Villefranche-sur-Saône prête pour la java des sécateurs !
Didier Loth, sous-préfet de l’arrondissement de Villefranche-sur-Saône, Bernard Perrut, député-Maire de la ville et Corinne Nicolas, directrice du bureau local de Pôle Emploi viennet d’inaugurer ce 24 août matin, premier jour du Ban, le « dispositif vendanges 2011 ».
Si chaque année quelques 40 000 vendangeurs se retrouvent dans les vignes un sécateur à la main, environ 10 000 sont recrutés par les services de Pôle emploi ou directement dans ses deux bungalows installés, l’un à Villefranche-sur-Saône devant la gare et l’autre à Belleville-sur-Saône.
Des lieux qui permettent ainsi une rencontre bilatérale entre ceux qui proposent du travail et ceux qui en cherchent.
Ce sont donc essentiellement des recrutements de dernière minute qui sont effectués dans ces bungalows. La situation des demandeurs étant vérifiée au passage quant à la législation du travail, afin que les viticulteurs, eux aussi, soient en règle en n’embauchant pas des « illégaux ».
Il est vrai que chaque année des contrôles coordonnés par la MSA et les services de la gendarmerie sont effectués et que chacun doit s’y attendre. Certes, un hélicoptère bleu qui surveillent les vignes n’est pas forcément toujours bien perçu, mais il en va ainsi d’une législation que tout un chacun doit respecter, même si sa situation n’économique est pas des plus florissantes. Au fait qu’en est-il d’un neveu de viticulteur âgé de 15 ans qui vient passer quelques jours dans les vignes de son oncle avec un sécateur ?
Notons au passage le travail réalisé six mois par an par la cellule vendanges de Pôle emploi. Une cellule de 7 personnes qui ne propose pas uniquement des postes à pourvoir, mais qui va les chercher directement chez les vignerons. Un travail en amont qui a le mérite de recenser les offres et demandes de la viticulture beaujolaise.
Par ailleurs, la Capitale caladoise a mis à la disposition des demandeurs d’emploi une tente précaire ainsi qu’un bloc sanitaire, destinés à les faire patienter quelques heures, voire une nuit dans l’attente d’une mission viticole.
Si les sanitaires sont parfais, il n’en est pas de même de la tente d’accueil dans laquelle certains patientent une nuit ou deux. Ne serait-ce pas là un moyen mis en place par la mairie pour éviter que ce chapiteau ne devienne un dortoir et que s’y installent d’autres personnes indésirables ?
Il convient de dire cependant que si les habitants de Villefranche redoutent cette période de vendanges avec un afflux de population souvent marginale, les choses ont bien changées depuis une dizaine d’années et la situation est désormais beaucoup plus normale.
A 10h35 du premier jour, 84 inscrits (dont 10 à Belleville) avaient été enregistrés et 2 postes pourvus, selon la règle du premier inscrit, premier servi.
Quant aux vendangeurs (30 à 35% de femmes, selon la météo !), il semblerait que la tendance s’inverse. En effet ce sont aujourd’hui 40% qui travaillent selon le principe de la « Grande journée » et 60% en « nourris logés ». Une situation cependant quelque peu bouleversée cette année où pratiquement tous les vignobles vendangent en même temps. Une déception pour les ouvriers agricoles, « les rouliers », qui chaque année parcourent la France pour récolter des fruits en vallée du Rhône, faire les vendanges en beaujolais, puis en Bourgogne et en Champagne avant de terminer par d’autres ramassages fruitiers dans l’ouest de l’hexagone.
Les deux structures temporaires d’accueil sont ouvertes durant toute la campagne des vendanges de 7h45 à 12h15 et de 14h30 à 19h00.
Quant à Bernard Perrut il pense pouvoir renforcer ce dispositif en 2012 et pourquoi pas, mettre les accueils directement dans la gare, comme en Champagne. A suivre …
Michel Godet
PS J’oubliais. La qualité sanitaire du raisin de cette récolte semble encore plus favorable que celle d’il y a deux ans, à moins qu’un orga de dernière minute ce week-end ne vienne tout gâcher.
On devrait donc avoir un excellent cru 2011 avec beaucoup de fruits, mais aussi une couleur encore plus profonde. Quel joyau ce rubis !