Un grand hebdomadaire français titre « les 30 aliments conseillés par la science ».
Un tel titre est fautif, et je dis bien fautif, et non erroné, car il y a faute à dire que la science peut conseiller quelque chose.
Ce n’est pas seulement une erreur, mais une faute. Une faute, parce que, derrière ce titre, il y a une confusion tendancieuse entre la science quantitative et la technologie.
Il y a également faute à faire croire que la diététique, qui conseille, se confond avec la nutrition, laquelle est une science.
La science quantitative ne conseille rien, parce qu’elle n’a rien à conseiller : c’est une activité de recherche des mécanismes des phénomènes, pas une personne.
Plus exactement, l’activité scientifique, pour la science quantitative, consiste en la production de théories qui font l’objets d’études en vue de leur réfutation, et ce sont les applications technologiques ou pédagogiques qui manipulent les résultats des sciences quantitatives.
Depuis des décennies, nous sommes dans une confusion, qui conduit à la fois à craindre la science quantitative, alors que c’est la technologie qui est en cause, et à tout confondre : intérêt de la recherche de la connaissance, statut des « experts »…
L’Express du 13 août 2013 s’est également intéressé
à ce qui se passe dans nos assiettes.
Et tout n’est pas riant !
D’ailleurs, à dire un tel titre, on ferait bien d’être prudent et d’avoir la mémoire un peu longue. La diététique nous a refusé le pain, il y a quelques décennies, puis elle nous l’a conseillé.
Même idée pour le vin. Et ainsi de suite.
La diététique, qui n’est pas une science quantitative, mais une application de la science nommée nutrition, nous fait tourner en bourrique.
La science quantitative ne conseille pas !
Hervé This
Soyez cool, partagez cette information: