A l’origine d’une grande maison, il y a toujours l’entêtement d’un homme, sa passion exclusive, ses décisions, la fermeté de ses principes, une exigence jamais prise en défaut. Maurice Bernachon avait l’esprit de perfection. Au début de sa carrière, il aimait tous les métiers de bouche. Et puis un jour, il rencontre le chocolat, ou est-ce plutôt le chocolat qui le rencontre… Qui sait ? Mais dès lors, ils seront indissociables. Chaque matin, dès 6 heures, il oeuvre devant ses grands culs-de-poule en cuivre, sorte de larges chaudrons à fond arrondi dans lesquels il prépare ses ganaches. Il aime ce travail matinal. Très rapidement, la maison Bernachon devient le chocolatier de prestige de la ville de Lyon. Sa réputation s’étend même à l’étranger, suscitant par exemple des articles dans le New York Times. Maurice Bernachon s’éteint le 17 septembre 1999. Il aura travaillé pratiquement jusqu’à son dernier souffle. C’est le 27 octobre 1944 que naît Jean Jacques Bernachon. |
Il sera totalement, pleinement, l’héritier et digne successeur de son père. L’exigence de qualité restera inchangée, son humilité et sa gentillesse sont comparables. En 1966, Jean Jacques part travailler à Amsterdam pendant six mois chez Bensdorp puis, en 1968, on le retrouve dans la brigade de Paul Bocuse. C’est le 19 juin 1969 qu’est célébré le mariage de Françoise Bocuse et de Jean Jacques Bernachon. Aujourd’hui encore, la maison Bernachon sélectionne avec un soin sans concession les fèves des meilleures provenances. Elles proviennent essentiellement d’Amérique latine : Venezuela, la Trinité. Une petite partie seulement est cultivée au Sri Lanka. A partir de la pâte, la couverture, préparée par la maison Bernachon elle-même, sont confectionnés les bonbons de chocolat, sous plus d’une soixantaine de formes, et les différents tablettes, proposées pures ou enrobant amandes, oranges confites et autres gourmandises. |
La maison Bernachon excelle également dans la confection de pâtisseries originales, comme l’Eventail, le Roosevelt ou le Président, un somptueux gâteau créé pour le président Giscard d’Estaing. On peut parler désormais de dynastie Bernachon puisque les enfants de Françoise et de Jean Jacques ont pris la relève : Philippe, bien sûr, qui office au « laboratoire », comme l’on désigne la chocolaterie, mais aussi Stéphanie qui, elle, s’occupe avec vigilance de la vente, et enfin Candice qui, avec sa mère, dirige le salon de thé. En ce lieu adjacent à la boutique, une clientèle de connaisseurs déguste le midi des petits plats mijotés dans la tradition de la maison, la tradition lyonnaise. Le foie de veau, les poissons, notamment, y sont un délice. Les gourmets fidèles diront que règnent sur la maison Bernachon une solidarité très forte, une atmosphère paisible et joyeuse qui font de chacune de leurs |
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Extraits du livre « Le chocolat selon Bernachon » ed. Glénat 2009 – Stéphane Deligeorges |