« La Mère Brazier, c’était l’école de la vie » Paul Bocuse

En hommage à cette très grande dame de la cuisine française, sans aucun doute l’une des plus célèbre mère-cuisinière au monde la commune de Dompierre-sur-Veyle vient de lui rendre hommage en inaugurant le 21 mai dernier une place du village, qui porte désormais son nom.
Paul Bocuse et de Bernard Pacaud, «Deux illustres élèves de la Mère Brazier » étant excusés.
Un événement qui a eu l’honneur de recevoir de nombreux représentants de la gastronomie française, pour ne citer que Mathieu Vianney (MOF), l’actuel propriétaire du restaurant La Mère Brazier à Lyon, actuellement (deux étoiles).
michel godet
Dompierre sur Veyle se situe en Dombes (Ain) à 9 kilomètres de Chalamont sur la D22, en direction de Bourg en Bresse.

Une Mère à classer au patrimoine mondial de la gastronomie !

Eugénie Brazier est née en 1895 à Dompierre-sur-Veyle dans la Dombes.
Placée dans une ferme par l’Assistance publique à l’âge de 10 ans à la mort de sa mère, elle y apprend les bases de la cuisine paysanne.
Se retrouvant fille-mère en 1914, chassée par son père, elle trouve un emploi dans une famille bourgeoise de Lyon où elle fait tout sauf la cuisine, jusqu’au
jour où elle doit remplacer la cuisinière qui lui a simplement donné quelques conseils sur cette cuisine bourgeoise basée sur la qualité des produits.
« La cuisine ce n’est pas compliqué, il faut savoir s’organiser, avoir de la mémoire et un peu de goût. J’ai appris à faire la cuisine en la faisant, tout
simplement ».
Puis, elle se fait engager chez la Mère Fillioux rue Duquesne à Lyon, restaurant très apprécié et tenu par une femme qui fait une grande cuisine bourgeoise. C’est là qu’Eugénie Brazier observera et puisera l’essentiel du répertoire culinaire qui la rendra célèbre rue Royale puis au col de la Luère.
En 1921, à 26 ans, elle s’installe rue Royale dans une petite épicerie-comptoir. En trois quatre ans, la réputation s’installe progressivement et la maison s’agrandit. Révélée par le grand critique gastronomique Curnonsky, elle accueille une clientèle de notables. Edouard Herriot prend ses quartiers chez elle, il lui restera fidèle jusqu’à sa mort.
En 1928, elle fait l’acquisition d’un bungalow au col de la Luère où ses fidèles clients et amis lui demandent d’organiser des pique-niques le dimanche. Ce
bungalow deviendra en peu de temps l’un des plus fameux restaurants au monde.
En 1932, le Guide Michelin signale pour la première fois la Mère Brazier aussi bien au col de la Luère que rue Royale. Elle est notée deux étoiles pour une cuisine « d’excellente qualité ».
En 1933, la classification trois étoiles est étendue à toute la France : la Mère Brazier est distinguée pour ses deux établissements parmi les « 23 meilleures tables de France ». Ainsi, avec ses deux restaurants notés trois étoiles, Eugénie Brazier entre dans l’histoire, rejointe seulement soixante ans plus tard en 1998 par Alain Ducasse et en 2001 par Marc Veyrat.
Si en 1933, Eugénie Brazier est notée 3 étoiles en même temps que sa consœur et amie, la Mère Bourgeois à Priay dans l’Ain, il faut attendre 2007 pour qu’une nouvelle femme ait la même distinction : Anne-Sophie Pic.
NB Si vous souhaitez adhérer à l’Association Les Amis d’Eugénie Brazier ou contacter sa petite-fille Jacotte Brazier qui ne cesse de défendre la mémoire de cette grande dame de la cuisine, vous pouvez nous envoyer un message électronique à: michel.godet@gmail.com

Photo Mairie de Dompierre