Nous mangeons une alimentation, pas des aliments ! by, Hervé THIS…
Que penser des évaluations nutritionnelle des aliments ?
J’observe tout d’abord que des responsables de la santé humaine ne peuvent manquer de s’effrayer de l’augmentation de l’obésité dans nos sociétés modernes : nous stockons, avec nos aliments, plus que nous n’en dépensons.
C’est là un vrai message qui doit être donné… mais comment le faire passer efficacement ?
Jusque-là, tout va encore assez bien, mais ce qui me va plus, ce sont ces codes couleurs qui stigmatisent certains aliments. Il faut dire que nous pouvons manger de tout… sans excès.
Par exemple, un député vient de proposer une taxe sur les produits de la charcuterie. Il se fonde notamment sur les évaluations toxicologiques ou épidémiologiques de ces composés particuliers que sont les nitrites ou les nitrates… mais il oublie de reconnaître que ces composés évitent des cas de botulisme mortels!
D’ailleurs, je passe sur le cas particuliers des charcuteries pour revenir à ce code couleur que je déteste pour une raison très simple : nous ne mangeons pas des aliments mais une alimentation.
Tout ingrédient alimentaire, qu’il s’agisse d’une carotte, d’un navet, d’une terrine, d’un saucisson, d’un éclair au chocolat, d’un poisson, etc. contient des composés qui ont une certaine toxicité, mais cela n’est pas une raison pour l’éviter ! Souvenons-nous de l’exemple des bouillon de viande. Et sachons aussi que les toxicologues évoquent souvent une « courbe en J » que j’explique maintenant ainsi : certaines vitamines sont absolument indispensables en petite quantité, mais elles deviennent toxiques en quantités supérieures. Ce phénomène est très général.
Soyons positifs : que pouvons-nous dire si nous voulons avoir un message diététique de type national ? Certainement qu’il faut faire de l’exercice modérément, mais certainement aussi qu’il faut varier notre alimentation et ne pas manger trop.
Mais je vois que mon regard s’attarde sur la frange et je veux relever le nez immédiatement pour regarder le ciel bleu : il y a de la marge pour apprendre à manger, individuellement et collectivement, pour enseigner à nos enfants comment bien manger. Car le message est simple : nous devons manger de tout en quantités modérées et faire de l’exercice modérément.
Pas de codes couleurs stigmatisant !