Dans un précédent billet, j’ai discuté la question des académies, et, notamment, l’utilité -que je crois considérable, et je m’en suis expliqué – de l’Académie d’agriculture de France.
Cette académie a de nombreuses fonctions, comme toute organisation qui mérite de subsister, mais l’une d’elles ne semble essentielle : publier les comptes rendus de ses séances publiques, et aussi des articles qui relèvent de son objet, de ses travaux.
Chaque mercredi, l’Académie d’agriculture de France organise effectivement une séance publique, gratuite, sur un thème relevant des travaux de l’une de ses dix sections (la section 8 s’intéresse à l’alimentation humaine).
Lors de ces séances, après une introduction du président, un académicien ouvre la séance en présentant l’importance et l’intérêt du thème considéré, en posant des questions qui sont essentielles à notre collectivité, également.
Puis, le plus souvent, trois conférenciers disposent chacun de 20 minutes, pour discuter un apport, une réflexion, une contribution à la résolution des questions essentielles qui concernent nos collectivités, à la lueur de leur compétence très particulière.
Après quoi un autre membre de l’Académie (le plus souvent) tire des conclusions. Il propose des pistes de travail, des réflexions, invite à la création de groupes de travail et de discussions, car il est bien rare que, pour les questions difficiles concernées, un individu isolé puisse résoudre tous les problèmes.
Un exemple : le froid actuel est-il durable ?
Si l’on prend la question par le petit bout la lorgnette, cela revient à se demander s’il est possible que nous ayons longtemps chacun un réfrigérateur à domicile.
Pourquoi ne pas avoir un réfrigérateur à domicile ?
Parce que les fluides réfrigérants ne sont pas anodins pour l’environnement, parce que les réfrigérateurs particuliers consomment beaucoup d’énergie, et que, de même que nous n’avons pas chacun une centrale électrique pour produire l’énergie dont nous avons besoin, il n’est peut-être pas nécessaire d’avoir chacun un réfrigérateur.
On pourrait penser à l’équivalent du chauffage central, mais pour le froid. Cela n’est qu’un exemple et l’on peut se demander si les considérations environnementales ne vont pas pousser nos sociétés à édicter des lois très strictes sur l’usage du froid.
Ce n’est pas pour demain, mais probablement pour après-demain, et il n’a pas une minute à perdre : des experts, des spécialistes, des techniciens, des technologues, des scientifiques doivent s’interroger, doivent travailler pour un résoudre ce problème.
En attendant il est tout à fait essentiel qu’une institution mette la question sur la place publique, fasse partager les préoccupations, afin que le public (dont je suis !) comprenne l’importance de ces travaux et que, et ce même public, qui est le contribuable et qui, donc, finance les recherches, décide (ou non) de soutenir les travaux engagés… afin que nous ne soyons pas démunis demain sur les grandes question relatives par exemple à l’environnement, mais aussi à l’alimentation, l’agriculture, aux forêts…
Vive l’Académie d’agriculture de France, n’hésitez pas à lire ses Comptes rendus !
Hervé This
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