Notre ami Hervé This vient de décrypter des étiquettes de produits alimentaires…. c ‘est édifiant !

Vive la loyauté

Je viens de finir la lecture des inscriptions qui figuraient sur un conditionnement de produit alimentaire et je suis bien désolé de vous dire que c’était un immense baratin, encore pire que ce que j’aurais pu attendre. Un énorme mensonge : on y parle de nature, de produits naturels, alors que ce produit a été fabriqué, et que
le naturel est ce qui n’a pas fait l’objet d’intervention par l’être humain...
Bien peu d’ingrédients alimentaires sont naturels, et aucun aliment n’est naturel.
Oui, aucun aliment n’est naturel, parce que tous les aliments ont été fabriqués. Tous ont fait l’objet de transformations par l’être humain, dans les cuisines domestiques, dans les «laboratoires » des artisans, dans les usines des industriels !
Allons plus loin : j’invite tous mes amis honnêtes à militer très activement contre l’utilisation abusive, déloyale du mot «naturel» par les industriels ou les artisans de l’alimentaire.
Certes, bien souvent, l’emploi est simplement négligent ou ignorant, mais qui me fera croire que les cabinets de publicité ou de marketing de l’industrie alimentaire ignorent l’usage du mot « naturel » ? D’ailleurs, s’ils utilisaient le mot « naturel » fautivement par ignorance, ce serait encore plus grave !
Nous ne devons pas tolérer le mercantilisme déloyal. Luttons, luttons en écrivant aux services consommateurs des sociétés qui produisent ou vendent des aliments, luttons en écrivant aux services de l’État, afin qu’ils sanctionnent les fautifs. Luttons contre la déloyauté, la malhonnêteté !
Sur ce conditionnement, il y avait également une confusion entre goût, saveur, arômes.
Cette confusion résultait à vrai dire d’un usage très métaphorique des mots, que leurs auteurs auraient justifié, sans doute, en invoquant le droit à un langage « poétique »…
Et il est vrai qu’un marchand disant «Ah mes belles oranges» a le droit pour lui, car le «beau» est personnel. De même, il justifierait son discours «mon produit donne de l’énergie», car tout aliment ou ingrédient alimentaire, stricto sensu, apporte de l’énergie.
Mais on aura compris que, au delà des chicaneries, au delà de la mauvaise foi, je revendique de la loyauté, plus de loyauté qu’il n’est supporté de déloyauté aujourd’hui.
J’invite tous mes amis honnêtes et loyaux à écrire au législateur pour réclamer plus de sévérité. J’invite tous mes amis des associations de consommateur, tous mes amis des ministères, en charge des produits alimentaires, tous mes amis engagés dans l’action politique, tous mes amis engagés dans l’éducation, à revendiquer, sinon pour nous-mêmes au moins pour nos enfants, à réclamer qu’un grand ménage soit fait.
Même pour les mots qui désignent le goût ? Oui, même pour ces mots !
Il n’est pas nécessaire d’avoir fait de longues études pour être en mesure de dire que le goût est ce que l’on ressent quand on mange un aliment. Par exemple, quand on mange une banane, on a un goût de banane : on ne me fera pas croire que les publicitaires qui travaillent pour l’industrie alimentaire et qui, souvent, sortent des grandes écoles de formation des ingénieurs de commerce, ne sont pas capables de comprendre cela ?
Bref, le goût est une sensation synthétique, qui englobe la perception de la consistance, la perception des saveurs, des odeurs, du piquant et du frais.
Les saveurs ? Elles nous sont données par les cellules réceptrices des papilles, réparties sur la langue.
C’est un autre combat de lutter contre la théorie fausse des quatre saveurs ; passons aux arômes.
Là encore, il y a déloyauté à nommer arôme tout autre chose que ce qu’est un arôme : l’odeur d’une plante aromatique ! Une viande n’a donc pas d’arôme, pas plus qu’un fromage, un vin… Tout simplement, il y a l’odeur de la viande, il y a l’odeur des fromages, mais il y a l’arôme de la ciboulette ou du thym citron…
Là encore, j’invite le législateur à refuser absolument l’emploi du mot arôme pour toute autre utilisation que l’utilisation juste.
Il faut faire un grand ménage.
Amis, luttons !
Hervé This
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Note de la DGCCRF en avril 2012

Etiquetage des denrées alimentaires – 24/04/2012

Les denrées alimentaires présentées à la vente doivent comporter un étiquetage pour bien informer le consommateur. Les obligations d’étiquetage sont différentes selon le mode de conditionnement des denrées alimentaires (préemballées ou non).

