JARNIOUX (Rhône):

Petit village au cœur des Pierres Dorées en Pays Beaujolais, Jarnioux ne cesse d’afficher une vie sociale et sociétale insolente de richesse(s) !

Au cœur des Pierres dorées en Beaujolais, le petit village de Jarnioux se love dans une nature apaisante, synonyme de quiétude loin de l’agitation de la ville. Un havre de paix et de bien vivre pour ses quelques 644 habitants.

Si les artisans et commerçants ne sont pas légion, le passé viti-vinicole de la commune semble vouloir redémarrer avec de nouvelles plantations de Gamay en vue, jadis arrachées.

Yves de Chalendar, son maire, ne cesse de vanter les atouts de sa commune et plus particulièrement son architecture, magnifiée par trois bâtiments classés au titre des monuments historiques. Le Château fort médiéval et ses six imposantes tours fondé par la famille de Gleteins à la fin du XIIIe siècle (ou début du XIVe?), aujourd’hui encore habité par ses descendants, la Chapelle Sainte-Catherine du XIVe siècle et le manoir de la Garde datant de la moitié du XVIIe siècle.

Ajoutez à ces monuments l’église Sainte-Catherine ou encore un viaduc aérien en pierre, vestige de l’ancienne ligne de chemin de fer du Beaujolais, le Tacot, et vous aurez les principaux traits de Jarnioux. Pour mémoire, Jarnioux et Pouilly-le-Monial souhaitent même se ressembler et prendre «Pierres dorées » comme éponyme.

Mais au delà de son infrastructure, c’est surtout sa vie sociale et sociétale qui mérite de s’y attarder avec plus d’une dizaine d’associations actives. « L’Ombre des mots », le film « Bastet » et le « Café éphémère ».

Bastet : un projet cinématographique hors du commun

Mais s’il est bien un projet hors du commun à Jarnioux, c’est celui du film Bastet, nom d’une déesse égyptienne. Un long métrage de fiction de 2h09 du à l’initiative du jarnioussien Serge Prisset. Il aura fallu à ce dernier plus de 30 mois pour concevoir, écrire le scénario, diriger ses acteurs amateurs, tourner, monter et enregistrer ce film.

Tout le village s’est réellement impliqué dans ce projet que d’aucun nommerait d’une vie.

Tous les figurants habitent le village, tous ont contribué d’une manière ou d’une autre à apporter leur pierre à l’édifice, comme l’étendage, puis le ramassage, de 5 tonnes de sable sur la rue principale. Histoire de reculer dans le temps. Drones, effets pyrotechniques, effets cinématographiques, doublages voix rien ne manque pour faire de ce long métrage une réussite, s’il l’on en croit les applaudissement lors de la projections il y a quelques jours aux habitants.

Bien sûr, tous les acteurs ne sauraient postuler à un César, même si certains surjouent leur rôle, mais cette expérience unique semble déjà vouloir faire florès dans les environs.

Juste de quoi donner encore un peu plus de baume au cœur à la municipalité et à ses administrés-acteurs, qui n’ont absolument pas voulu en faire une affaire commerciale, quand bien même on peut se procurer le DVD via la mairie (15€).

Good job Serge Prisset et à toute votre équipe, elle aussi bénévole !

NB: Jarnioux le 22 août 2016: Chimère, le boxer mascotte et acteur du film Bastet s’en est allé rejoindre les étoiles.

A n’en pas douter, sa maîtresse Nathalie est dans la peine… Nous sommes auprès d’elle.

A la fin de cet article, le clin d’œil vidéo à Chimère de Serge Prisset

Café éphémère

L’histoire en est peu banale. Suite au départ de l’ancien cafetier de Jarnioux, il y a une douzaine d’années, la mairie décide de reprendre à son compte la licence du bistrot local, afin qu’elle ne tombe pas dans les oubliettes. Hélas, aucun repreneur ne se manifeste pour faire revivre ce lieu de convivialité.

C’est alors que le maire et l’un de ses adjoints décident par le biais de l’association Licence IV de reprendre le projet à leur compte.

Le «Café éphémère» est créé sous forme associative et chaque adhérent habitant du village essentiellement (avec une cotisation de 2€) s’engage à la tenir périodiquement le samedi, autant que faire se peut s’entend. Car c’est bien tous les samedis de midi à 14 heures que l’estaminet est ouvert, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, jours ouvrés ou jours fériés !

Désormais véritable café du commerce depuis plus de dix ans, la convivialité est toujours de mise, le bénévolat toujours aussi actif et chacun peut – à satiété –  y refaire le monde, y commenter l’actualité, envisager d’autres actions et bien entendu y trinquer avec modération. Véritable lien social, ce café éphémère est un exemple dont beaucoup de villes devraient s’inspirer, tant il est vrai qu’aujourd’hui dans les métropoles et autres grandes cités, chacun vit chez soi sans se soucier de ses voisins, quand bien même ils sont au bord du gouffre.

Que vous soyez de Jarnioux ou d’ailleurs, chaque samedi la porte est donc toujours ouverte.

L’épicerie culturelle

Cerise sur le gâteau, toutes les deux ou trois semaines, «L’épicerie culturelle» d’Olivier Perriraz et son tube Citroën d’époque y distillent tous styles de culture, tels de véritables créateurs de liens social.

Certes l’épicerie ambulante ne vend rien, mais distribue gratuitement de la culture pour l’esprit.

Au programme, lecture, musique classique, mini concert de piano, théâtre, conférence, initiation aux percussions, moment culturel participatif comme samedi passé, avec une initiation avec Sophie Tabakoff aux danses grecques pour tous, le maire en tête.

Michel Godet