Moins de cinq mois après la reprise du restaurant de Nicolas Le Bec « Rue le Bec » avec trois autres complices, Chrsitain Têtedoire a indiqué qu’il se retirait de ce projet à la surprise générale.
Il est vrai que bruissaient dans la ville depuis peu des rumeurs d’explosion du groupe constitué pour la reprise du restaurant à la Confluence.
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Notre article de cet été
Pour un dossier d’été, la Rue Le Bec en sera bien un. Dernier épisode en date, la rencontre urgente vendredi dernier, et sollicitée des deux côtés, de Gérard Collomb et des repreneurs de la Rue le Bec (Têtedoie, Sucillon, Fioc et Sartou) quant à la création d’un cabaret restaurant en lieu et place de l’ancien restaurant de Nicolas Le Bec.
Heureusement, la rencontre a permis de faire fonctionner le calumet de la paix. Mieux même ! C’est d’un commun accord que le nouveau nom du restaurant a été trouvé: « Les salins ». Un nom qui fait appel à la mémoire, celle du bâtiment, ancien lieu de stockage de sel en migration d’un lieu à un autre. Un nom consensuel donc et dans l’esprit de la Confluence, by Gérard Collomb. Et si ce dernier en devenait le parrain ? Judicieux non, histoire de l’enterrer définitivement ce calumet…En fait, une touche d’histoire dans un quartier en modernité, ces Salins, comme lieu de vie !
C’est donc ce matin que les quatre mousquetaires ont présenté leur projet, ou du moins le projet de leur projet. Il est vrai qu’ils n’ont que depuis moins d’une semaine l’accord du TC de Lyon et les clefs de la maison.
Dès potron-minet ce matin, les anciens collaborateurs nettoyaient les vitres, déplaçaient tables et chaises, vidaient les mégots des bacs à sable histoire de remettre petit à petit sur les rails ce vaste espace de 1 850 mètres carrés, rapidement défraîchi par quelques semaines estivales et caniculaires de fermeture.
La camionnette de Christian Têtedoie (MOF) est déjà arrivée avec son chef étoilé au col tricolore, Franck Sucillon a déjà livré la viennoiserie de son établissement traiteur de Caluire, pendant que les deux autres assoicés relisent leurs notes, avant de jouer les conférenciers devant une presse lyonnaise avide d’informations.
Et Christian Têtedoie de lancer tout de go: « On croit à cette Confluence, mais aussi à la dynamique de Lyon ». Le rendez-vous avec le maire a du remettre les idées en place, ranger le projet de cabaret au placard et faire de nos repreneurs, des VRP lyonnais de choix.
Sur l’aspect administratif et financier, voici le point de la situation.
Suite à la LJ, la cession s’est donc traitée à 100 000 euros auprès du Tribunal de commerce de Lyon. Une offre basse, compte tenu de l’investissement à faire notent haut et fort les actionnaires. Exit donc les dettes, dans cette reprise, évaluées aux environs de 400 000 euros. Côté salariés sur la cinquantaine présente avant l’été, trente sept sont repris, trois licenciés. Une dizaine reste donc sur le carreau.
Parmi les salariés non reconduits dans leur fonction, le chef égrène – sourire aux coins des lèvres, quelques noms:
Nicolas Le Bec, le père de Nicolas Le Bec, la femme de Nicolas Le Bec, le voiturier, la lingère…
Quant au dur du sujet, le restaurant, le projet est dressé rapidement, maintenant que le nom est connu. Un projet qui devrait avoir le mérite d’aller vite, tant il est vrai que l’ouverture est prévue le 19 septembre prochain.
Le décor va rester identique, excepté la sandwicherie modernisée et la création d’une boulangerie. N’oublions pas que le premier métier de Franck Sucillon était boulanger. On comprend donc aisément qu’il souhaite ouvrir une véritable boulangerie dans laquelle tout le monde ira chercher son bon pain, y compris le dimanche matin. Peut-être faut-il envisager une aire de stationnement rapide, voire un drive pour faciliter l’achat des baguettes, miches et autres viennoiseries. Première nouvelle embauche donc, un boulanger de métier, qui n’aura plus qu’à pétrir à la main uniquement et à remettre le four en chauffe.
