Tant du côté clients, que du côté cafés, bars et restaurants la réouverture de ces derniers étaient on ne peut plus attendue et ce depuis quelques 80 jours, délai d’un tour du monde !.
Rappelons-nous. Le samedi 14 mars en début de soirée, leur fermeture est annoncée pour le soir même à minuit.
Tombant tel un couperet de guillotine, la sentence surprend tout le monde et en particulier les débits de boissons et les restaurants dont beaucoup avaient des stocks de marchandises, bien souvent périssables.
Pratiquement 3 mois se sont alors écoulés dans une ambiance pour le moins anxiogène, chacun se demandant quand il allait pouvoir rouvrir son établissement à la clientèle, début juin, mi-juin, début juillet… mais aussi comment il allait pouvoir maintenir la tête hors de l’eau.
Et puis le jeudi 28 mai, le Premier Ministre annonce une réouverture conditionnelle, d’abord pour les zones vertes en intérieur comme en extérieur et en extérieur seulement pour les zones oranges et cela selon un protocole sanitaire précis, dont les gestes barrières sont la pierre angulaire. Présence de gel, séparation des tables d’un mètre, groupe maximum de 10 personnes, masques et gants pour les cuisiniers, nettoyage fréquent, masque pour les clients se déplaçant dans la salle à manger…
Autant de mesure qui ont été édictée par le gouvernement en accord avec l’UMIH et son président national, le lyonnais Laurent Duc, qui a vraiment tout fait avec ses équipes pour minimiser les mesures contraignantes. Pour mémoire, au début on parlait d’une superficie minimale de 4 M2, de 2 mètres de séparation entre les tables, d’une restriction des terrasses…
Aujourd’hui, sans être revenue à la normale, la situation s’est assouplie et dès le 2 juin nombreux sont entre Rhône & Saône, les restaurants qui ont réouvert leur porte. Du moins ceux qui ont pu se remettre en place rapidement. « On ne refait pas les stocks en 2 jours » vitupère Jean-Luc Plasse (Les Fédérations à Lyon).
Inutile de dire que Lyon avait un air de fête ce 2 juin à midi, dans les bars, les restaurants en intérieur comme en terrasse. Il est vrai que cela n’a pas été facile pour tous, particulièrement pour les petits établissements, pour ne citer que les Authentiques Bouchons Lyonnais.
Des bouchons, à l’instar de Muriel Ferrari (Café des artisans Bouchon Muriel), qui ont même organisé une pétition auprès du Maire de Lyon pour assouplir davantage le protocole sanitaire. Il est vrai qu’un restaurant de 24 couverts avec la distanciation ne pouvait plus offrir que 8 à 16 couverts. Difficile de rentabiliser l’ouverture dans ces conditions et que l’achat de séparations en plexiglas, d’aucun ne peuvent se le permettre en place petit à petit, il en est de même pour l’apparition des problèmes.
Par exemple, quid des banquettes dos à dos distantes de moins d’un mètre, comme à la Brasserie Georges ou au Café des Fédérations. Là aussi, Laurent Duc est à la manœuvre avec le ministère de la santé.
En ce qui concerne les terrasses, ce dernier – fier des aides, du suivi, des réponses obtenus par l’Umih (800 adhérents dans le Rhône) – insiste « Tout le monde peut créer (dans la mesure du possible) ou agrandir sa terrasse. Nous gérons les demandes d’autorisation et même la gestion des pelouses des berges ! »
Quant aux clients, comment vont-ils réagir. Vont-ils revenir, vont-ils consommer, seront-ils raisonnables vis-à-vis du protocole ? A première vue, si l’ambiance était de mise en terrasse, avec déjà un peu de laisser aller, dans les restaurants les comportements étaient respectueux, mais l’affluence peu au rendez-vous note Christian Morel de la Mère Léa qui a fait moins de 10 couverts le 2 juin à midi, intérieur et terrasse compris.
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« Soyez rassurés, ça va redémarrer, mais il faut amorcer la pompe et entrainer notre personnel » note encore Laurent Duc en écho à Jean-Yves Sécheresse, adjoint au maire de Lyon en charge de la sécurité.
Ces derniers avec leurs équipes ou services feront tout pour aider à la reprise, avec souplesse et compréhension, chacun devant faire respecter chez lui les règles édictées, tout en continuant par précaution la vente à emporter. Il faut satisfaire les clients encore réfractaires à un retour dans les restaurants… Et pourquoi, la création de guinguettes dans les rues durant une semaine à Lyon en septembre, conclut l’adjoint à la sécurité.
Michel Godet