Comme tous les deux ans à Bordeaux, Le parc des expositions fait salle comble en exposants et visiteurs, et pendant 5 jours, le vin est à la fête en intérieur comme en extérieur. Nous devenons lespace dun instant, les témoins dune osmose entre producteurs et acheteurs venus du monde entier. Cette année, les asiatiques sont venus en force, et pratiquement un visiteur étranger sur deux venait dAsie. Ce que lon ne peut pas mesurer pour linstant, cest le vrai motif de leur visite.
Nous savons par expérience que Chinois ou Japonais sont amateurs de grands vins, aux noms plus prestigieux les uns que les autres, et ils se pressaient sur les stands de ces fabuleuses maisons de vins et champagnes. Mais cette clientèle recherche également des vins à petits prix, et pour cette gamme, les 900 exposants étrangers venus à VINEXPO sont certainement mieux placés que les producteurs Français de moyenne gamme. On pouvait entendre ci et là des demandes frisant le ridicule, que seuls des pays avec une réglementation plus favorable, ainsi que des coûts de production plus faibles peuvent honorer. Il faut effectivement sorienter aussi vers les pays émergents, mais lerreur serait dignorer les pays qui ont fait la fortune des vins français, comme la Grande-Bretagne, la Belgique ou les Etats-Unis. Dans tous ces pays, les vins Français reculent au profit des vins de nos voisins ou des pays du nouveau monde. Certes, notre ministre de lagriculture, lors de linauguration, a exhorté à exporter, mais sans apporter de mesure concrète pour cela.
Ce nest pas parce que la France sest dotée dune marque :
So French, So Good, que lunité dans la filière viticole est acquise, condition indispensable pour que nous retrouvions nos places perdues, malgré les excédents commerciaux dégagés par les ventes de vins.
Alors, bravo si les Chinois sont venus en force cette année, mais Vinexpo étant un salon international, je ne pense pas quils soient venus que pour nous, loin de là !
Benoit Escoffier