Toujours à la pointe de la défense de la gastronomie lyonnaise, les Halles de Lyon Paul Bocuse fêtent la sortie du livre « Les Bouchons de Lyon ».

Si vous ne le saviez pas encore, Lyon, Capitale mondiale de la gastronomie est également celle des bouchons. Ceux où l’on s’encanaille dès potron minet, s’entend, et non pas ceux qui nous empoisonnent la vie lorsque l’on est en voiture à Perrache ou sur le périphérique nord à Vaise.

A ce propos, la littérature n’est pas avare d’ouvrages plus ou moins bien faits sur le sujet avec force maximes « Au travail on fait c’quon peut, à table on se force », moultes recettes souvent identiques et autres portraits de chefs.

Un sujet souvent vite épuisé tant il est vrai que les bouchons, je veux dire les véritables, par ceux qui apposent simplement ce vocable sur leur vitrine, ne sont pas légion.

Certes il est vrai qu’entre Rhône & Saône, le mot bouchon interpelle le touriste. Histoire de marketing sans doute.

L’ouvrage réalisé par Anthony Serex et illustré par Véronique Védrenne est donc dans la lignée de cette littérature qui met les lyonnaiseries militantes à l’honneur.

Vingt sept chefs sont ainsi sur les cimaises des 124 pages d’un ivre à l’italienne (en largeur) pour décrypter leur établissement et proposer une recette.

Au programme, un MOF (meilleur ouvrier de France), Joseph Viola (Daniel et Denise et depuis quelques jours la Mâchonnerie également), des figures incontournables (avec ou sans moustaches mais toujours avec une gouaille « Ben de c’hez nous »), et aussi Christiane Mounier « Chez Mounier » chez qui a certainement été ouvert le premier bouchon lyonnais, dans une salle de 25 mètres carrés, cuisine comprise.

Si tous ont des mines sympathiques et n’engendrent pas la mélancolie, certains officient, à notre modeste avis, plus dans des restaurants aussi conviviaux que gourmands, sans pour autant pouvoir s’attribuer le titre de Bouchon de Lyon.

Pour mémoire, sans réserver dans un bouchon on doit pouvoir se sustenter de quelques lyonnaiseries militantes dès potron minet, boire le vin en pot, Beaujolais et Côtes du Rhône (D’où le nom de porte pots), avec à l’ardoise, des plats à base de bas morceaux, mais aussi des mijotés comme savent en faire avec amour les mères depuis le début de l’avant siècle dernier.

Il est également de bon ton dans un bouchon de savoir se faire engueuler par la patronne ou le patron, histoire de respecter une tradition bien de chez nous.

Alors, mettez votre serviette qui vous attend dans son rond, refaite vous la griotte avec un verre de Bojo, commencez par un tablier de sapeur grillé et sa bibiche (alias sauce gribiche), continuez avec des tripes à la lyonnaise, sans oubliez le Saint-Marcellin et si vous aimez les gâteries, par une tarte aux pralines.

Rapellez vous qu’à Lyon on sait se tenir à table. Sans avoir oublié l’os à mœlle, faites vous pêter la miaille et n’oubliez pas que pour suivre le mâchon, le repas du midi, c’est à midi !

Michel Godet


Bouchon de Lyon

Format de l’ouvrage: 2435 x 175 mm (à l’italienne)

124 pages avec couverture cartonnée

L’auteur: Anthony Serex, lyonnais, l’auteur du City Guide du Petit Futé de Lyon depuis une dizaine d’années maintenant a commis cet ouvrage

Illustrations essentiellement en couleurs (Véronique Védrenne)

Collection Beaux livres Déclics – Groupe Petit Futé.

Prix 18,90 euros  ISBN  978-2-84768-276-2 (17,96 € chez Decitre)