En ce début d’année 2013 laissez moi tout d’abord vous saluer, vous qui êtes aussi sensibles aux arts de la table, de la gastronomie, comme à ceux de la cave, sans oublier bien entendu le tourisme sous toutes ses formes.
C’est en dégustant avec délectation l’oreiller de la Belle Aurore de la Famille Reynon (Traiteur à Lyon), avec une gorgée d’Hermitage 2005 de la Cave de Tain l’Hermitage justement, Rhône-Alpes oblige, que nous avons, de notre côté, débuté les 365 jours à venir.

Laurent & Georges Reynon et Stéphane....

Il y a un an, nous vous avions proposé une année 2000 DOUCE.
Aujourd’hui nous vous présentons une année 2000 treize en forme, treize en santé et autres bonheurs divers.
Malheureusement tout le monde nous prédit le pire…
Certes, nous avons échappé à la fin du monde en nous réfugions à BUGURACH, mais il semble peu opportun que nous échappions à la suite de cette crise économique, mondiale, présente jusqu’aux confins du Péloponèse.


Et puis, comme pour mieux échapper à cette morosité, largement teintée de sinistrose, on nous ressert une bataille d’éléphants. Certes, pas celle du PS, mais celle du Parc de la Tête d’Or avec les deux éléphantes Népal et Baby, soupçonnées de tuberculose.
D’aucun diraient une farce minable, qui tourne au ridicule international et dont la destination finale serait Moscou.
Ainsi même Brigitte Bardot du haut de ses 78 ans et de sa gloire du siècle dernier s’en mêle :
« Si rien n’est fait, j’irai rejoindre Depardieu en Russie ». Ce même Depardieu qui, il y a juste quelques semaines encore, était à Lyon pour recevoir le Prix Lumière. Mais où est-elle cette lumière sensée éclairer le monde, si ce n’est au fond d’une bouteille ? Bien sûr vous aurez compris l’allusion de la bouteille.
Tout cela n’est que du flan, du flanc Franco-Russe of course ! On nous trompe, restons donc sur notre défense…

Dont ‘acte. Mais que pourra faire cette pauvre Brigitte une fois sur place pour combattre l’actuel froid sibérien ? Enfiler un manteau en peaux de bête ?
Certainement pas, elle qui défend la race animale dans son entité, à très juste titre du reste.
Alors sur le fond de l’histoire, que vont devenir ces pauvres éléphantes?


Les euthanasier et en faire une affaire d’état, les rendre à Gilbert Edelstein du Cirque Pinder, les mettre dans un enclos protégé à la Madrague avec le vétérinaire personnel de Caroline de Monaco (entre parenthèses et pour info, nous avons une école vétérinaire de référence à Marcy L’étoile dans le Rhône) ou tout simplement comme l’a proposé le sénateur-maire, excédé par tant de pressions, y compris celle du Château, de les renvoyer tout simplement dans la Cour de l’Elysée…
Trêve de plaisanteries, cette affaire fait déjà de nous la risée jusqu’à l’Oural, tout en occultant les véritables problèmes de fond de notre société et surtout de ceux qui souffrent.

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Retour sur 2012
Parmi des propos bien plus gourmands entre Rhône et Saône, 2012 a débuté avec l’élection de Laurent Bouvier (l’Ellixir à Limonest) à la tête des Toques Blanches Lyonnaises.

Laurent Bouvier, Géraldine Carret et l'équipe de l'Elleixir

Véritable étendard du bien manger dans la Capitale mondiale de la gastronomie, cette association continuera d’avoir à cœur, n’en doutons pas, de valoriser une cuisine du cœur faite avec des produits du terroir, locavores si possible, une juste cuisson et l’assaisonnement parfait qui va si bien avec.
S’il vous plaît messieurs les chefs, exit les cuisines d’envoi, les plats sous vide ou congelés, tout prêts et en promotion chez Metro, Brake et autres Pâtissefrance.
Ou alors, jouez le jeu, mettez-le sur vos cartes ! Chiche …
J’en profite pour rappeler aux véritables cuisiniers, ceux qui préparent leur carte maison, qu’il existe le titre officiel, celui là, de Maître Restaurateur, décerné par la Préfecture et estampillé bleu blanc rouge.
Combien êtes-vous dans le Rhône actuellement ? Moins d’une vingtaine. Alors, cherchez l’erreur.


