Pierre Mercier & Yuko Matsumoto viennent juste d’ouvrir leur restaurant Saveurs de PY à la Croix-Rousse. A peine ouverte cette belle maison est déjà rodée et plutôt prometteuse. Il est vrai que ces jeunes protagonistes affichent un beau parcours gourmand et gastronomique.
Âgé de 33 ans cette année, Pierre compte une dizaine d’années chez Alain Chapel, puis chez Georges Blanc (Vonnas). C’est du reste à Mionnay qu’il a rencontré Yuko, diplômée de cuisine au japon, mais également diplômée de l’Institut Paul Bocuse où elle a effectué le programme C (Cuisine) en 2005-2006.
Si Yuko San est en salle, elle n’hésite pas à peaufiner avec Pierre les recettes de la carte et à y apporter la Japonese Touch à l’instar de L’Ourson qui Boit (Rue Royale à Lyon). Une autre belle adresse que nous avons dénichée en son temps.
Saveurs de Py est donc installé sur le plateau de la Croix-Rousse dans un secteur où les bonnes adresses sont loin d’être légion. Un bonheur pour les croix-roussiens et aussi pour tout ceux qui viendront de la « Ville ».
Le cadre est agréable, lumineux dans une atmosphère reposante, feng-shui et acidulée par les teintes vert anis et les lampadaires rouges vifs. Deux salles, dont l’une avec de jolies banquettes, et une belle terrasse offrent une cinquantaine de couverts.
Yuko San vous met tout de suite à l’aise avec un français parfait, un sourire sans faille et un accueil comme à la maison. Inutile de vous dire que le service est parfait, affable et convivial à la fois.

Originaire de Hiroshima, Yuko Matsumoto tout sourire apporte une touche japonaise et délicate à la cuisine de Pierre Mercier
Si la cuisine est issue de la gastronomie étoilée hexagonale, le mariage des cultures lui apporte délicatesse et raffinement asiatique.
Petite mise en bouche servie en mini verrine, crème d’avocat à la finesse extrême, crevette et huile de coriandre. Le ton est donné, celui des saveurs et de la gourmandise.
En starter, la crème d’asperges, servie froide, est accompagnée d’un œuf de caille poché (à point) et d’une julienne de magret de canard fumé. Le travail est indéniable et les saveurs, rehaussées par un tour de moulin sont bien présentes avec une texture en délicatesse.
La grosse raviole d’épinard et de ricotta baigne avec quelques cagouilles et des légumes printaniers colorés, dans un bouillon de volaille au parfum d’ail doux. Un bouillon fin qui s’exprime au fur et à mesure de l’ouverture de la raviole.
Notre coup de cœur ira cependant à l’œuf cocotte, crème de ciboulette, aux légumes printaniers et copeaux (généreux) de truffe Bianchetta. Que dire ? Goûtez-vite cette entrée qui s’exprime dès son arrivée sur table. Le palais n’est pas déçu par cette assiette printanière, colorée et surtout fort savoureuse.
Pour continuer ces agapes, le chef propose également trois plats chauds.
Le pavé de bar est poêlé et cuit juste comme il sied à un poisson de mer livré sur des pommes fondantes et sur un crème de chou-fleur. Décidément le chef a du occuper un poste de saucier dans une grande maison étoilée ! Des asperges vertes rajeunissent et colorient une assiette dont la touche finale est assurée par des lamelles extra fines de bonite séchée. Cette inspiration vraiment japonisante donnant du relief et de la vie. En effet, sous l’effet de la chaleur les copeaux ne cessent de vivre et virevolter pour le bonheur des yeux, puis des papilles.
Le pigeon rôti est présenté en deux services. Poitrine et cuisse hachée. Les légumes de printemps al dente sont toujours en farandole colorée avec échalotes et surtout des macaronis farcis à l’unité ! Le jus lui aussi vaut le détour, réduit et lié avec les foies hachés menu du volatil.
Quant aux Saint-Jacques, elles sont mi-cuites, chaudes et nacrées à cœur pour une dégustation sans faille, aidée en cela par une carotte presque confite et des lanières de poireaux que l’on aurait cependant préférées légèrement plus cuites. Le plus de ce plat étant les pavés de riz japonais caramélisés (Yuko demande régulièrement à ses parents de l’approvisionner en produits japonais directement depuis Hiroshima). Une sauce beurre citron et soja apportant le tempo.
