Ouvrez le ban  et écoutez le clic-clac des sécateurs !

C’est en parlant du dernier épisode de grêle qui a ravagé en août une petite bande de 20 à 30Ha, circonscrite entre La Chapelle-de-Guinchey et Crêches-sur-Saône  que Bruno Mallet, président de l’Interprofession du Beaujolais, fait le point sur la situation viti-vinicole en Beaujolais pour la campagne 2013, alors que le ban des vendanges a été fixé au 24 septembre.

Si l’année 2012 n’a pas marqué les esprits, 2013 est paradoxalement une année plutôt bonne pour la viticulture note Jean Bourgeade, directeur de l’Inter Beaujolais.

Jean Bourgeade et Bruno Mallet, respectivement directeur général et président de l'Interprofession du Beaujolais ©Godet

Pour mémoire, le vignoble avec ses 9,4 hectares de superficie moyenne (en légère augmentation) et ses quelques 2 400 exploitations essentiellement en coteaux est considéré comme un vignoble d’artisans, dans lequel la vendange manuelle est principalement de mise. Une exclusivité avec la Champagne.

Si les conditions météorologiques printanières n’ont pas été très favorables, le vignoble de 18 000 hectares (stable situation) a été cependant l’un des rares épargné, par les grêles en particulier, et les conditions précédant les vendanges n’ont pu aller que dans un sens positif.

Quant à la situation de ces derniers mois, elle est loin d’être aussi négative que d’aucun ont bien voulu le dire. Ceux-là même qui parlaient de près de 400 exploitations ne pouvant assurer leurs échéances.

En effet, si les dernières vendanges étaient inférieures à celles pratiquées par le passé, la rareté du vin, donc l’augmentation des cours l’ont compensé. Les différentes aides accordées aux opérateurs, qui savent se contenter de peu ont également joué un rôle amortisseur et temporisateur dans ce dossier. Le Conseil général du Rhône, la MSA, les assurances ou encore les dégrèvements ayant contribué à cette situation délicate.

Une vendange 2013 avec un beau potentiel

Le second prélèvement effectué par le réseau maturation* a noté un très bon état sanitaire, après une véraison sur zone précoce, sans maladies mais avec des volumes hétérogènes malgré tout. Le potentiel semble donc être au vert cette année, au cours de laquelle la météo a enregistré le meilleur rayonnement global depuis 2003, sans coups de soleil estivaux et aussi sans été caniculaire. Les belles journées et petites pluies de septembre ayant permis à la véraison de bien progresser et aux baies de grossir.

A priori, les derniers jours ont montré une acidité en baisse et une augmentation des degrés.

Se rapprocherait-on des beaux millésimes de 1983 et 1999 ?

Un ban tardif

Selon les zones géographiques, les vendanges débuteront avec un retard de deux à trois semaines.

Un décalage qui n’aura semble-t-il aucune répercussion sur le recrutement de quelques 50 000 vendangeurs et coupeurs, tant il est vrai que de nombreux étudiants auront repris la route des tableaux noirs.

Quoi qu’il en soit Pôle Emploi offre un service qui fonctionne bien et qui répond aux besoins de la profession, affirme-t-on à l’Interprofession.

Il ne reste plus maintenant qu’à faire chanter le clic-clac des sécateurs et attendre le troisième jeudi de novembre pour déguster les Primeurs et le printemps pour les vins de garde qui auront alors « fait leurs Pâques ».

En attendant, on pourra toujours atteindre le « paradis » aux pieds des pressoirs !

Michel Godet

Le vin de Paradis !

*Le réseau maturation

Unique en Beaujolais, le réseau maturation est constitué sur la participation bénévole de 200 viticulteurs et sur des parcelles témoins quadrillant le secteur, en rouge, comme en blanc.

Des prélèvements hebdomadaires de grappes sont effectués par le panel, qui les font analyser  dans quelques centres de contrôle éphémères. Les résultats étant concaténés à Villefranche-sur-Saône sous la houlette de l’animatrice du réseau, Florence Hertaut.

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