La Flavescence dorée en quelques mots:
Vecteur : Scaphoideus titanus
La cicadelle vectrice de la flavescence dorée appartient à l’ordre des homoptères et est originaire des Grands Lacs aux USA. Cette maladie est l’une des plus importantes sur la vigne et se trouve sur la liste des maladies de quarantaine.
Quels sont les dégâts et quelle est la nuisibilité de la flavescence dorée ?
L’importance de cet insecte dépend de la présence simultanée du phytoplasme de la flavescence dorée et de la cicadelle qui en est vectrice. Le phytoplasme est une «bactérie» sans paroi cellulaire. C’est un parasite strict, et il a besoin pour vivre d’utiliser l’activité métabolique des cellules qu’il infecte.
Les dégâts directs par piqûre des larves et adultes sont négligeables.
Les premiers symptômes apparaissent fin mai–début juin : la croissance est ralentie, les feuilles s’enroulent et deviennent rigides, les nervures prennent une teinte jaune crème, les entre-nœuds se raccourcissent, la vigne prend un port pleureur. Plus tard en été, les inflorescences se dessèchent complètement, les rameaux restent mous et caoutchouteux et il n’y a pas d’aoûtement. Les feuilles rougissent ou jaunissent selon les cépages. A plus ou moins long terme, la souche infestée meurt.
Comment reconnaître les cicadelles responsables de la flavescence dorée ?
Les adultes mesurent entre 6 et 7 mm. Ils sont de forme allongée, de couleur ocre, tachetés de marbrures brunes. Les larves, de couleur blanc hyalin, aux 2 premiers stades passent progressivement au jaune avec une pigmentation brune sur l’abdomen puis le thorax, 2 points noirs à l’extrémité de l’abdomen sont caractéristiques de cette cicadelle. L’œuf, bistre clair, mesure 1 mm, est allongé et aplati.
Quelle est la biologie de la cicadelle responsable de la flavescence dorée ?
La cicadelle de la flavescence dorée est inféodée. Les œufs constituent la forme hivernante. La femelle pond à la fin de l’été sous l’écorce des bois de deux ans. Les éclosions débutent en mai et se prolongent sur plusieurs semaines. Les larves évoluent en adultes en 40-55 jours en passant par 5 stades larvaires : 4 sont aptères, le dernier présentant des ébauches alaires. Les larves se déplacent en sautant. Les premiers adultes apparaissent à partir de la mi-juillet. Il n’y a qu’une génération par an.
Quelle est la biologie du phytoplasme responsable de la flavescence dorée ?
La cicadelle acquière le phytoplasme par piqûre d’un cep déjà atteint. Le phytoplasme se réfugie dans l’intestin de son hôte où il se reproduit, migre dans l’hémolymphe et dans les glandes salivaires, où la multiplication est très importante. La durée du trajet est de 1 mois environ. Ce trajet constitue le temps de latence pendant lequel la cicadelle ne peut pas transmettre le virus. A la suite de cette période de latence, il existe un risque de contamination d’une nouvelle plante à chaque essai de prise de nourriture. Il n’y a pas de transmission à la descendance et tous les œufs sont sains.Une fois dans la plante, le phytoplasme circule par le phloème jusqu’aux racines. L’été et le printemps suivants, il migre par la sève vers les feuilles.
La transmission de la flavescence dorée est-elle possible par le matériel végétal ?
Oui, tout comme dans le cas du bois noir, le phytoplasme peut effectivement être transmis par le greffage. Concrètement, si greffons ou porte-greffe sont prélevés sur une souche malade, les plants qui en seront issus sont fortement susceptibles d’être porteurs du phytoplasme. Le traitement à l’eau chaude des bois et plants est efficace (50°C pendant 45 minutes). Toutes les expérimentations réalisées à ce jour n’ont jamais permis de retrouver le phytoplasme après traitement dans des bois préalablement infectés. Pour limiter les risques de dissémination, une surveillance annuelle des vignes mères de greffons est obligatoire, et toute souche malade doit être signalée auprès des services de contrôle avant arrachage de la souche. Une destruction des lots de plants issus de cette parcelle par greffage l’année précédente pourra être ordonnée, avec comme alternative dans certains cas, leur traitement à l’eau chaude avant livraison aux viticulteurs. La vigne mère incriminée est alors placée en quarantaine et une nouvelle exploitation des bois ne sera possible qu’après 2 années d’absence totale de symptômes. Dans le cas des porte-greffe, l’observation de symptômes en végétation est impossible (porteur sain). En cas de doute, une recherche du phytoplasme peut être exigée par l’administration (échantillonnage de bois et test par PCR). En cas de test positif, les mêmes mesures sont immédiatement appliquées (recherche des lots de plants et mise en quarantaine de la parcelle).
Quelles sont les méthodes de lutte contre la flavescence dorée ?
En France, tout cas de flavescence dorée doit être déclaré auprès des Services de la Protection des Végétaux et les ceps atteints doivent impérativement être arrachés. La réglementation impose l’arrachage des parcelles dont la proportion de ceps atteints dépasse un certain seuil (20 ou 30 % en général). En zone contaminée (zone définie par arrêté préfectoral) la lutte contre l’insecte vecteur est obligatoire. Cette lutte systématique repose sur 3 traitements insecticides en période de végétation à des dates définies par le SRPV.
- 1er traitement : 1 mois après les premières éclosions, lorsque les premières cicadelles deviennent infectieuses
- 2ème traitement : en fin de rémanence du premier insecticide
- 3ème traitement : il vise les adultes venant d’autres vignes
Ces trois traitements obligatoires posent bien entendu des problèmes en Agriculture Biologique et un vigneron bio de Bourgogne qui s’était résolu à ne pas l’appliquer en a subit les foudres il y a peu…
Lyon Saveurs michel.godet@gmail.com
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