PFAS* DANS LES ŒUFS DE PARTICULIERS : RECOMMANDATIONS DES AUTORITÉS SANITAIRES POUR LES RÉSIDENTS D’IRIGNY, OULLINS, PIERRE-BENITE, ET SAINT GENIS LAVAL

Dans le cadre des surveillances environnementales menées par les services de l’État – La direction départementale de la protection des populations – DDPP, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement – DREAL, la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt – DRAAF et l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, des analyses sur la présence de PFAS ont été réalisées sur des œufs prélevés dans les poulaillers de particuliers, à Pierre-Bénite et à Oullins.

Les résultats des analyses sont les suivants :

Pour les denrées alimentaires (œufs, produits de la mer, etc.), la réglementation européenne, applicable au 1er janvier 2023 aux professionnels, cible 4 PFAS : PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS avec des valeurs par substance individuelle et une somme des 4 PFAS qui ne doit pas dépasser 1,70 μg/kg de poids à l’état frais.
La présence de ces PFAS dans les œufs s’expliquerait par la contamination des sols : en picorant, les poules se contaminent, et contaminent ensuite leurs œufs. Bien que les œufs aient une plus forte capacité à concentrer les PFAS que les volailles pondeuses et qu’il n’y ait pas de données actuellement disponibles sur la contamination potentielle de leur chair, les services de l’État pré-supposent une contamination de la chair des volailles.
De même, en l’absence de données exploitables sur la contamination par des PFAS des sols de Saint-Genis-Laval ou Irigny, communes limitrophes de Pierre-Bénite et Oullins, les services de l’État préconisent de considérer, par précaution, que la situation est identique sur ces 4 communes.

Des études complémentaires vont être menées par les services de l’État pour déterminer plus précisément la zone impactée.

En conséquence, il est recommandé aux personnes résidant à Pierre-Bénite, à Oullins, à Saint- Genis-Laval et à Irigny et qui disposent d’un poulailler :

– De ne pas consommer les œufs produits ;
– De ne pas consommer la chair des volailles.
Lancement du plan d’action « PFAS » 2023-2027 pour mieux protéger la santé des français et l’environnement
Le 17 janvier 2023, le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires a publié un plan d’action ministériel sur les PFAS, dans l’objectif de renforcer la protection de  populations et de l’environnement contre les risques liés à ces composés :

https://www.ecologie.gouv.fr/lancement-du-plan-daction-pfas-2023-2027-mieux-proteger-sante-des-francais-et-lenvironnement

Communiqué officiel de la Préfecture de région

  • PFAS : principales substances perfluoroalkylées
  • Les PFAS sont un groupe de substances chimiques artificielles fabriquées et utilisées dans un large éventail de secteurs industriels (notamment textile, produits ménagers, lutte contre le feu, industrie automobile, transformation des aliments, construction, électronique).

Lyon le 18 janvier, nouveau communiqué d cela Métropole de Lyon:

Plan d’action ministériel sur les PFAS : la Métropole demande au
gouvernement d’être site pilote d’action prioritaire dans la vallée de la

Chimie.

Les analyses réalisées par les services de l’Etat sur des œufs prélevés dans les poulaillers de
particuliers, à Pierre-Bénite et à Oullins, révélant une très forte teneur en PFAS, plus communément
appelés « polluants éternels » viennent d’être rendues publiques. La Métropole de Lyon, sur le
territoire de laquelle la vallée de la Chimie est concernée au premier titre par le plan ministériel sur
les PFAS annoncé hier, demande que le gouvernement aille beaucoup plus loin et beaucoup plus
vite dans son plan d’action PFAS. La Métropole souhaite devenir un site pilote d’action prioritaire,
demande plus de transparence et estime indispensable la mise en œuvre d’une étude
épidémiologique, comme les collectifs citoyens en font la demande à Santé Publique France.
Si la Métropole se félicite que le gouvernement présente un plan d’actions sur les PFAS, elle regrette
qu’il soit encore trop peu ambitieux. En partenariat avec les citoyens, les collectivités, certains
industriels, les experts-scientifiques et les chambres d’industrie, elle souhaite promouvoir la création
d’un Institut éco-citoyen qui puisse assurer une veille sur la pollution des sites industriels de la vallée
de la Chimie et ses impacts potentiels sur la santé.
La Métropole demande au gouvernement d’allouer plus de moyens pour les contrôles et d’accélérer
la transposition des directives européennes en la matière. Elle souhaite aussi placer les industriels de
la chimie face à leurs responsabilités et leur demande de devancer les obligations qui leur sont faites
de retirer les PFAS de leur production en 2024, et de faire en sorte que les substituts ne soient pas
rejetés dans l’environnement sans traitement préalable.
Aujourd’hui, les habitants concernés, dont la vie est littéralement impactée par les PFAS, mais aussi
une majorité de citoyens, demandent plus de transparence et une information sincère, fiable et
régulière car toutes les études montrent que les PFAS qui entrent dans la composition de nombreux
produits du quotidien, sont une source de contamination importante de l’alimentation (œufs, lait
poisson…).
La Métropole soutiendra les démarches de transparence sur les activités d’interpellation des
industriels de la chimie du territoire et d’alerte du grand public. La Métropole de Lyon souhaite aussi
participer à un projet de recherche sur les PFAS avec l’Institut éco-citoyen de Fos-sur-Mer et
l’Université Aix-Marseille sur les concentrations de PFAS dans l’eau, l’air et le sol et l’imprégnation de
la population à ces polluants éternels.

La collectivité – qui compte la gestion de l’eau et l’assainissement parmi ses compétences – a engagé
des actions globales en faveur de la qualité de l’eau notamment sur les pesticides.
Elle a par exemple suspendu l’utilisation de la zone de captage de Garenne à Meyzieu en raison d’une
pollution à l’ESA métolachlore, un produit de dégradation d’un herbicide utilisé sur le maïs.
Le Président de la Métropole a également demandé à l’Etat de mettre en place un arrêté d’interdiction
d’utilisation de pesticides dans les zones les plus vulnérables.
Sur les rejets industriels, la Métropole est intervenue en octobre dernier auprès d’un fabricant de
cosmétiques industriels, appliquant ainsi le principe de précaution, pour une suspension immédiate
de ses rejets dans le réseau d’assainissement afin de garantir la sécurité des personnes et de
l’environnement.
La collectivité travaille aussi avec les syndicats des eaux des territoires voisins pour étudier les
interconnexions possibles entre le réseau du Syndicat Rhône-Sud (Givors, Grigny, Solaize) concerné
par des taux importants de PFAS et le champ captant de Crépieux-Charmy afin de sécuriser ainsi
l’ensemble de ses réseaux d’eau potable.