Dans un précédent article, nous vous avons présenté le concept Terrasses de la Confluence à Lyon. Un concept, joint à des animations en fin de semaine, qui met en avant les terrasses de la moitié des restaurants du centre commercial, soit neuf sur dix huit.

C’est à l’occasion du premier week-end  – maussade – de Mai que l’inauguration a eu lieu en particulier avec l’attraction gourmande, Dinner in the Sky. Une attraction qui vient des Pays-Bas et qui permet, grâce à une nacelle suspendue à une grue à 50 mètres du sol, à vingt-deux convives de manger … dans le vide !

En fait, la plateforme tout en longueur permet à deux ou trois cuisiniers de préparer à déjeuner ou diner et de servir les plats aux heureux (pas toujours !) élus assis dans le vide dans un confortable fauteuil et harnachés comme dans un avion de chasse.

La sécurité est totale, mais l’appréhension aussi pour beaucoup, surtout lorsqu’ils regardent dans le vide à savoir au dessus du centre (deux fois sa hauteur), du nouveau quartier toujours en devenir, la voie ferrée, les bureaux de l’Erai et de Rhône-Alpes tourisme, ceux de la région, mais aussi et surtout Fourvière. Le panorama est magnifique, le vent bien présent, l’écharpe et le coupe-vent supportables et la bonne humeur de mise. Au piano, le premier à s’envoyer en l’air pour concocter quelques lyonnaiseries aussi militantes que gourmandes est Laurent Bouvier. Le chef de l’Elleixir et président des Toques Blanches Lyonnaises donne d’emblée le ton ou plus exactement le graton avec le jésu de la charcuterie Sibilia*. Bruno le sympathique et nouveau patron de la charcuterie joue du piano à quatre mains avec lui et l’aide à dresser les vingt deux couverts de ce mâchon qui a failli être matinal.

Pendant ce temps là sur l’estrade centrale de la cuisine de circonstance, avec son sourire habituel et à peine crispé pour la circonstance, Carine Jambon (Domaine Thulon en beaujolais), débouche généreusement quelques flacons de la propriété. Blancs comme rouges ont largement supporté l’altitude et même plus aux dires de certains connaisseurs de Gleizé !

Les plats s’égrènent comme dans un banquet du parti radical qui n’en finirait point à tel point qu’à moult reprises les organisateurs restés sur la terre ferme donneront du talkie-walkie pour faire redescendre  une nacelle non respectueuse des horaires prévus et surtout de la seconde fournée, Christian Têtedoie (MOF) en tête, piaffant d’impatience dans le grand frais d’un samedi matin de printemps qui n’en finit pas de tarder à pointer le bout de son nez.

Côté restauration Laurent Bouvier avait mis les petits plats dans les grands et ce n’est que mérite dans ces conditions de travail. Mais c’est bien là l’apanage d’un grand chef. Modeste, qui plus est !

Gratons lyonnais – Découpe de jambon et saucisson charcuterie Sibilia

Sabodet aux lentilles gâteau de foies de volaille au coulis d écrevisses


Parmentier de pieds de porc et macaronis


Cervelle de canut

Tarte aux pralines et bugnes lyonnaises


Poires pochées à la vigneronne

Mais l’heure est venue de laisser, enfin, la place au second service, de retrouver la plancher des vaches et de prendre … l’apéritif. Un superbe blanc du Domaine Thulon, histoire de se refaire la griotte et de se rincer le gosier, presque sec !

Cette expérience n’a pas manqué d’allier gourmandise et convivialité, tout en  surplombant un quartier qui n’en finit pas d’être en devenir, entre les terrains vagues, les chantiers du Musée des Confluence, du siège d’Euronews et de celui de GL Events.

Au fait, la Confluence a bien inauguré ses neuf terrasses avec ce Dinner in the Sky.

Michel Godet

* Si Bruno Blunzer a racheté en 2012 la charcuterie, Colette Sibilia indétrônable reine des halles de Lyon Paul Bocuse est toujours présente avec ses filles à la boutique pour le bonheur de tous les clients qui ne supporteraient aucunement de les voir partir.