Pommes de terre sans glycoalcaloïdes ? par Hervé This
Pommes de terre sans glycoalcaloïdes ? par Hervé This
Alors que la bataille fait rage autour des plantes génétiquement modifiées, avec des actions illégales (terroristes, même, selon la définition du dictionnaire) qui nuisent à l’ensemble de la collectivité, je me mets à rêver positivement, en observant le monde.
Le monde ?
Je vois nos concitoyens manger des pommes de terre bio… avec la peau. Ici, j’aurais volontiers mis un point d’exclamation, mais je ne suis pas certain que l’on m’aurait compris.
Alors j’explique : le bio est censé éviter l’emploi de composés de traitement des plantes, et conduire à des ingrédients culinaires plus « sains ».
Toutefois les pommes de terre contiennent -naturellement- des glycoalcaloïdes toxiques, dans les trois premiers millimètres sous la surface. Et ces alcaloïdes sont résistants aux cuissons, même aux fritures. Autrement dit, des pommes de terre avec la peau, c’est vraiment contradictoire, voire incohérent !
Bref, passons en observant toutefois que nos choix alimentaires sont souvent étranges, parfois par ignorance, parfois par idéologie. Mais le fait est qu’ils sont pour le moins étranges. Cela dit, on peut s’interroger : pourquoi certains laissent-ils la peau des pommes de terre ?
Parce qu’ils ont la flemme de peler les tubercules ? Parce qu’on leur a dit (qui ? en se fondant sur quelle données ?) que la peau des végétaux était plein de bonnes choses (la preuve que non, avec les pommes de terre) ? Parce que la peau a -effectivement- un petit goût qui plait à certains ? Parce que…
Qu’importe : je n’ai pas à juger, mais c’est vrai que, moi qui ne suis pas paresseux, je trouve fastidieux de peler les pommes de terre, et j’aimerais des pommes de terre que l’on puisse éviter de peler.
Et si des amis biologistes me faisaient des pommes de terre sans glycoalcaloïdes ?
La sélection classique n’a pas réussi ce tour de force, mais pourquoi la génétique moderne, la génétique moléculaire, celle des plantes génétiquement modifiées, n’y parviendrait-elle pas ? Ce serait merveilleux, n’est-ce pas ?
Hervé This