L’étiquetage des denrées alimentaires préemballées

Il s’agit d’un produit constitué par une denrée alimentaire et l’emballage dans lequel elle a été conditionnée avant sa présentation à la vente.

Les denrées préemballées sont des produits le plus souvent vendus dans les rayons de libre service et soumis à des règles strictes.

Deux grandes règles doivent être respectées :

a) l’étiquetage doit faire figurer diverses informations qui renseignent objectivement le consommateur. Elles doivent être rédigées au moins en français

b) l’étiquetage doit être loyal et ne doit pas induire le consommateur en erreur (composition du produit, origine…)

Les mentions obligatoires devant figurer sur les produits sont :

a) la dénomination de vente qui définit le produit (ex. : confiture extra de framboises).

b) l’origine, si son omission risque d’induire le consommateur en erreur (ex. : chorizo espagnol, fabriqué en France), on peut indiquer seulement le pays, ou le département, voire la commune (ex. : Fabriqué en Ardèche).

c) la liste des ingrédients mis en œuvre par ordre d’importance décroissante (y compris additifs et arômes).

d) La quantité de certains ingrédients, par exemple ceux mis en valeur sur l’étiquetage ou dans la dénomination de vente (ex. : gâteau aux fraises, pizza au jambon)

e) la quantité nette du produit en volume (produit liquide) ou masse (autres produits). Si le produit est présenté dans un liquide, indication du poids net égoutté.

f) la date de consommation pour les denrées périssables : Date Limite de Consommation (DLC) « à consommer jusqu’au… » ou pour les produits de conservation : Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO) « à consommer de préférence jusqu’au/avant le… ». Ces mentions doivent figurer en toutes lettres.

g) l’identification du fabricant : nom, adresse. Si conditionnement par un prestataire, indiquer les coordonnées du centre d’emballage (précédé de « emb » (ex. : EMB A07555)).

h) le numéro du lot de fabrication, à des fins de traçabilité. Cette mention est obligatoire depuis 2005. En revanche, la dénomination du lot est libre (ex.: lot 0607).

i) le mode d’emploi, si la denrée nécessite un usage approprié ou une conservation spécifique (ex. : à conserver dans un endroit sec)

j) la marque de salubrité (ou estampille sanitaire), qui identifie les établissements préparant, traitant, transformant, manipulant ou entreposant des denrées animales ou d’origine animale (marque obtenue auprès de la DSV)

Les mentions ou expressions réglementées :

a) « biologique » : produits issus de l’Agriculture Biologique et certifiés par un organisme de contrôle

b) « pur » : terme utilisable que pour certains produits (pur jus, pur porc)

c) « campagne », « fermier », « paysan » : attention à la prise en compte du caractère fermier lié à l’exploitation agricole

d) « artisanal » : produit qui doit être fabriqué par un artisan, inscrit au registre des métiers

e) « maison » ou « fait maison » : que si le produit est préparé de manière non industrielle, sur le lieu de vente

f) « à l’ancienne », « traditionnel » : seulement si produits fabriqués selon des usages anciens répertoriés. Pas d’additifs

g) « naturel » : produit non transformé, non traité, tel qu’on le trouve à l’état naturel

h) « du terroir » : signifie l’utilisation de matières premières obtenues à partir de procédés de fabrication, issues d’une aire géographique restreinte. Privilégier l’origine géographique ou le terme « fermier »

Ventes de denrées non préemballées, vendues en vrac

Les denrées non préemballées sont les denrées présentées à la vente en vrac. C’est à dire présentées sans emballage à la vente et emballé à la demande du client au moment de l’achat (ex. : fruits ou légumes en vrac, baguette de pain, pâtisserie non emballée, traiteur…). Une affichette (ou un écriteau) doit être placée à proximité de ce qui est proposé à la vente en mentionnant :

– la dénomination de vente

– l’état physique du produit (ex. décongelé)

– le prix de vente (ex. à la pièce et/ou au poids selon le cas)

Les éléments ci-dessus sont donnés à titre d’information. Ils ne sont pas forcément exhaustifs et ne sauraient se substituer à la réglementation applicable.

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