Question mobilier, dans un premier temps rien ne change ou presque. Ce n’est que plus tard, laissons du temps au temps et le compte en banque se remplir, que les assises changeront, plus confortables. L’installation de paravents devrait de son côté assourdir un peu le lieu et lui donner un aspect moins hall de gare.
Quant à la carte, elle va s’instaurer dans l’esprit de ce que des Bocuse et autres Carpentier-Mehu savent faire à Lyon, de la brasserie avec déjà un slogan: « Une cuisine française dans une version plus moderne ! » entend-on.
Comprenez des bons produits, des achats plutôt locavores, mais aussi des « présentations d’assiettes modernes avec un esprit de fantaisie pour surprendre ». La frontière entre la brasserie et la gastronomie sera sans doute très ténue. La carte est élaborée par le conseiller culinaire Christian Têtedoie, son chef exécutif et Franck Sucillon. Un Franck Sucillon qui « s’exerce pour se perfectionner » actuellement chaque soir dans le gastro étoilé à l’Antiquaille à réaliser une cuisine, fort différente de celle de traiteur au demeurant. C’est bien lui Sucillon et non pas Têtedoie qui sera au piano avec un cuisinier de l’Antiquaille pour le seconder.
La salle de la brasserie reste donc identique, le Salon Place Rouge devient Salon Influence, le gastro devient le Salon Colonial, les terrasses vont être reverdies suite aux chaleurs estivales et le corner à sushis sera transformé en fumoir.
On comprend donc aisément que l’on pourra louer pour réunions, petits déjeuners et autres séminaires ces salons d’une capacité de 10 à 80 places.
Le brunch du dimanche matin (à l’anglaise et à l’américaine) sera proposé à 45 euros (soft drinks inclus) avec de nombreuses animations pour les enfants.. La carte proposera à chaque service un menu à 39 euros et le midi une formule deux plats à 18 euros et une à trois plats à 24 euros.
Cette belle brasserie à la lyonnaise sera fermée dimanche soir et lundi toute la journée et escompte environ 300 couverts par jour avec un ticket moyen qui devrait se situer entre 25 et 45 euros pour correspondre au prévisionnel.
Le CA de Nicolas Le Bec était supérieur à 4 millions d’eurosL Le seuil choisi est fixé dans un premier temps à cette même somme et uniquement pour le restaurant. Les autres activités, bar à vins, boutiques, cours de cuisine seront un supplément à ce seuil prévisionnel fixé modestement.
« Ce sont sans doute des produits trop beaux, et un prix de vente trop faible qui ont pénalisé Le Bec » insiste Têtedoie.
Quant au cabaret qui a fait tant couler d’encre, exit. Subsisteront cependant des soirées périodiques à thème. Avec ou sans plumes !
Michel Godet
PS Franck Succillon reste malgré tout à son projet de cabaret « Magic hall » sur lequel il travaille depuis quatre années maintenant et qu’il mettra donc en œuvre ailleurs dans quelques années.
Les salins
Le montage:
Quatre associés à part égales. Trois s’installeront sur place et Chrsitain Têtedoie en sera le conseiller culinaire
Une Sarl à 7 500 euros de Capital social.
Les murs appartiennent à la CDC, VNF, Dock Invest, la holding de Cardinal.
Le montant du loyer, fixé à 380 000 euros est actuellement en négociation
Le fond de roulement prévu au démarrage pour relancer ce gros bateau 400 000 euros
Les associés:
Franck Sucillon.
Déjà 20 années d’installation comme traiteur après des débuts comme boulanger. Traiteur à Caluire, il sera le gérant des salins.
Christian Têtedoie (MOF étoilé).
Possède plusieurs restaurants à Lyon, dont son dernier achat Lé La Voûte » (Lyon 2e)
Stéphane Fioc (40 ans).
Issu du monde du spectacle et de la production (Lyon et Avignon) il a été l’un des créateurs du Boui Boui Théâtre qu’il a cédé en 2006. Il veut travailler tout en s’amusant, s’occupera de l’organisation et sera responsable de la salle.
Frédéric Sartou.
Rangé des voitures, il a vendu sa société de ventes de voitures d’occasion et investit dans quatre sociétés, dont l’une dans l’e-commerce et dans un garage automobile. Il aura en charge l’événementiel.