Pourquoi la Vache qui Rit, rit ?
Si à Lyon-Saveurs nous avons la réponse, nous savons aussi pourquoi cette même vache risque de perdre son légendaire rictus.
Cette marque phare du groupe laitier Bel est adossée également à des marques comme Leerdammer®, Kiri®, Boursin®, Apéricuble®, Edelcreme® ou encore Babybel® et Mini Babybel®.
C’est justement cette dernière qui peut faire perdre au groupe son sourire, tant il est vrai que son dernier slogan publicitaire semble déplacé:
«Des vacances de malade mental».
En effet, ce slogan est actuellement inscrit sur l’un des tampons encreurs offerts depuis le début de l’été (début juillet 2012) dans les filets de Mini Babylel, des petits fromages enveloppés de paraffine rouge.
A n’en pas douter, ce message a plus qu’heurté l’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales (UNAPEI).
«La formule apposée sur ce petit jouet destiné aux enfants est stigmatisante. Il faut que ce type de message cesse d’être véhiculé dans notre société», insiste la présidente de l’Unapei, Christel Prado, en notant que 700.000 personnes sont déficientes mentales en France !
Dans la suite de sa démarche, l’association appelle même au boycott de Babybel et des autres marques, sous-entend…
Certes, la société laitière reconnait sa maladresse, mais hélas le bouchon est lancé et, hormis des excuses et l’arrêt de la distribution des tampons incriminés, il semble difficile de faire autre chose.
Présent sur les réseaux sociaux, certains ont également marqué leur mécontentement, quand bien même d’autres messages semblent s’être envolés !
Un des messages lus sur le Facebook de Babybel:
Pour le groupe Bel France « l’expression est maladroite ». Le groupe annonce avoir retiré de facto les tampons de ses stocks en « comprenant que le message ait pu offenser ».
Son directeur général Etienne Lecompte en prend acte, même s’il note qu’il n’a été au courant qu’après coup !
(NDLR Le service marketing-communication doit jouir d’une très grande autonomie dans cette maison !)
Au delà des excuses verbales, Bel ne pourrait-il pas dédommager nos amis handicapés d’une manière gourmande, pour autant qu’ils veuillent encore jouer avec la cire-paraffine rouge ?
Pour l’heure l’UNAPEI, face à Bel qui dit ne pouvoir enlever des rayons tous les filets de Babybel maintient son boycott.
Alors même que Bel demeure attentif à ce que ses collaborateurs fassent preuve d’une démarche « durable » dans son comportement avec éco gestes et bonnes pratiques, sa communication ne devrait-elle pas aussi suivre cet état d’esprit.
Mais il est vrai que dans ce monde impitoyable de l’agroalimentaire industriel, les marges sont souvent plus fortes à l’esprit, que l’esprit lui-même !
Au delà de ce regrettable épisode qui devrait se clore rapidement, souhaitons un bon anniversaire (60 ans), sans fanfares, ni trompettes à Babybel et espérons que la vache qui Rit puisse rire à nouveau…
Quant aux enfants, plus intéressés par le marketing de ce fromage insipide qu’à son goût ou à ses qualités organoleptiques, je ne pense pas vraiment qu’ils n’aient hélas vu quelque chose à redire en jouant avec les tampons.
Michel Godet
06/08/2012
L’Unapei appelle au boycott des marques du groupe BEL !
« Des vacances de malade mental » tel est le message apposé sur le tampon encreur offert dans les filets des Mini Babybel. L’Unapei alertée par ses adhérents choqués, a adressé un courrier au service consommateur du groupe BEL afin de voir ce produit retiré de la vente sans délai. Ce à quoi il a répondu « nous ne pouvons opérer au retrait immédiat de nos produits en magasin ». Face à ce manque de considération, l’Unapei appelle au boycott des marques du groupe BEL, qui commercialise notamment les produits Leerdammer®, Kiri®, La vache qui rit®, Mini Babybel®, Boursin® etc.
