Des réponses à un interlocuteur pas parfaitement honnête !

Posted: 25 Nov 2020 06:18 AM PST by Hervé THIS

 Je reçois indirectement, à propos du rapport sur les nitrates et les nitrates publié récemment par l’Académie d’agriculture  

Je reconnais la patte de Hervé This et de de la Confédération de la charcuterie CNCT).Hervé This a une vue réductive de la cuisine, il la considère comme de la chimie. 

C’est comme si le vin était de l’alcool éthylique et de l’eau :  (CH3-CH2OH) + H2O.La CNCT est un organisme vieillissant.

Il n’y a rien d’autre dans cette « étude »  qu’une compilation d’informations à décharge.Des milliers de page « d’études » ont été faites par l’industrie des charcuteries anglo-saxonnes depuis de décennies (avec toujours la mise en exergue du clostridium botulinum qui est en fait hors sujet), celle-ci n’en est qu’un dernier avatar français sans intérêt.

En fait toutes ces « études » sont un combat d’arrière garde de l’industrie agrochimique pour conserver  un marché juteux, le même combat qu’a mené avec un succès mitigé l’industrie du tabac depuis la fin de la seconde guerre mondiale pour finir par le perdre.

Si vous voulez mieux connaître le sujet, lisez juste ce livre de xxxx [je supprime pour ne pas faire de publicité à un ouvrage douteux].

Vous y trouverez notamment pourquoi le consortium Jambon de Parme a interdit le sel nitrité et le salpêtre dans ses jambons AOP il y a 25 ans. Un combat d’arrière garde, je vous dis !!!

On a 25 ans de retard sur les italiens.

Mon interlocuteur se trompe de plusieurs points de vue :

1. le rapport est une analyse serrée, et je ne cherche pas personnellement à mettre du sel nitrité partout : il me fait donc un procès d’intention, et cela est malhonnête !

2. le rapport n’a rien à voir avec la CNCT ; celle-ci a été auditionnée, tout comme les opposants (ceux qui ont accepté de venir débattre), et c’est tout

 3. Je n’ai pas une vue réductive de la cuisine : mon interlocuteur projette ses fantasmes (qu’il lise mon « La cuisine, c’est de l’amour, de l’art, de la technique » avant de proférer des âneries). C’est à nouveau un procédé intellectuellement douteux.

4. Non, le rapport n’est pas à décharge… car il n’y avait aucun intérêt pour, ou bien contre les nitrites ; seulement une volonté d’y voir clair, et d’avoir des faits bien établis, indépendamment des idées préconçues

5. Des milliers de pages : c’est bien ce que les membres de l’Académie d’agriculture de France ont lu, et bien lu (mais mon interlocuteurs, a-t-il lu les publications ? les a-t-il seulement eues entre les mains ? ou cause-t-il de ce qu’il n’a jamais vu… et qu’il est probablement incapable de lire  ;-))

6. Clostridium botulinum hors sujet ? J’aimerais le croire, mais si les incidences diminuent, il y a encore eu des tapenades toxiques il n’y a pas si longtemps.

7. Le « combat juteux » ? bof, je vois mal pourquoi, car le chiffres d’affaires du sel nitrité ne doit pas être considérable ;-). Et puis, personnellement, cela ne m’intéresse pas (je rappelle que je ne touche pas un centime de toute cette affaire).

8.XXXX : s’il y a bien quelqu’un de peu recommandable, c’est lui ; moi, je cite des scientifiques, et mon interlocuteur cite des journalistes bizarroides… qui me calomnient sur twitter (je dis bien calomnient, pas médisent : mon interlocuteur sait-il la différence entre les deux mots ?)

9. Oui, on peut parfaitement faire des jambons secs, voire des jambons de Paris sans sel nitrité, à condition de bien faire.

10. Il y a eu des artisans (je dis bien des artisans) qui utilisaient le sel nitrité pour la couleur, comme colorant… tout comme il y en a qui font du fumage pour la couleur ; ce ne sont pas des pratiques recommandables (dans le second cas, car les produits de fumée ne sont pas ce qu’il y a de plus sain, surtout avec les procédés de fumage anciens).

11. Mais je suppose que mon interlocuteur est braqué, donc pas la peine de discuter avec des personnes comme cela.

 12. J’ajoute que je n’ai aucun intérêt dans toute cette affaire, comme je l’ai expliqué publiquement sur twitter.
THIS Hervé

     Hervé THIS Photo DR

 

Mais  les chiens aboient, et la caravane passe.

Profitons de ce sujet sur les nitrites et nitrates pour parler de la polémique sur le sujet qui enfle et qui commence à être très chaud..

Je vous rappelle qu’il s’agit de santé humaine !

Yuka, foodwatch et la Ligue contre le cancer dénoncent une tentative d’intimidation en plein débat sur l’interdiction de ces additifs à risque élevé pour la santé.

Le 24 novembre 2020

Il y a un an, Yuka, foodwatch et la Ligue contre le cancer lançaient une pétition commune pour exiger l’interdiction des additifs à base de nitrites et de nitrates dans l’alimentation. Un an et plus de 210 000 signatures plus tard, le débat prend de l’ampleur puisque les sels nitrités font désormais l’objet d’une mission d’information parlementaire à l’Assemblée Nationale. En réaction, la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), qui représente environ 300 entreprises, a décidé de s’engager dans une tentative d’intimidation plutôt que d’améliorer ses pratiques pour protéger la santé des consommateurs.

Un courrier des avocats de la FICT menace Yuka en exigeant la suppression de la pétition contre les nitrites et la modification du système de notation sur les produits comportant les additifs E249, E250, E251 et E252. Pour Benoit Martin, co-fondateur de Yuka : « Il s’agit d’une tentative inacceptable de bâillonner l’information. Notre mission est d’aider chacun à faire le meilleur choix pour sa santé. Il n’est pas question de céder face à des menaces non fondées ».

Le sujet est hautement sensible. « Certains industriels nitriteurs de la FICT préfèrent tenter de nous intimider et museler le débat public pour une alimentation saine, plutôt que de reconnaître leur responsabilité dans les cancers évitables liés à l’utilisation de ces additifs. Pourtant, un nombre croissant de fabricants commercialise des produits sans nitrites ajoutés, donc ils sont bien au courant du problème », souligne Karine Jacquemart, directrice générale de foodwatch France.

Cette démarche de la FICT est d’autant plus scandaleuse qu’elle feint d’ignorer le consensus de nombreuses études scientifiques sur les risques pour la santé de ces additifs à base de nitrites et de nitrates. Des allégations démontées point par point par Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer très engagé dans ce combat : « En France, le Président de l’Institut national du cancer et celui de La Ligue contre le cancer, deux professeurs de médecine cancérologues, parlent d’une même voix, ils demandent la sortie des nitrites. En effet, les charcuteries sont classées cancérogènes avérées par l’OMS et chaque année, en France, jusqu‘à 4 000 nouveaux cas de cancer de l’estomac ou du colon sont attribuables à la consommation de viande transformée. 80% des charcuteries sont traitées aux nitrates ou nitrites ; les charcuteries traitées apparaissent plus cancérigènes que les non-traitées à ces sels, chez les rats et les hommes. Elles provoquent des lésions de l’ADN. Cela ne fait aucun doute, il est urgent de sortir du traitement des charcuteries pas les nitrates et nitrites. »

Yuka, foodwatch et la Ligue contre le cancer font front avec détermination et vont continuer à exiger l’interdiction des additifs à base de nitrites et nitrates dans l’alimentation :

« C’est déjà possible donc il faut prendre cette décision de santé publique sans tarder », insistent les trois organisations.