Rhône-Alpes: Tourisme estival en berne

Le temps n’explique pas tout

Les conditions météorologiques pluvieuses et peu estivales expliquent-elles seules une baisse de fréquentation ?

Si 97% des professionnels du tourisme  se disent déçus de cette météo peu amène, restaurateurs et prestataires de service pensent que la crise économique y a également une part importante.

Les chiffres de l’observatoire du tourisme rhônalpin

Juillet et août ont donc été, en Rhône-Alpes comme ailleurs, des mois difficiles pour le tourisme.

Ainsi, seuls 55% des professionnels considèrent avoir connu une bonne fréquentation de leur établissement durant l’été,  un constat d’autant plus marqué que 53% d’entre eux jugent cette fréquentation en recul par rapport à 2013 sur la même période.

Toujours sur l’ensemble de la saison (juin à août), le taux moyen d’occupation est plutôt en-deçà des niveaux observés sur les précédentes saisons, avec un TO (taux d’occupation) de 55% contre 58% en 2013 et 61% en 2012, soit un recul avéré de 6% en deux ans.

«Météo en berne », «Saison difficile à cause de la météo », «Le temps n’a pas aidé à faire une bonne saison »… Un sujet sur lequel l’opinion des professionnels est unanime : 97% d’entre eux se disent déçus du niveau d’ensoleillement estival.

Une piscine ardéchoise début août dernier à 12h00 !

Sans doute plus en prise directe avec l’économie, restaurateurs et prestataires sont quant à eux convaincus que la morosité économique est également pour beaucoup dans cette baisse, même si août a permis de compenser quelque peu un juillet décevant (62% de bonne fréquentation pour ce mois contre seulement 47% sur juillet).

Malgré tout, le déficit est resté important pour plus d’un tiers des établissements.

Ainsi, 38% des professionnels ont vu le niveau de dépenses touristiques dans leur établissement impacté à la baisse (contre seulement 7% qui ont à l’inverse perçu une hausse de ces dépenses).

Et 36% des hébergements ont constaté une diminution de la durée moyenne des séjours, plus encore dans les hôtels (47%) et les campings (52%).

Montagne et bords de lac davantage touchés

Sur ces zones, 60% des professionnels jugent la fréquentation de leur établissement insuffisante (61% en bord de lac et 58% en montagne), avec en particulier des durées moyennes de séjours raccourcies. Les touristes voulant certainement échapper aux médiocres conditions météo.

A l’inverse, les établissements situés en ville mais aussi ceux des zones rurales ont globalement mieux résisté. Plus de 20% des professionnels  ont vu la fréquentation touristique progresser sur cette saison (24% en zone rurale et 21% en ville), avec notamment un gain notable en ville pour la clientèle étrangère (26% constatant une hausse de fréquentation par rapport à l’an passé).

Rhône-Alpes : même combat qu’en France !

Si le tourisme en  Rhône-Alpes n’a pas été à la fête cet été, il en est de même en France où le bilan est lui aussi emprunt de morosité.

La baisse de fréquentation est ainsi évaluée à 4% par rapport à 2013, soit un chiffre plus que significatif. Ici également, on pense d’abord à la météo, sans oublier la volonté de plus en plus prégnante des français à s’expatrier hors France pour les vacances.

D’aucun avançant à ce propos les transports aériens vers l’étranger à bas coûts, un ferroviaire hexagonal par trop excessif et des tarifs français souvent surévalués. Près de 34 % des vacanciers français sont partis à l’étranger contre seulement 28 % en 2013, selon Didier Arino du cabinet Protourisme.

Ce dernier parlant même d’une baisse de 10% en Rhône-Alpes…

Si Rhône-Alpes est à la traine cet été, l’Alsace, le Bretagne te la Normandie tirent leur épingle du jeu et affichent même un bilan positif.

Il n’empêche, aujourd’hui les habitudes changent. Le «Moins loin, moins cher et moins longtemps » a de plus en plus la cote, mais aussi compte tenu des coûts de plus en plus élevés des vacances, les touristes ont tendance à privilégier un seul séjour annuel en se disant « Elles coûtent trop chères pour les rater ! »

Michel Godet



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