour que la rénovation intégrale (On est pas là pour bricoler) de cette maison soit effective, pour un budget non communiqué par le propriétaire. « Cela regarde seulement mon banquier et moi-même ».
Avec une réorientation plus restauration que « limonade » (deux tiers, un tiers souhaités), Franck Delafon souhaite que les lyonnais se réapproprient cet incroyable et unique endroit.
L’idée était donc de confier la décoration à un très grand designer international comme Stark. Mais c’est finalement le parisien Jacques Garcia qui a été choisi. A son actif, la Mamounia, Ladurée, Royal Monceau, les Cafés Costes…
Des lieux dans lesquels Franck Delafon aime à se retrouver, parfaitement en osmose avec la rue Impériale (Traduisez rue de la république) et le style Napoléon III afférent.
Concrètement, le lieu est luxueux, discret avec ses boiseries noir et or et surtout très confort, éclairé cependant de lustres d’artistes modernistes et très décalés, réalisés par Hélène de Saint-Lager, en résine colorée et incrustée. Un clin d’œil à la jeunesse du propriétaire selon Jacques Garcia !
On l’aura compris, le lieu est chic et cosy à la fois. Un peu comme dans sa propre salle à manger, que l’on n’aurait plus envie de quitter. Question d’ambiance, pour des habitués qui viennent depuis plus de 60 ans ou encore pour une clientèle d’affaires, de voisins et de nombreux jeunes !
Tout est dans le détail, des poignées de porte jusqu’aux voilages-rideaux, en passant par les dos de fauteuils en soie. « Le diable ne se cache-t-il pas dans les détails » d’ajouter Franck Delafon, l’œil en perpétuel éveil lors de notre entretien. « Ce verre a des traces de calcaire, votre tablier est mal mis, il y a un client qui attend…).
Le lieu prime avec une belle carte de brasserie style Vivaldi : quatre saisons, quatre cartes !
Les clients doivent pouvoir trouver des produits qu’ils n’ont pas chez eux, frais, de qualité, du terroir et encore locavores, dans la mesure du possible « Notre boucher, la Rhodanienne, est à 50 mètres !», avec des prix raisonnables, qui plus est. Chaque produit devant avoir un sens
King Crabe-avocat (19€), ou encore saumon bio (25% moins gras qu’un saumon traditionnel) d’élevage français (17,50€) en tartare, sauce soja et citron vert, légumes au wok, tartare de « Limousin » 180 grammes, cru ou poêlé (17,90€) en sont la preuve.
A midi, comme le soir, ni formule, ni menu, mais une carte qui permet de choisir selon son envie, ses mets préférés. « Toujours dans la simplicité, la qualité et la présentation ».
Si la salle à manger intérieure propose 140 places (dont environ 120 fauteuils), les deux terrasses extérieures en proposent 120. La première, sous véranda mais avec toit ouvrant en toile sera non fumeurs et la seconde en face du Monoprix « habilleront » la « plutôt minérale » rue de la République avec de nombreux végétaux.
Quant au jeune propriétaire, par ailleurs président de l’association Tendance Prequ’Île, après la fatigue des derniers jours de mise en place, conclut sourire en coin, «C’est la fête tous les jours, avec un tel établissement. Je suis heureux et je vais en profiter ! »
Son mot de la faim : une grosse gambas avec des frites maison et une jolie feuille de coriandre…
Bon appétit !
Michel Godet – Texte et photographies
L’Institution – Depuis 1864
24 rue de la République Lyon 2e (7h00 – 1h00)
Téléphone : 04 78 42 52 91
Service de la carte, tous les jours de midi à 23h00
Pas d’accès PMR, pas de règlement par chèque.
————————– oOo ————————-
Franck Delafon
Après des études dans une école de commerce, il peut se targuer, à 34 ans, d’un joli parcours professionnel en France, comme aux USA.
L’Institution
Une belle maison qui compte 35 salariés, dont un tiers en cuisine.
Le nombre de couverts moyen qui était de 180/ jours devrait largement dépasser les 200…
Les peintures marouflées sur les murs intérieurs ont réalisées par Amaury de Cambolas à partir de trois photographies d’époque (1830) représentant Lyon et ses ponts.
En parlant de Lyon, le président depuis presque trois ans de Tendance Presqu’île verrait bien quatre zones ouvertes le dimanche, histoire de procurer davantage d’animation aux touristes. En effet, on voit le tourisme international évoluer entre Rhône et Saône.
Je recommande vivement ce restaurant.
Je suis allée y dîner avec des amies et nous avons apprécié tant le service (très présent, aucune attente, mais rien de trop pressant non plus) que les mets. La déco nous a énormément plu, le style cosy, chic, anglais.
L’addition était conforme à la qualité.
J’y retournerai sans hésiter.
Parfait pour un diner en amoureux, avec des amis, de la famille ou un repas d’affaires.
au secours….. les poussettes sont pas acceptées….. mais ou va t’on ?
Des amis qui apprécient l’Institution ont tenu à m’y inviter pour me faire oublier ma première impression, pas bonne.
C’est vrai que le cadre est feutré et intime, mais il manque de la lumière à certains endroits. Il parait que c’est voulu par l’architecte. Cela sera peut-être revu lorsqu’un client aura trébuché dans les escaliers…
Les serveurs ont du mal à se faufiler entre les tables, mais malgré la promiscuité, ce n’est pas très bruyant.
Mon assiette ? Gambas en compotée de fenouil à l’orange. Correct, même si les gambas n’étaient que des petites crevettes. Le dessert était bon.
Le point le plus positif de l’Institution : le service 364,5 jours sur 365, de 11h30 à 23h.
Si vous donnez rendez-vous à quelqu’un, n’oubliez pas de lui dire qu’il n’y a aucune enseigne. C’est voulu parait-il.
Le Bar Américain rue de la République est devenu un restaurant : « l’Institution ».
On ne peut plus prendre de café en terrasse couverte à partir de midi, quant à l’intérieur, noir et doré, c’est carrément moche et ringard. Et c’est prendre de sacrés risques que de descendre aux toilettes par l’escalier noir mal éclairé. Bref, je n’y retournerai pas. Sauf si quelqu’un me prouve qu’on y mange délicieusement…
Merci pour ce bel endroit, nous y avons déjeuner ce jour avec ma maman!
Elle a adoré et moi aussi, cuisine agréable, décor superbe, peut-être un petit effort à faire sur l’éclairage pour accéder aux commodités. Enfin l’endroit chic et raffiné ou déjeuner ou dîner dans cette rue de la république qui commençait sérieusement à manquer d’élégance.
Un personnel avec le sourire et agréable, qu’elle changement, vous avez des voisins moins agréables!
A bientôt d’une de mes très prochaines visites!