Les résultats sont donc tombés fin janvier de ce grand concours Aberlour organisé par Lyon-saveurs avec la participation de Whisky Lodge (Lyon 2e), de l’Alexandrin et du Groupe Pernod, distributeur Aberlour.
Parmi quelques centaines de réponses, vingt concurrents ont eu la chance de participer à une soirée d’exception à la boutique Whisky Lodge de la famille Tissandier. Au programme, la dégustation de vieux et rares whiskies Aberlour, commentés avec passion, envie et technicité par Gabriel et Pierre Tissandier. Une soirée qui avait également valeur de voyage initiatique en Ecosse, la patrie de ces raretés aux couleurs variant du clair au foncé, mais toujours avec profondeur de la teinte ambrée. Après quelques mots de remerciements de votre serviteur aux participants de ce concours, ce sont Jean Burdy et Marco Maculoso (Groupe Pernod) qui ont introduit cette soirée placée sous le double signe de l’Ecosse et de son prestigieux Aberlour. Les hôtes, Gabriel Tissandier qui peut s’enorgueillir de plus de 40 ans d’importation et son fils Pierre, ont ensuite décrypté le déroulement de la dégustation en plaçant la barre très haute, mais toujours père et fils à l’unisson:
« Cette boisson est divine et offre une palette gastronomique gigantesque, avec une variété infinie et qui plus est Aberlour se place toujours dans la nouveauté ! »
D’emblée chacun comprend que depuis 1879 la ligne définie par le chef de cave de chez Aberlour est immuable, avec une règle « le Whisky devant toujours dominer le fût », sans doute histoire de fidéliser une clientèle d’habitués, de passionnés, mais aussi de découvreurs. Entre la sortie de l’alambic, le mariage avec cette eau écossaise si particulière et si pure et le passage en fût, que de chemin parcouru pour s’afficher fièrement sur les étagères de cette antre lyonnaise du whisky, à savoir Whisky Lodge au cœur de la Presqu’ïle, où vous pourrez découvrir et retrouver quelques 1 200 références ou variétés.
Un processus immuable…
A la sortie de l’alambic, l’Aberlour possède déjà environ 60% de son goût stylé si particulier. Sans oublier que le whisky est un produit vivant qui évolue dans le temps, il faut savoir le dompter, le caresser, lui faire passer du temps (Trois ans au minimum -légal- et huit ans pour des malts et bien plus pour les raretés) dans des fûts dont la qualité et les origines doivent être irréprochables.
N’oublions pas non plus les 2% d’évaporation annuelle – la part des anges, hantise des financiers et autres services fiscaux ! – qui, soit dit en passant, entraîne une diminution de 50% du fût au bout de 15 ans…
Les dégustations
Aberlour 15 ans d’âge (Notre préféré au passage !)
Relativement équilibré, son odeur est puissante, alors que la corbeille primaire laisse poindre des goûts de fûts 100% de Xérès, avec cette odeur si caractéristique de Cherry espagnol. Les arômes primaires, de l’ordre de cinq à six, entraînant une série d’arômes secondaires avec un côté fruité plutôt marqué, provenant lui aussi de la qualité des fruits. Bref un whisky élégant, sec, tant il est vrai que l’on est pas dans le « gras ». On est vraiment dans la gourmandise. A déguster dry, bien sûr, sans oublier cependant que la devise maison est: « Jamais d’Aberlour sans eau et jamais d’eau sans Aberlour ! » Laurent Rigal, chef étoilé de l’Alexandrin (Lyon 3e) a proposé un Petit Burger avec un ketchup de poivrons et un gruyère aux câpres. Aberlour 18 ans d’âge – Une belle séquence
Plus marqué également avec des fûts de Bourbon (seconde provenance d’importance pour les distilleurs écossais) , ce 18 ans d’âge se présente davantage avec des notes de vanille et de coco, mais aussi d’abricot et de pain d’épices. Un produit avec la même empreinte maison, équilibré, gras sans être écœurant, qui a séjourné une fois dans un fût de Bourbon des USA et 3 à 4 fois dans un fût de Xérès de 50 à 60 ans d’âge. Laurent Rigal, toujours en association mets en alcool a proposé avec cette seconde dégustation une sympathique compote de pommes de l’air et boudins noir en verrine.
Aberlour 12 ans d’âge – Un tournant chez Aberlour ?
Et si ce 12 ans représentait un tournant chez Aberlour, un rapprochement avec la saga des alcools nordiques ? Au nez, c’est le côté eau de vie qui ressort, entraînant une différence marquée par rapport aux deux précédents. Au premier nez, l’élevage en fût de Bourbon apparaît, alors que le Xérès est plus dominant au second nez. Avec un titrage à 48°, la distorsion entre le nez et la bouche est sensible, sans pour autant que cela soit une erreur. Bien au contraire ! Au programme de la gourmandise, andouille aux lentilles, al dente. Aberlour A’Bunadh – Très rond, malgré sa puissance !
Avec un titrage à 59,4° on arrive avec le A’Bunadh (Origine en écossais) dans du lourd et puis ajoute Pierre Tissandier:
« Une maison qui propose des whiskies à 60° doit être sûre d’elle. C’est du parfum, pas de l’eau de parfum ! »
L’idéal avec cet A’Bunadh est de le consommer en deux petites gorgées successives.La première faisant ressortir l’alcool et la seconde les arômes dans le gras. Les deux se croisant et démontrant la complexité et la qualité rare de ce flacon. Paradoxalement, on est dans dans la fraîcheur et sans agressivité qui plus est, avec des notes agréables de griottes et cerises noires. Pour mémoire, A’Bunadh signifie « origine » et fait référence aux flacons de forme identique que l’on trouvait dans des hôpitaux pour conserver l’alcool … médical ! Pour Laurent Rigal, une tartre revisitée aux myrtilles est une boelle association, qui se complète avec un mini financier … à la griotte, of course ! Conseils de Gabriel Tissandier:
Clés de lecture pour profiter pleinement d’une dégustation de whisky. Comme un très grand vin, un Aberlour s’aére plusieurs heures avant sa dégustation. On peut le consommer avec un peu d’eau, mais seul la sensation du degré change. Une sorte de degré ressenti, à l’instar de la température ressentie ! L’idéal pour déguster est, comme pour le vin, le verre INAO.
Une soirée d’exception
A n’en pas douter cette soirée a réellement été d’exception pour la vingtaine d’heureux gagnants qui ont pu profiter d’une très belle dégustation, avec des produits rares et des commentaires avisés. En plus de la participation à cette dégustation, un tirage au sort a permis à quelques chanceux de remporter des polaires exclusives et des flacons Aberlour. Lyon-saveurs, qui vous réserve d’autres surprises pour les semaines à venir, remercie très sincèrement Jean Burdy et Marco Maculoso (Maison Pernod) pour les flacons Aberlour, Pierre Tissandier, Gabriel Tissandier et Pascale de Whisky Lodge pour les commentaires avisés et l’accueil, sans oublier Laurent Rigal de l’Alexandrin pour ses dégustations..
Les mots de la fin des gagnants: Plaisir, instructif, découverte, excellent, convivial, agréable, enrichissant, à conseiller, étonnat, surprenant,apprentissage, richesse, force et magie…. encore !
Notre slogan sélectionné: Aberlour, c’est du velours !
Michel Godet – Lyon-saveurs
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