Depuis plusieurs jours,  le jeune et talentueux chef Nicolas Le Bec ne cesse de retenir l’attention des gourmands d’entre Rhône et Saône.

Tout d’abord avec l’annonce de la création d’un restaurant de 800 M2 au 4e étage d’un immeuble moderne du nouveau quartier de Shanghaï (Chine), financé par le groupe indonésien APP, puis avec la revente de son Comptoir Le Bec (Rue Grôlée) à Georges Blanc (Trois étoiles à Vonnas – 01).

Si ces informations sont plutôt souriantes, celle concernant la Rue Le Bec l’est beaucoup moins. En effet, le chef a vu son établissement placé en redressement judiciaire le 17 juillet dernier.

Un bien pour un mal dans cette situation ? Oui, si l’on considère la petite cinquantaine de salariés (128 au départ) qui ont ainsi l’espoir d’une solution moins abrupte. En effet, le Tribunal de commerce a fixé la date du 28 juillet, comme prochain rendez-vous.

D’ici là, les repreneurs pourront présenter leur dossier d’offre de reprise de cet établissement gourmand, une brasserie de 2 000M2, soit dit en passant.

A ce jour, si plusieurs repreneurs putatifs ont décliné le projet, d’autres semblent plutôt intéressés, pour ne parler que de la triplette Mathieu Vianay (MOF), la Mère Brazier, Frédéric Berthod, le 33 Cité, et Christophe Marguin, restaurateur  aux Echets. Une triplette qui sévit déjà de concert à la Cité internationale, au TNP de Villeurbanne ou encore au Maroc.

Et puis, il y a également Joshua Suarez, mystérieux et impétueux jeune homme de 29 ans issu du monde pharmaceutique semble-t-il, prêt à investir « seul  beaucoup » d’argent pour créer un concept original et nocturne. Son souhait le plus cher, pour autant qu’il puisse acheter les murs à la SCI, qui valorise annuellement la location aux environs de 280 000€, mais à priori peu encline  à cette proposition, nous a-t-il affirmé.

Pour l’heure et avant une fin souhaitable de RJ par plan de cession, le restaurant est fermé pour cause de travaux dans la cuisine suite à un incendie. Mais ré-ouvrira-t-il en pleine période estivale avant le 28 août ?

En attendant et dans le stress causé par cette situation le chef, dont les deux étoiles ont illuminé le firmament lyonnais quelques temps,  aurait sans doute préféré une transition réussie avant son départ en Chine, avec son épouse chinoise Yu. Sera-t-il plus écouté dans l’empire du milieu ? En tout cas connaissant ce breton volontaire de 40 ans, nul doute qu’il refera parler de lui très prochainement.

Pour l‘heure, sa déception est grande, tant il est vrai que chacun en prend pour son grade, à commencer par le Maire de Lyon.

Souhaitons que le feuilleton gourmand de l’été se termine favorablement avec l’ouverture ou la réouverture d’une table de qualité, digne de ce nom et dont l’existence ne pourra que valoriser la capitale mondiale de la gastronomie, comme c’était le cas depuis trois années.

Michel Godet