Quel bonheur pour nous autres lyonnais, ainsi que pour tous nos amis touristes français, comme étrangers, que la Mâchonnerie (Vieux Lyon) de Félix Guérin ne soit pas tombée entre les mains de n’importe qui.

En effet, depuis quelques jours Félix est parti en retraite (bien méritée !) et c’est Joseph Viola (MOF 2004), un ancien du restaurant gastronomique de Jean-Paul Lacombe, qui a repris  à son compte, cette belle maison de tradition lyonnaise, pierre incontournable du patrimoine gourmand d’entre Rhône et Saône. Pour mémoire, Joseph Viola qui possède presque le don d’ibiquité (!) conserve son premier bouchon, désormais devenu incontournable, dans le quartier de la Part Dieu, comme dans toute la ville, Daniel & Denise.

Joseph Viola (MOF) dans son nouveau et deuxième bouchon: la Mâchonnerie !

A propos de cette ouverture, Joseph Viola n’hésite pas à dire:

« Reprendre un véritable bouchon lyonnais comme La Machonnerie, était une formidable opportunité pour réaliser cette ambition. J’aime l’idée de faire perdurer les belles histoires de tables renommées, celle de Daniel Léron en 2004 et aujourd’hui, celle de Felix Guerin, en leur apportant ma personnalité et mon propre tour de main ! ».

La Mâchonnerie ne change pas de nom, ni de décor dans un premier temps. Elle reste donc dans son jus, Joseph en profitant simplement pour apporter en plus quelques unes de ses spécialités, bien implantées dans son premier restaurant.

Seule modification importante, l’ouverture du restaurant à présent tous les midi, du mardi au samedi.

Qu’on se le dise ! Qui plus est avec une formule du jour au rapport qualité prix très agressive.

Le cadre est chaleureux, aidé en cela par d’imposantes tapisseries, un plafond boisé et des tommettes  à l’anciennes, d’un rouge sombre patiné par le temps. Décorations et autres « bibelots » ajoutent à l’atmosphère. Il est vrai qu’en 41 ans de présence (depuis octobre 1970), Félix Guérin a eu le temps de donner une âme à son établissement, pour ne citer que le pressoir, symbole entre autre de convivialité œnologique. Trois salles  spacieuses et aérées, ainsi qu’un petit salon d’une quinzaine de places, style « caveau » , composent le restaurant sis derrière la cathédrale Saint-Jean et juste au pied de la « ficelle-funiculaire ». Preuve de qualité et de continuité, mais tout en fraîcheur, le personnel semble immuable et attaché à la maison, pour ne citer que Gilles mans en cuisine et Nathalie en salle. Au passage notons le grand professionnalisme, la courtoisie et la diligence d’un service chaleureux et pas du tout obséquieux.

Passons à table, dans le style bistrot lyonnais, avec nappes à carreaux, plus papier, et vaisselle idoine.

Pour se mettre en appétit, n’hésitez pas à tutoyer d’emblée la fameux pâté croûte de Joseph Viola. Un pâté traditionnel de la cuisine française, généreusement entrelardé de foie gras et Champion du monde en 2009 ! Goût et saveurs garantis. Si vous souhaitez égrainer du poivre du moulin, levez-vous. Ce dernier mesure un bon mètre !

On se sent déjà bien, verre de Volnay aux lèvres (André Topnot – 2003), en attendant le plat du jour. Une blanquette de veau à l’ancienne, avec une viande moelleuse bien préparée et surtout bien mijotée. Sympa les petits oignons grelot et les champignons ! Pour accompagner le gratin délicatement grillé de macaronis. Un plat signature servi vivant (le plat frétillait encore !) à la parisienne.

Blanquette de veau à l'ancienne

Gratin de macaronis

Encore du goût et beaucoup de générosité dans ce plat bien assaisonné qui n’a que la prétention, non ostentatoire, d’être tout simplement bon et bien fait. N’hésitez pas à vous régaler avec la sauce crème, gourmande à souhait et à saucer votre assiette. A ce propos, la fourchette qui glisse dans une grande assiette creuse … attention à la sauce sur le manche.

Au programme également, les quenelles de brochet, les pieds de porc façon Saint-Antoine, les écrasées de pommes de terre à l’huile de truffe ou encore la fameuse oreille de bélier en persillade, le gâteau de lapin, l’omelette du curé aux queues d’écrevisses, l’ile flottante aux fameuses pralines de Saint-Genix à l’Ananas rôti aux épices

Côté desserts, nous avons beaucoup aimé le dôme en chocolat avec sa ganache crème très fondante. Histoire de terminer bien agréablement ces agapes au goût de revient vite !

Michel Godet

Dôme en chcolat


La Mâchonnerie – Bouchon Lyonnais

36 rue Tramassac

Lyon 5e

Téléphone: 04 78 42 24 62

Ouvert maintenant  du mardi au samedi. Midi et soir. (Avant, c’était le soir uniquement du lundi au samedi et le samedi soir)

Se faire plaisir à prix doux.

Au service de midi: plat du jour à 15,00 euros

Midi et soir,   Menu de saison à 27,00 euros et menu des canuts à 32,00 euros. Egalement la carte …

Verre de vin: 7,00 euros

Carte des vins courte mais bien sélectionnée. Côtes du Rhône. Beaujolais. Bourgogne. Pessac Léognan…en 1/2 bouteille, bouteille et magnum.


Pour mémoire:

Restaurant Bouchon Daniel et Denise
156 rue de Créqui
69003 Lyon
Tél. 04 78 60 66 53