Si vous n’optez pas pour le demi Saint-Marcellin ou le blanc à la crème de Bresse (bientôt AOC ?) vous pourrez vous rafraîchir avec un dessert tout agrume, gelée, biscuit, suprême et sorbet ou une marinade de fraises (encore un peu tôt dans la saison à notre avis) au thym citron et crème glacée de fromage blanc.
Et sans doute le clou de la maison: les deux macarons en dessert signature. Comme nous vous le disions dans le titre Saveurs de PY peut s’enorgueillir de ses deux macarons faits maison avec une crème parfumée à la légèreté sans égale. Les framboises et le coulis de fraise également réalisé par le chef signant ce dessert qu’il nous a été agréable de déguster avec un excellent Cerdon rouge de la Maison Renardat-Fache.
A propos de vins, la carte comme la cave aux jeunes millésimes est en devenir, mais n’oublions pas que le restaurant est ouvert depuis un mois seulement. Pour le fun, Yuko San peut vous proposer un Morgon Côte de Py 2008, au verre (5,00€) ou à la bouteille (28,00€).
Si vous êtes GEEK, benchmarquez vite sur votre IPad cette adresse qui va devenir incontournable à Lyon, sinon notez la tout simplement dans votre carnet à spirales avec votre Caran d’Ache.
Monsieur Paul, je crois que ces jeunes méritent une visite de votre part et une photo dédicacée qu’ils afficheront dans leur restaurant !
Bon appétit, à petits prix qui plus est !
Michel Godet

Pierre Mercier, Yuko Matsumoto, Mei et Jean Phillipon. Les deux jeunes femmes ont été les élèves du chef Philippon, professeur à l'Institut Paul Bocuse.
Pierre Mercier & Yuko Matsumoto
8 rue Pailleron (Angle rue du Mail)Lyon_4è
Téléphone: 04 78 28 80 86
Ouvert du mardi midi au dimanche midi. Accès handicapés. Parking payant Croix-Rousse (Recommandé).
En semaine, la formule du midi à prix plus que doux: un plat à 10,00€, deux plats à 11,00€ et trois plats à 14,00€. Actuellement la formule du midi change chaque jour. A la rentrée elle changera chaque semaine lorsque Charles, l’étudiant stagiaire de l’Institut Paul Bocuse y fera son apprentissage.
Le soir carte et menu à 28,00€ (Trois plats) et 22,00€ pou deux plats.
Très bon rapport qualité / prix, les plats sont raffinés, originaux et délicieux, on ressent bien les expériences de maisons étoilées, de plus, la carte est renouvellée très souvent, vous pouvez donc y retourner sans crainte de déguster la même chose.
Restaurant très sympathique, agréable, aux mets savoureux et originaux. Le service est très agréable. Très bonne adresse.
Nous sommes deux inconditionnels des « Saveurs de Py », et, pour y avoir mangé régulièrement depuis plusieurs mois, plusieurs fois par semaine, nous devons dire que c’est notre adresse préférée à la Croix-Rousse !
Un délice, une qualité toujours égale, des saveurs incroyables et un service irréprochable !
Nous n’avons trouvé nulle part ailleurs un si bon rapport qualité prix, et une telle sensibilité, tant dans les plats que dans l’accueil.
Grosse deception
Attente trop longue entre les plats. Sommes restes 2 heures a table pour 1entree et 1 plat!
Plat principal decevant , associations originales mais ……
Rognon de veau gras et mal prepare.
Trop de fausses notes, je n y retournerai pas.
NDLR: Sans mettre en cause ce commentaire que je publie malgré tout, je tiens à préciser que sur plus de 2 500 commentaires c’est le seul désagréable à l’encontre de Saveurs de Py. Je maintiens donc mon analyse positive pour Saveurs de Py. Michel Godet
Comment décrire Py ?
Une alchimie, brillamment réussie, entre un lieu, des volontés et de l’amour car seul l’amour peut expliquer cette perfection, qui vous emmène sur le chemin du bien-être..
Je n’exagère pas même le pain chante et les amateurs me comprendront !
Enfin, la volonté de faire découvrir au plus grand nombre explique la conclusion, raisonnable, de ce qu’il convient d’appeler le début d’une longue histoire …