Sur la trace de ses aînés, le chef Olivier Canal ouvre son premier bistrot sous le signe de l’Italie. « Originaire de Marseille et âgé de 37 ans,  j’en rêvais depuis très longtemps » nous confie avec modestie et joie celui qui est désormais bien ancré dans le 6è arrondissement de Lyon.

C’est entre la station de métro Foch et l’hôtel du Gouverneur, qu’Olivier a établi ses quartiers depuis quelques années. Tout d’abord chez Mathieu Viannay avenue Foch, puis dans le restaurant annexe et contigu de ce dernier les Oliviers qu’il rachètera finalement fin 2007, peu avant que Mathieu Viannay ne reprenne avec bonheur et réussite la Mère Brazier. Notons au passage, que le premier restaurant de Mathieu existe toujours, tenu par son épouse, et qu’il s’appelle à présent M’ Restaurant.

Et c’est finalement à moins de 100 mètres des Oliviers, vers les quais du Rhône, qu’Olivier vient d’ouvrir Mon Bistrot Italien.

Ce restaurant, ouvert début février, affiche une réelle fraîcheur  printanière dans sa décoration, peu transalpine cependant. La clarté est de rigueur et la décoration conviviale, égayée lors de notre visite par les croûtes colorées du peintre aquarelliste Hông Haï. Deux salles vous proposent une bonne cinquantaine de couverts, dont l’une flanquée avec un très beau zinc d’époque, avec vue sur les cuisines. Seul petit regret, l’ambiance est quelque peu bruyante et il est parfois difficile de converser dans le calme et la sérénité.L’ambiance bistrot est à ce prix.

Côté cuisine, le jeune chef prometteur mis en place par le maître Canal, Nicolas Roux (23 ans), donne de suite le ton et place la barre assez haut pour ce genre d’établissement. Passé la coupe de Lambrusco rosé doux et perlant en bouche, le risotto au speck et au safran (pistils SVP) vous emplit les narines avec une grande délicatesse. La cuisson est parfaite, le risotto Carnaroli (Aquarello) d’une rare qualité. Il est vrai que ses 12 mois de vieillissement lui permettent une meilleure absorption des saveurs avec des grains qui collent beaucoup moins. Un futur plat signature, à n’en pas douter.

Si la saladine de coquillages au vieux parmesan Reggiano de 30 mois est un peu moins expressive au nez, elle n’en est pas moins délicate au palais, réveillée par un tour de poivre du moulin.

Le service sympathique et diligent, sous la houlette d’Alexandre Rebaudet, vous propose ensuite un filet de dorade, jus d’arêtes, carbonara au fenouil, que nous aurions préféré plus nacrée. Il est vrai que dans ce quartier, les gourmets semblent préférer les cuissons bien marquées. Affaire de goût, somme toute !

Ce plat est d’une facture que l’on pourrait qualifier de généreuse-rustique. Itoo pour le suprême de volaille fermière servi avec son écrasée de topinambour au jus gras à la sauge. Petite cerise sur le gâteau de cette viande bien cuite, mais très mœlleuse, une mini farce à la scarmoza blanche et au speck.

Un plat qui s’apparente à cette bistronomie chère à quelques lyonnais bon teint, pour ne citer que Franck Delhoume (Le Potager des Halles), Olivier Paget (Le Fleurie) ou encore Olivier Belval (Mon Bistrot à moi). Des garçons généreux, qui savent ce que cuisiner avec amour, passion et générosité veut dire, sans pour autant assommer le convive.

Au passage, notons que si la vaisselle est agréable, elle n’est pas toujours très pratique à utiliser. Ah, ces designers !

Pour rester transalpin, le riz au lait est servi façon risotto avec une tuile cassante et le mœlleux au chocolat Caraïbe (Valrhona) avec une glace pistache et aussi un cœur de ganache pistache au Jivara lacté. Le petit plus qui marque la différence. Notons au passage que la recette de ce dessert réservé aux passionnés de chocolat est l’œuvre de Marie Hue, la pâtissière maison.

Du côté de la cave, en partie italienne bien entendu, l’ardoise murale est déjà bien remplie et surtout raisonnable. Une mission confiée à Damien Gateau qui excelle dans cet exercice et qui est même le découvreur de ce fabuleux risotto.

Au  fait, la cuisine italienne, la vraie, est aussi une très belle cuisine, gourmande et conviviale ! qui mériterait rapidement un BiB Gourmand, comme au restaurant Les Oliviers.

Michel Godet

Mon Bistrot Italien

33 rue Malesherbes (angle rue de Sèze)

Lyon 6è (Métro Foch)

Téléphone: 04 72 44 37 29

Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Ouverture tardive en soirée les vendredis et samedis. Il est prudent de réserver !

Accès handicapés délicat

A midi, la formule deux plats à 15,00€, trois plats à 18,00€

Menu trois plats à 23,00€, plus carte. Le tout affichant un excellent rapport qualité prix

Olivier Canal est membre des Gueules de Lyon et Toques Blanches Lyonnaises pour les Oliviers

Le diaporama, c’est en dessous et maintenant ! (Cliquez sur la flèche centrale)