Dans le cadre de son Club Affaires, la Chambre de commerce italienne à Lyon présidée par Achille Lanzuolo a invité le Cavaliere Maurizio Marinella, petit fils de la société éponyme spécialisée dans les cravates haut de gamme en soie, au cours d’une soirée gastronomique qui s’est déroulée avec 70 convives dans le restaurant Trois Dômes (une étoile Michelin).

M. Vasseur (Korloff), Achille Lanzuolo (Chambre de commerce italienne de Lyon), Maurizio Marinella (Marinella) et Jean-Louis Flèche (P-dg du cabinet Orfis Baker Tilly)

C’est avec passion que ce dernier a raconté la success story de l’entreprise fondée par son grand père Eugenio  en 1914 à Naples et qui fêtera donc ses cent ans en 2014. Du petit grouillot âgé de 8 ans installé dans un coin du magasin napolitain de 20 mètres carrés sans le droit à la parole qui devait s’imprégner de l’atmosphère de l’entreprise, le jeune Maurizio a gravi rapidement tous les échelons. Coursier livreur à 13 ans pour se créer un petit pécule, puis vendeur à 18 ans.

Il se rappelle encore avec émotion de l’une de ses premières ventes, soixante dix cravates au cavaliere Barilla, qui en plus de cette belle vente lui remplit le coffre de sa voiture avec  des pâtes et autres sauces tomates. Quelle fierté pour le jeune Maurizio, dès son retour à la maison !

Et puis un jour, père et grand-père l’ont convoqué pour lui parler de succession…

Si les cravates Marinella, avec maintenant les foulards et autres accessoires de mode sont au cou des plus grands de ce monde, à Naples on ouvre toujours la boutique à 6h00 du matin pour « mieux s’occuper des clients autour d’un bon expresso et autres gâteaux italiens, les Sfogliatelle ».

Il est vrai que par exemple depuis Kennedy, tous les présidents de la République des Etats-Unis d’Amérique sont cravatés en Marinella. Et l’on ne parle pas des autres pays du monde et de leurs chefs d’état.

Fier de son entreprise, de son passé et de la saga familiale, Maurizio Marinella a déjà refusé deux proposition de rachat (50 et 150 millions d’euros), preuve de son attachement à ses racines napolitaines, à la qualité et au Made in Italy.

Le groupe avec ses propres ateliers réalise actuellement un CA de 13 millions d’euros avec 60 collaborateurs choyés, tant les artisans son rares à recruter. Un cuisinier de renom leur concocte un repas chaque midi, sans oublier le « Quatre heures » !

La superficie du magasin de 20 mètres carrés, avec le meilleur rapport CA/ superficie de la ville, vient d’être multiplié par trois (63M2) et une ouverture est prévue à Londres avant les prochains JO.

Et puis venir présenter ses cravates et foulards à Lyon, capitale de la soie,non loin de Panissières (42) capitale de la cravate n’est-ce pas une gageure, dont la passion serait le moteur ?

Encore un sans faute pour la Chambre de commerce italienne de Lyon et son équipe qui ne cesse de valoriser les produits italiens en France,mais aussi l’inverse.

Michel Godet

Historie > La Famille

L’histoire de la famille Marinella commence avec Eugenio Marinella qu’à l’age de 34 ans et après quinze ans dans le secteur de l’habillement pour homme, pense qu’il était arrivé le moment de changer le style et la façon de s’habiller d’un homme de pouvoir. C’est lui l’idéateur de la « philosophie Marinella »: il s’agit plus que d’un point de vente d’un salon où les relations humaines se basent sur disponibilité, courtoisie et respect. Après lui, son fils, Luigi et aujourd’hui son neveu Maurizio ont continué sa philosophie en faisant devenir les cravates un veritable symbole d’élégance. Avant de mourir, don Eugenio, avait imposé à son neveu de prendre l’habitude d’aller chaque jour par quelque heure dans l’atelier pour en respirer l’air; Maurizio reçu ainsi deux enseignements: celui de son grand-père et des relations avec la clientèle abituelle et celui de son père qui conduit l’avénèment du boom économique. Maurizio a su conjuguer l’esprit d’entrepreneur et la disponibilité vers sa clientèle: pendant la période de Noël, par exemple, quand il y avait des queues interminables devant l’atelier, il offre Sfogliatelle( friandises typiques de Naples) et du café pour tous ses clients qui attendent là devant, pour les faire patienter. Si la petite boutique de Naples est, aujourd’hui comme hier,le lieu de rencontre des gens de goût de tout le monde c’est grâce aux trois générations de Marinella qui ont préféré ne pas transformer le nom en une grande marque mais lui associer l’image d’une petite boutique qu’aujourd’hui, comme en 1914, propose des produits de qualité dans un milieu discret et en même temps informel.

Historie > Tradition

C’est au début du XIX siècle que Eugenio Marinella crée une des plus belles histoires qui a contribué au succès de Naples, une des plus belle ville du sud d’Italie. C’est en 1914, à l’aube de la première guerre mondiale que Eugenio decide, avec un grand courage et une forte détermination, d’ouvrir une petite boutique Place de la Vittoria le long de la belle rivière de Chiaia de Naples, en ce temps là comme aujourd’hui un des plus beaux bord de mer d’Italie. La position en effet se révéle stratégique pour une petite boutique de seulement 20 mètres carrés devant laquelle se promenait la haute société de la belle Naples. Après avoir terminés les travaux de restructuration et achetés les deux ateliers, l’un assez grand pour la fabrication de chemises et l’autre plus petit pour les cravates, don Eugenio va rencontrer ses futures fournisseurs à Londres. La boutique devient bientôt ô un écrin précieux où on peut trouver d’authéntiques trésors très raffinés, en bref un petit coin d’Angleterre à Naples. Dans une époque où le style anglais est à la mode, Marinella est le seul à proposer, à Naples, une grande varieté de produits exclusifs qui viennent directement de Londres, et à exiger l’éxclusivité. Au début, l’activité principale n’est pas la cravate mais la chemise, reine de la garde-robe de l’homme. Pour être au top de la mode et de la qualité, Eugenio invite les meilleurs artisans du découpage à s’établir de Paris à Naples pour transmetre leur savoir à ses ouvriers. Ces cravates sont réalisées exclusivement en sept plis: le carré est plié sept fois vers l’intérieur pour lui donner une consistence incomparabile. C’est quelques années plus tard que la cravate actuelle, avec sa structure intérieure, fera son apparition. L’histoire de la boutique est passée à travers des faits historiques d’une telle importance qui ont changé même le cours de son histoire: les deux guerres mondiales, le déclin de l’ancienne noblesse et la naissance de la nouvelle bourgeoisie avec l’avénèment des produits américains qui portent d’importants changements de la mode. Homme attentif aux changements de la société Eugenio ne perd pas toute espoir, il arrête la production des chemises à la faveur de la cravate qui devient le meilleur produit de l’atelier Marinella.