Pour ne pas renouveler ce terrible souvenir de l’été canicule de 2003 qui a vu le décès de nombreuses personnes, tout l’appareil administratif se met en place, des simples municipalités au plus haut sommet des ministères.

La canicule qui a sévi en 2003 et qui aurait provoqué de près ou de loin quelques 15 000 morts (!) était un événement climatique d’ampleur exceptionnelle, survenu de juin à août 2003 et qui fut marqué par de nombreux recors de T° (Particulièrement lors cours de la première quinzaine du mois d’août). Pour information, cette canicule avait suivi un printemps et un début d’été marqués par une sécheresse importante qui n’était pas sans rappeler celle de 76 !

Vague de très fortes chaleurs dans plusieurs départements, dont le Rhône et la Loire !

Communiqué officiel du Ministère

[20 août 2011] Vague de très fortes chaleurs dans plusieurs départements des régions Rhône-Alpes, Aquitaine, Auvergne et Midi-Pyrénées Recommandations sanitaires
Météo-France prévoit des épisodes de très fortes chaleurs dans plusieurs départements des régions de Rhône-Alpes (Rhône et Loire), d’Aquitaine (Lot-et-Garonne), d’Auvergne (Allier et Puy-de-Dôme) et de Midi-Pyrénées (Haute-Garonne, Gers, Tarn et Tarn-et-Garonne) jusqu’en début de semaine prochaine.

En raison notamment des retours de vacances prévus ce week-end, le ministère chargé de la Santé souhaite rappeler aux personnes fragiles (personnes âgées de plus de 65 ans, personnes handicapées ou malades à domicile, personnes dépendantes) et aux parents de nourrissons et de jeunes enfants les principaux conseils à suivre en cas de fortes chaleurs :

  • évitez de sortir aux heures les plus chaudes et de pratiquer une activité physique ;
  • Si vous devez sortir, portez un chapeau et des vêtements légers et amples ;
  • maintenez votre logement frais (fermez fenêtres et volets durant la journée, ouvrez-les le soir et la nuit s’il fait plus frais) ;
  • buvez régulièrement et fréquemment de l’eau sans attendre d’avoir soif ;
  • rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps ou au moins le visage et les avants bras plusieurs fois par jour ;
  • passez, si possible, 2 à 3 heures par jour dans un lieu frais (grande surface, cinéma, bibliothèque municipale..) ;
  • pensez à prendre régulièrement des nouvelles de vos proches.

Pour plus d’informations :

  • Plate-forme téléphonique nationale du ministère chargé de la santé 0 800 06 66 66 (appel gratuit), du lundi au samedi de 08h à 20h, du 1er juin au 31 août.
  • Sites internet des Agences régionales de santé (www.ars.sante.fr) et des Préfectures concernées par ces fortes chaleurs pour les informations et recommandations locales spécifiques.

©Météo France le 21 août à 6h00 du matin

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La plan canicule, version 2011, des Ministères

I. Principes

L’exposition d’une personne à une température extérieure élevée pendant une période prolongée,sans période de fraîcheur suffisante pour permettre à l’organisme de récupérer, est susceptible d’entraîner de graves complications par dépassement des capacités de régulation thermique du corps humain. Les périodes de fortes chaleurs sont alors propices aux pathologies liées à la chaleur et à l’aggravation de pathologies préexistantes, surtout chez les personnes fragiles et les personnes particulièrement exposées à la chaleur.

La canicule exceptionnelle de l’été 2003 a entraîné une surmortalité estimée à près de 15 000 décès. La France n’avait jamais été confrontée à de telles conséquences sanitaires engendrées par une chaleur extrême. Ce phénomène a révélé la nécessité d’adapter le dispositif national de prévention et de soins. L’objectif du plan national canicule (PNC) est de définir les actions de court et de moyen termes dans les domaines de la prévention et de la gestion de crise afin de réduire les effets sanitaires d’une vague de chaleur.

