Sans aucun doute la présence des anciennes Halles de Lyon aux Cordeliers dès la fin du XIXe siècle a attiré à côté de ce temple de la gourmandise, plusieurs bouchons, dont celui d’André Brunet en 1934, où l’on venait dès potron-minet se refaire la griotte.
Quelques 80 années plus tard, toujours dans son jus – certes un peu rafraîchi – le Bouchon-comptoir Brunet perpétue cette tradition de cuisine lyonnaise et gourmande avec à sa tête Benjamin Baldassini (26 ans) au piano et Xavier Beyrieux en salle.
Pour mémoire le successeur d’André Brunet durant 43 ans se nommait Gilles Maysonnave. En en 2016, à sa
retraite, Franck Baldassini (Ex le Bon Bourgeois) lui succède. Il vient malheureusement de nous quitter, laissant ainsi sa place à Benjamin, son jeune fils.
Si ce dernier faisait la plonge aux côtés de son père dès son plus jeune âge, se familiarisant ainsi à le monde de la restauration, c’est pourtant en informatique qu’il passe son BTS.
Et puis le temps faisant son œuvre au Bistrot Lafayette, au Comptoir ou dernièrement au Bon Bourgeois, il est à désormais au piano de chez Brunet.
Le décor style années 30 avec faïences au mur, miroirs recouverts de peintures à la gloire de Guignol et de Gnafron, tables en marbre avec sets en papier plantent un décor immuable, propice aux agapes et à une
convivialité gourmande de bon aloi.
Il va de soi que les lyonnaiseries militantes sont en bonne place (grenouilles persillées, ris de veau, andouillette à la fraise de veau…) sans pour autant occulter en cette période de chasse les gibiers (Selon les arrivages, colverts, perdreau ou retour de chasse).
Vous pourrez attaquer avec une terrine maison de sanglier aux noisettes ou un original beignet de Saint-Marcellin en croûte qui pourrait être plus cuit donc plus croquant. Un tour de moulin de poivre ou une pincée d’épices en plus rehausseront la terrine.
Les produits sont frais et de qualité et sont bien typés lyonnais, comme cette bien agréable tétine de vache persillée ou encore comme le tablier de sapeur Brunet. Dans ce plat également un surcroît de
cuisson serait le bienvenu pour accompagner une superbe gribiche.
Au programme les quenelles au brochet, voire aux escargots sont faites maison, les tripes gratinées au four, le ragoût de béatilles mijoté et le caquelon du Bon Bourgeois mettent en exergue une cuisine roborative
et pleine de saveurs, amplifiée par une carte vineuse assez courte. Beaujolais, Côtes du Rhône, Bourgogne et quelques Bordeaux.
Quant aux gâteries, elles ont pour nom omelette norvégienne-portion flambée au Grand Marnier ou encore Royal de chocolat noir portionné avec un double décimètre. Deux jolis desserts en guise de final.
Avec l’expérience et le temps, le jeune chef affinera davantage son art, mais toujours pour la satisfaction de sa clientèle.
Michel Godet
23 rue Claudia Lyon 2e
Téléphone: 04 78 37 44 31
Fermé le mardi
Menus à 26€, 32€, et 14€, 17€, 20€ en semaine à midi
Mâchon sur RV 23€