Pour les jurys de dégustationPosted: 09 Jun 2020 06:57 AM PDT Dans des jurys de dégustation, je suis régulièrement atterré par l’incohérence des grilles d’évaluation qui me sont proposés : tout est mélangé, saveur, goût, consistance, et j’en passe. D’ailleurs j’observe que les jurés qui sont à ma table ont des acceptions parfaitement différentes des mots du goût, et que les notations sont du grand n’importe quoi. C’est à la fois arbitraire, injuste, inutile puisque incohérent… et à réformer sans attendre ! Mais je propose quand même de partir de plus important avant d’arriver au détail. Le plus important, c’est d’observer que la cuisine, c’est du lien social, de l’art, de la technique. De ce fait, on devrait toujours commencer une évaluation séparées selon ces trois axes : lien social, art, technique. Les voilà, les cases d’une évaluation bien faite, dans des conditions d’évaluation culinaire ! |
Plus de cohérence pour des dégustationsPosted: 09 Jun 2020 08:24 AM PDT Allons-y voir de plus près à propos de dégustation.Je sais que les jurés, dans les comités de dégustation, ont des idiosyncrasies qui engendrent l’incohérence : ils confondent le goût, la saveur, l’odeur, l’arôme, parfois la flaveur, et ainsi de suite. Et, surtout, ils ne s’entendent pas sur les sensations qu’ils ont quand ils dégustent. Je propose donc, quand il y a un jury de dégustation, de toujours commencer par quelques petites expériences qui mettront tout le monde d’accord.
Il s’agit tout d’abord de prendre au fond de la main une ou deux pincées d’herbes de Provence. Faisons maintenant la même expérience avec du sucre. En approchant le creux de la main de la bouche, on ne sent aucune odeur : le sucre n’a pas d’odeur anténasale. Puis, le nez pincé, nous mettons le sucre en bouche et nous percevons parfaitement du sucré : il y a donc une saveur sucrée au sucre. Mais passons maintenant à du jus d’orange. Cette fois, nous percevons une odeur anténasale, mais, quand nous buvons le nez pincé, nous sentons plusieurs saveurs : de l’acide, du sucré… Si nous libérons le nez, nous percevons des odeurs rétronasales, et la totalité fait le goût du jus d’orange. Passons au vinaigre. Cette fois nous sentons clairement une odeur, mais de surcroît, nous avons une espèce d’irritation du nez, car à l’odeur se superpose une sensation dite trigéminale, ce qui recouvre les piquants et les frais. J’oublie volontairement les autres sensations : de consistance, de température, visuelles, auditives (important pour le croustillant), et ainsi de suite. |
Hervé THIS