A l’occasion du congrès qui se tiendra cette semaine (du 17 au 19 Novembre) à Nairobi (Kenya), l’UNESCO devrait rendre son verdict concernant l’inscription du: « Menu gastronomique des Français » au patrimoine mondial immatériel de l’Humanité.

Saint-Jacques chez Paul Bocuse (MOF) à Collonges-au-Mont-d'Or (Trois étoiles)

Il y a bientôt trois ans, à l’occasion de sa visite au Salon de l’Agriculture, le Président de la République, avait indiqué son souhait de voir la France déposer, auprès de l’UNESCO, un dossier de candidature visant à l’inscription de la gastronomie française sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

Cette annonce avait suscité, immédiatement, un réel enthousiasme chez nombre de professionnels du secteur et un groupe d’experts s’était mis rapidement en place autour de Jean-Robert PITTE sous l’appellation Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires (MFPCA).

Mandatée par le Sénat pour suivre cette candidature, la Sénatrice  Catherine DUMAS (Paris), a pu rendre dès juillet 2008, un rapport parlementaire  sur « Les Arts Culinaires : Patrimoine culturel de la France », destiné à apporter un éclairage sur la candidature française, à en expliquer le sens, les risques et les enjeux.

Toujours disponible sur le site du Sénat, http://www.senat.fr/noticerapport/2007/r07 440-notice.html, il propose le compte-rendu d’une vingtaine d’auditions de cuisiniers, « grands chefs », chroniqueurs gastronomiques ou représentants de la diversité des produits et des métiers.

Les propositions formulées s’articulent autour de deux grands axes :

Comment donner à ce projet fédérateur les meilleures chances de succès ?

Comment convertir cet élan mobilisateur en « sursaut », pour répondre aux défis de la transmission et de la mise en valeur de

ces savoir-faire ?

Par ailleurs, lors d’un colloque organisé, au Sénat, le 19 mars 2009, la candidature française a pu être précisée en s’orientant vers l’inscription du « Menu gastronomique des Français » et a obtenu le soutien officiel de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Javier PEREZ de CUELLAR, venu ouvrir les travaux.

Catherine Dumas (Sénatrice de Paris) et Javier PEREZ de CUELLAR

Nous aurons donc, cette semaine, le résultat de cette candidature française qui, si elle est acceptée par l’UNESCO, devrait permettre à la France de promouvoir les spécificités et avantages du repas gastronomique des Français, une pratique chère à nos compatriotes.

En effet, caractérisé par l’organisation d’un repas séquencé (entrées, plats, fromages, desserts), servi à table, avec une adéquation entre mets et vins d’une très grande diversité et un attachement à la présentation (arts de la table), le « repas gastronomique des Français » constitue un repère identitaire important et procure un sentiment de continuité et d’appartenance.

Partagé et apprécié bien au-delà de nos frontières, ce mode alimentaire, constitutif de notre culture et de notre identité, reste une référence contre les comportements alimentaires dits « fast-food » ou « junk-food » qui envahissent la planète.

Aussi, cette inscription française serait certes la reconnaissance de notre spécificité ancestrale mais, surtout, le point de départ d’un sursaut national, voire international, pour promouvoir les bienfaits d’une consommation diverse et variée, l’éducation au goût, la valorisation des produits de saison, la promotion des circuits agricoles courts et la nécessaire transmission des savoir-faire culinaires…

Dans l’environnement extrêmement concurrentiel de la mondialisation, la France doit impérativement cultiver ses atouts et en particulier son riche patrimoine alimentaire et culinaire. C’est un enjeu stratégique pour l’avenir de notre pays. Une prise de conscience qui doit s’accompagner d’une politique ambitieuse en faveur de notre patrimoine gastronomique et de sa transmission aux jeunes générations.

Plusieurs projets, à court ou moyen terme, seraient à même de contribuer à cette mise en valeur, mais nécessitent le verdict positif de l’UNESCO… Alors, vivement le 19 Novembre, date de la proclamation du résultat.

Communiqué