En s’imposant sur les Champs-Elysées, Jasper Philipsen signe un deuxième succès d’étape consécutif belge sur la plus belle avenue du monde après celui de Wout van Aert en 2021. C’est la quatrième fois que ce cas de figure intervient après les deux succès de Walter Godefroot et Freddy Maertens en 1975 et 1976, Pol Verschuere et ce même Freddy Maertens, en 1980 et 1981, et enfin, ceux d’Eric Vanderaerden et Rudy Matthijs en 1984 et 1985. C’est également le douzième succès d’étape pour la Belgique, nation la plus prolifique sur les Champs-Elysées.
LA GLOIRE EN JAUNE POUR VINGEGAARD, PHILIPSEN SUR LES CHAMPS
Les Champs-Elysées offrent chaque année la scène d’un des sprints les plus prestigieux et convoités. Ils ont consacré cette année Jasper Philipsen, dont la vitesse de pointe avait déjà fait des ravages à Carcassonne, et maintenant à Paris.
Le coureur belge s’est imposé devant Dylan Groenewegen et Alexander Kristoff, deux anciens vainqueurs au cœur de la capitale française, tandis que Wout van Aert a préféré savourer la remontée finale des Champs-Elysées avec ses coéquipiers plutôt que de se mêler à la bataille.
Le maillot vert a ébloui le Tour de son talent sur tous les terrains, en tant que vainqueur polyvalent mais aussi comme équipier décisif de Jonas Vingegaard et comme bon camarade capable de lancer Christophe Laporte vers sa première victoire d’étape à Cahors.
Aujourd’hui, il a laissé les honneurs à Jonas Vingegaard, qui apporte à la formation Jumbo-Visma sa première victoire finale sur le Tour, après la désillusion de Primoz Roglic en 2020. Le dauphin de Tadej Pogacar en 2021 a valeureusement défendu sa position après avoir frappé un grand coup au col du Granon, puis assumé son rôle de patron en s’imposant à nouveau à Hautacam.
Le jeune homme de 25 ans, qui a également conquis le maillot à pois dans la dernière étape pyrénéenne, devient le deuxième vainqueur danois après le succès vidé de son prestige par les aveux de dopage de Bjarne Riis. Il devance son rival slovène de 3’34’’, et Geraint Thomas qui monte à 38 ans pour la troisième fois sur le podium final du Tour.
Le peloton en parade
Après les forfaits de Gorga Izagirre (Movistar), Guillaume Boivin et Michael Woods (Israel-Premier Tech), il reste 135 coureurs au départ de la dernière étape. Conformément à la tradition, le peloton s’élance à allure très modérée et consacre la première partie de son trajet à une parade agrémentée de dégustation de champagne et de séances de photos.
Attaques en rafales
Le rythme s’accélère très progressivement à l’entrée dans la capitale, sous la direction de la formation Jumbo-Visma. Et dès le premier passage sur la ligne d’arrivée, les attaquants sont nombreux à vouloir tenter l’échappée à commencer par Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën), Nils Politt (Bora-Hansgrohe) et Krists Neilands (Israel-Premier Tech), qui ne gagnent qu’une poignée de secondes en compagnie de Pierre-Luc Périchon (Cofidis) et Pierre Latour (TotalEnergies) et sont repris juste après l’entrée dans les 50 derniers kilomètres. Un peu plus loin, Stefan Bisseger (Ef Education-Easypost), Stan Dewulf (AG2R-Citroën) et Jan Tratnik (Bahrain Victorious) lancent un mouvement qui connait le même destin, y compris avec le renfort de Matteo Jorgenson (Movistar), Dani Martinez (Ineos Grenadiers) et Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies), repris à 33 km du but.
Les Lotto-Soudal surveillent les échappés
La formation Lotto-Soudal est la plus active dans la poursuite des échappés, et veille notamment sur un groupe formé au km 30 avec Max Schachmann (Bora-Hangrohe), Doull et Rutsh (EF Education-Easypost), rejoints par Le Gac et Duchesne (Groupama-FDJ). Ils obtiennent un avantage maximal de 25’’, mais évoluent sous contrôle en n’ont plus que 15’’ d’avance à 15 km du but. Les deux derniers résistants de ce mouvement, Schachmann et Rutsch, sont repris lorsque la cloche annonce l’entrée dans le dernier tour de circuit, à 6,8 km de l’arrivée.
Benjamin Thomas tente « le kilomètre »
Dans les deux derniers kilomètres, la situation est contrôlée par les formations BikeExchange-Jayco et Alpecin-Deceuninck, qui empêchent notamment Benjamin Thomas de faire « le coup du kilomètre », et préparent un sprint massif qui se joue finalement sans Wout van Aert. L’explication finale est dominée en puissance par Jasper Philipsen, qui obtient son deuxième succès sur le Tour de France. Là où tous les sprinteurs rêvent de triompher.