Du côté des restaurants eux-mêmes, point n’est besoin de revenir sur le départ de Nicolas Le Bec ou encore la disparition dans la nature d’Emmanuel Viron.
Positivons.
Pour nous, c’est certainement l’arrivée de Georges Blanc en centre ville, à la place de l’ancien gastro de Le Bec justement, qui mérite nos triples félicitations.
Sur le concept de cette maison qui s’appelle le Centre, by Georges, dont la viande sélectionnée par notre ami Metger, est la très bonne pierre angulaire, sur la qualité de la cuisine et surtout sur le professionnalisme d’une équipe, en cuisine, comme en salle. A prix doux, qui plus est.

Le Centre, by Georges !


Du côté du maître de Collonges-au-Mont d’or, les brasseries se portent bien avec beaucoup d’améliorations et surtout la petite dernière à Fond Rose, avec Gérard Vignat (MO) toujours au piano.
Un très bel endroit qui fera les beaux jours estivaux. Des bords de Saône.
Comment ne pas parler non plus de l’attribrution du titre tant envié la Cité internationale de la gastronomie. Un dossier initié par la Mairie de Lyon et Jean-Michel Daclin, mais dans lequel son sénateur-maire est parti à retardement.
Avec cinq villes candidates, il est vrai que la concurrence pour l’obtention de ce label est aussi rude que… politique.
En final, rien n’est grave puisque Gérard Collomb nous a déclaré qu’accrédité ou non, Lyon finalisera ce projet. Alors, pourquoi se faire du soucis, fusse-t-il de Lyon ?

En attendant, la commission devait rendre sa décision mi décembre et comme sœur Anne nous n’avons toujours rien vu venir.
Une réponse après le déroulement du Sirha fin janvier à Eurexpo ne semblerait donc pas de bonne augure.
Mentionnons et louons aussi la dernière association créée en faveur des bouchons de Lyon. Une très belle initiative qui recense déjà 17 établissements, pas tous connus du reste, et dans laquelle on ne retrouve pas les incontournables.
Il est vrai que cette association vient en doublon d’une autre créée le siècle dernier par le restaurateur Loulou Chabanel et notre confrère Pierre Grison, association intitulée les Authentiques bouchons lyonnais.
Quoi qu’il en soit, personne ne pouvant déposer le mot bouchon, qui est un nom commun, la situation ne semble pas sur le point de s’éclaircir à moins que Philippe Grillot, président de la CCI de Lyon avec la diplomatie qu’on lui connaît, ne trouve la solution. Conclusion, on continuera à voir fleurir sur des enseignes le vocable bouchon sur des maisons qui ont bien compris l’intérêt marketing de la chose, quand bien même l’Office de tourisme ne mettra dans ses plaquettes sous la rubrique bouchons de Lyon, que celle des 17 accrédités pour le moment.


L’étranger, entendez par là celui qui n’est pas de Lyon et qui ne parle ni notre langue, ni celle de Gnafron, y reconnaitra le mot bouchon, tout simplement.
Allez, je vous laisse pour aller tirer les Rois. Encore une belle expression à double sens. Vous aurez remarqué à ce propos que l’on ne tire jamais les reines, mais que l’on peut faire sauter un plombage dentaire avec une simple fève, de collection ou non.

Il me reste enfin à participer à un quarantaine de cérémonies de vœux où l’on nous répétera que tout va bien se passer, mais qu’il faut cependant se serrer la ceinture, dans l’intérêt collectif s’entend !

Enfin, je me prépare à aller à Eurexpo avec le tout flambant neuf tramway dans le temple mondial de la gastronomie, là où les bouchons vont sauter, je ne vous parie que cela…


Ce sera mon mot de la faim…
Bien à vous et belle année, sans retenue pour la table et avec modération législative pour les vins.
Allez, suivez-moi, nous allons décrocher la lune…
Michel Godet