Comprenez T pour Têtedoie ! Le restaurateur étoilé et Meilleur Ouvrier de France s’installe ce 31 mars dans le T, son nouvel établissement sur la Colline de Fourvière.

Le projet Antiquaille sur la Colline de Fourvière
Cela fait presque six ans que le dossier était dans les cartons du projet Antiquaille, un ancien hôpital à présent désaffecté. Situé au pied du Théâtre Romain de Fourvière le site a le mérite de dominer Lyon, à peu près au même niveau que la Villa Florentine, quelques centaines de mètres plus loin.
C’est à une véritable reconversion urbaine et architecturale que cet espace de plusieurs hectares a donné lieu.
La réhabilitation de l’Antiquaille s’articule avec des doutes, des vicissitudes et des retards autour de deux grands axes. Le premier, historique, autour du cloître des Visitandines, comprendra un équipement culturel, un espace du christianisme autour du caveau de Saint-Pothin, un hôtel (on parle aujourd’hui de l’Intercontinental) et des logements.
Le second, plus moderne, regroupera la maison des cultures du monde, des commerces, des bureaux, une résidence étudiante, des logements et le restaurant gastronomique du chef Christian Têtedoie.
Des belvédères seront également aménagés afin que le public puisse profiter de la vue panoramique exceptionnelle.
Voilà le décor planté. Un décor dans lequel les travaux sont toujours d’actualité et qui les seront encore pour de longs mois à l’instar du projet Confluence. Il faudra donc encore attendre pour que tout soit parfait et finalisé, pour ne parler que des espaces verts, des parkings, et autres constructions ou réhabilitation, mais il en va ainsi des grands projets.

Un restaurant tendance architecte et art contemporain


De construction entièrement neuve, le bâtiment dévolu à Christian Têtedoie s’offre à vous d’une manière un peu brute et tout en longueur. Une construction d’architecte mêlant pierre et fer sans fioriture et sans aucun rappel au site gallo-romain voisin.
A l’image des nouvelles créations, le restaurant se présente dans sa simplicité la plus pure. Sol de béton peint en noir, murs blancs. Est-ce pour donner plus de crédit à l’une des plus belles vues de Lyon, pratiquement 160°, ou tout simplement par soucis d’esprit monastique ?


Quoiqu’il en soit il faut que le temps patine ce lieu, qu’il prenne vie, que les décorations murales se pendent aux cimaises et que quelques tapis réchauffent une atmosphère d’emblée un peu froide, malgré de nombreuses œuvres d’art.
Vous traversez une galerie en verre pour atteindre la plus grande salle du restaurant (environ 80 couverts). Lyon s’offre à vous, comme à l’Ermitage à Saint-Cyr au Mont-d’Or.
Une vue superbe, surtout par beau temps, qui embrasse la capitale des Gaules jusqu’aux Alpes. Une vue différente et magique également en soirée lorsque toutes les lumières scintillent. Sous la verrière vous aurez même la tête dans les étoiles !
Le chef qui ouvre son établissement dans quelques heures est sur le qui vive, veillant à tous les détails. Un électricien qui branche une lampe, l’informaticien qui paramètre l’ordinateur ou encore l’artiste qui positionne son œuf sur le plat géant.
La sérénité qui lui sied à ce moment est celle de quelqu’un dont l’actualité ne cesse d’être en éveil. L’arrêt de l’activité de sa maison sur les quais de Saône (bientôt transformée en Riad marocain), la vente de tout son mobilier et la sélection de son chef Jérôme Jaegle pour concourir au prochain Bocuse Europe avec, peut-être, une place en finale au prochain Bocuse d’Or (Sirha en janvier 2011).
Mais Christian a la sérénité du vieux routard, celui qui a une belle expérience de la vie quelque peu épuisé par tous ces projets, au moment même où il se fait maquiller par Nathalie pour tourner le prochain Goûter Voir d’Odile Mattei. Moteur !
Une table gastronomique et panoramique


Dans une sobre modernité, nous avons déjà donné notre sentiment à ce propos, lové dans des fauteuils blancs vous passez à table toujours avec cette vue sur Lyon la magnifique.

Le service est stylé, précis, d’une grande sobriété à l’image de ce nouveau lieu. Dans les cuisines la brigade prend ses marques pour jouer sa partition gourmande pour les quelques privilégiés qui font l’ouverture, avant l’ouverture !


Les marques de chacun sont déjà bien calées, comme les plats qui suivent. Les amuse bouche sont généreux, variés et délicats.
Arrivent les Saint-Jacques rôties aux cèpes. Les épices réveillent les coquilles d’une belle cuisson. Un plat simple, goûteux et bien fait.
Puis sonne l’heure du pigeonneau, rosé à cœur et à la cuisson exceptionnelle. Une viande savoureuse et bien marquée accompagnée d’une farandole de légumes al dente d’un vert très printanier qui supporteraient un passage à la salamandre lorsqu’elle sera en fonctionnement.
Un trait de purée de pois chiches termine l’assiette, pour le fun.


A l’instar des amuse-bouches les pré-desserts (ah ces macarons au beurre salé!) ne se comptent pas avant de terminer par un raffraîchissant et parfumé carpaccio d’ananas accompagné par un finger coco et par une glace, à l’ananas également.
La cave est à la hauteur du lieu et de la maison, quelques 20 000 flacons je crois.


Pâques peut arriver et les cloches sonner à nouveau, l’heure du T a sonné sur la Colline de Fourvière ! La sobriété du décor mettra les plats en avant, ainsi que la vue de Lyon.
Michel Godet


Restaurant le T.

by Christian Têtedoie

Chemin Neuf  L’Antiquaille Lyon 5è

Téléphone: 04 78 29 40 10

restaurant@tetedoie.com

Menu à 35,00€ pour le service du midi. (A ne pas manquer)

Carte et menus à 52,00€, 60,00€, 72,00€ et 90,00€.

Très belle cave. Parking. Fumoir. Terrasse.

L’avenir de Christian Têtedoie à l’Antiquaille

Un  bar à vins et à tapas tendance lounge, le Phosphore baren rez-de-chaussée du T, un atelier cuisine, une terrasse et prochainement un restaurant tendance italienne, le Testa di Oca, à quelques mètres mais toujours sur le site de l’Antiquaille..

L’architecte est Mathias Soulier, l’ingénérie EM2C, l’architecte d’intérieur Fabrice Bolenor (A son actif: LeBec Grôlée, Rue LeBec, Rémanence, Clovis …)