« ALICE ET LE MAIRE » : L’USURE DU POUVOIR.
Nicolas Pariser explore la relation entre un vieux maire usé et sa jeune conseillère idéaliste. 
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Fabrice Luchini est maire de Lyon !
« C’est un maire totalement inventé, de gauche et convaincu que l’humanité va aller vers plus de droits, plus de culture et de dialogue entre les peuples » explique Luchini. « Alice et le Maire » n’est pas un film sur la politique à Lyon et encore moins un biopic de notre ancien Ministre de l’Intérieur.
« Gérard Collomb a-t-il pu croire une seconde qu’il s’agissait d’un biopic sur lui  » … tacle l’acteur !
Mais Collomb n’a pas donné d’autorisation de tournage dans sa mairie…
Nicolas Pariser s’est rabattu sur l’Hôtel du Département ! Le scénario lui a-t-il fait peur ? Il est focalisé sur la relation entre Paul Théraneau  (Fabrice Luchini) désabusé et usé par le pouvoir et une candide normalienne Alice Heimann (Anais Demoustier), parachutée pour lui souffler les idées qu’il n’a plus.
Nicolas Pariser positionne rapidement leur dialogue sur un terrain plus philosophique. La pensée et la pratique politique sont-elle compatibles ? Peut-on concilier la rouerie d’un vieux routier avec l’idéalisme d’une  jeune conseillère parachutée?
« Alice et le Maire » devient alors un formidable moteur de réflexion dépassant le simple match de ping-pong entre un vieil édile et sa jeune coach mentale.
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  Lucide et subtil 
Le genre « comédie politique » est rare dans le cinéma français. Nicolas Pariser s’y colle brillamment en lui ajoutant un caractère intimiste et introspectif qu’Éric Rohmer n’aurait pas désavoué.
« Alice et le Maire » est d’abord un film remarquablement écrit avec de fines scènes de dialogue bien ficelées et bénéficiant d’une mise en scène limpide.
Telle cette très belle séquence où  « on va écrire tous les deux le discours de ma vie » propose le premier magistrat ! Les deux protagonistes principaux nous régalent.
Anais Demoustier est superbe et Fabrice Lucchini quitte sa caricature, pour redevenir ce qu’il est par essence, un excellent acteur, plein de finesse et de mordant.
On plébiscite « Alice et le Maire », fable politique réaliste, lucide et subtile sur l’usure du pouvoir.
QOL

Gérard Collomb ©Godet_0056

Photo © Michel Godet 5 novembre 2018