Henri Melki raccroche son tablier après 50 ans au piano !
Nous sommes en 1952, la seconde guerre mondiale est à peine terminée et le quartier de la Guillotière reprend son souffle et ses marques non loin de la rive droite du majestueux Rhône et presque dompté à présent.
Nous somme en bordure des quais Claude Bernard et Victor Augagneur (Jean-Victor pour les puristes !), tout à la fois médecin et homme politique.
La définition de multiculturel est sans doute un vocable qui sied fort bien à ce quartier, qui mixe universités, marchés, commerces, sans oublier aujourd’hui ses populations asiatiques et arabes. L’actualité rappelant du reste souvent cet état de fait. Et puis, comment ne pas parler de l’Alliance française, imposante et majestueuse, qui fête en cette année 2023 ses 140 ans. Une belle définition de multiculturalisme, s’il en faut…
Mais on pourrait en dire tant et tant de ce quartier qui fleure bon la vie de quartier, sans oublier de mentionner sa vie plus discrète et bien entendu ses lieux de convivialité, pour ne citer que « Chez Chris », le bouchon tenu par une fille de restaurateurs lyonnais Christiane Sibellin, Miss France 1965, ou encore A ma Vigne, un haut lieu du steack-frites « majestueux ».
Et puis au milieu de tout cela, dans la petite et discrète rue Jean Larrivé, un ancien coiffeur de la toute proche rue de Marseille Elie Melki choisit de s’installer en cuisine avec son épouse, en 1952 donc, dans un petit restaurant et y vivra même un temps dans la sous-pente.
Cinq années plus tard, nait tel un gone de la Guill’ le petit Henry. Autant dire que piano et marmites seront ses jeux quotidiens de prédilection lorsqu’il n’est pas studieux ( ?) à la proche école Painlevée.
Quelques années plus tard, CAP de cuisine et apprentissage en poche, il prend les destinées du restaurant familial en main après s’être familiarisé dans divers restaurants locaux.
Comme l’eau sous les ponts, cinquante ans ont passés depuis et Henry a décidé de prendre sa retraite le 31 août 2023 pour se consacrer à sa famille et sans aucun doute à ses onze petits-enfants…
Vous vous doutez bien que 50 années lui laissent un souvenir impérissable, des anecdotes par centaines, sans oublier la rencontre avec ceux qui, pour la plupart, sont devenus ses amis. C’est bien là le cœur de son ADN. Converser avec des amis et surtout leur faire plaisir avec sa cuisine.
Si Henry sait bien entendu cuisiner comme les chefs d’une époque presque révolue, sa cuisine se veut familiale, gourmande et généreuse, mâtinée parfois et selon, de lyonnaiseries militantes, tel que les Authentiques Bouchons Lyonnais la revendique.
Et puis comment ne pas mentionner ce que l’on ne retrouve pratiquement plus ici et là, le buffet de crudités lové dans une imposante banque réfrigérée, à l’instar d’une banque de glaces.
Si la générosité est dans l’assiette, la douceur est quant à elle sur l’addition, pour ne citer que le menu méridien et quotidien à 16€50.
Buffet à volonté (raisonnable !) de crudités ou selon terrine, salade de gésiers, assiette fraîcheur…
Foie de veau (grand comme la main d’un agriculteur…) frites maison, aïoli colin, andouillette mixte, tartare de bœuf…
Fromage blanc à la crème ou dessert au choix de tradition bistrotière et lyonnaise. Tarte à la praline,
Cela n’obérant point d’autres mets présentés à l’ardoise pour ne citer que les grenouilles persillées, le saucisson chaud, les gambas, la très belle pièce du boucher, les quenelles lyonnaises ou encore la rascasse persillée…
A suivre…