En 2006, la France a connu une autre vague de chaleur importante. Une étude menée conjointement par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a montré que l’excès de mortalité observé en juillet 2006 attribuable à la vague de chaleur a été trois fois moins important que ce que le modèle température-mortalité, réalisé sur les années antérieures à 2003, prévoyait (2000 décès observés au lieu de 6500 décès attendus). Il n’est pas possible d’estimer précisément la part attribuable à l’amélioration de l’information de la population et des actions de prévention et de gestion de ces risques depuis 2003 dans cette différence entre mortalité observée et attendue durant l’été 2006. Il est cependant raisonnable de penser que ces facteurs ont contribué significativement à cette différence.

Les vagues de chaleur survenues pendant les mois d’août 2009 et juillet 2010 ont été l’occasion de confirmer l’effectivité de la mobilisation des services, et ce malgré l’absence de canicule majeure depuis 2006 et le turn over important du personnel.

La réponse organisationnelle est fondée sur cinq piliers :

1. la mise en œuvre de mesures de protection des personnes à risques hébergées en institutions (établissements d’hébergement de personnes âgées (EHPA), établissements pour personnes handicapées, établissements de soins)

L’accès régulier à des locaux rafraîchis, constitue une réponse efficace pour lutter contre les très fortes chaleurs et les risques d’hyperthermie qu’elles entraînent notamment pour les personnes âgées. L’installation d’au moins une pièce rafraîchie dans tous les établissements de soins, maisons de retraite, logements foyers, unités de soins de longue durée est une mesure prioritaire.

De plus, pour les établissements d’hébergement de personnes âgées, le dispositif de veille et d’alerte repose sur la mise en place d’un plan « bleu » fixant le mode général d’organisation en cas de crise ou de déclenchement de l’alerte. Par assimilation, avec ces dispositifs opérationnels dans les établissements pour personnes âgées, il a été demandé que les établissements pour personnes handicapées mettent en place des plans « bleus ».

2. le repérage des personnes à risques isolées

Le maire recueille les éléments relatifs à l’identité des personnes âgées et des personnes handicapées qui en font la demande, afin de faciliter l’intervention ciblée des services sanitaires et sociaux en cas de déclenchement du plan d’alerte et d’urgence instauré par la loi n°2004-626 du

30 juin 2004 relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes

handicapées.

3. l’alerte

L’InVS se fonde pour proposer l’alerte sur les données météorologiques fournies par Météo-France : en premier lieu les indicateurs biométéorologiques, qui constituent le fondement du système, et d’autres indicateurs considérés comme des facteurs aggravants (écarts aux seuils de températures et humidité relative de l’air). Il reçoit également tous les jours de Météo-France une analyse expertisée de la situation météorologique pour l’ensemble des départements métropolitains. L’ensemble de ces données lui permet, sur recommandation de Météo-France, de proposer un déclenchement d’alerte si nécessaire.

Par ailleurs, l’InVS collecte, surveille et analyse des indicateurs sanitaires permettant d’estimer l’impact de la chaleur : nombre de passages aux services d’urgences hospitaliers, en particulier pour les personnes âgées et les pathologies liées à la chaleur, nombre d’appel aux associations SOS médecins, nombre de décès remontés par les services d’état-civil des communes informatisées à l’Insee, suivis par les Cire en région et par le Département de coordination des alertes et des régions de l’InVS au niveau national. L’ensemble de ces informations météorologiques et sanitaires lui permet d’alerter les autorités sanitaires de l’arrivée d’une vague de chaleur et de son impact éventuel. L’InVS a alors la charge d’avertir le ministère chargé de la santé qui transmet alors la fiche « alerte » à tous les départements, via le COGIC et via les ARS, en précisant clairement dans le message les départements concernés par cette alerte.

Dans les départements concernés, c’est alors le préfet qui, en intégrant le cas échéant les données conjoncturelles (niveau de pollution et facteurs populationnels de type grands

rassemblements), décide de déclencher le plan départemental de gestion d’une canicule et prend toutes les mesures adaptées dans ce cadre. Il est à rappeler qu’il existe un panel de mesures possibles à mettre en œuvre, pouvant être appliquées au cas par cas. La décision de déclencher le niveau MIGA n’implique pas l’application systématique de toutes les mesures du plan. En effet, les mesures de gestion proposées dans le PNC peuvent être mises en œuvre de façon graduée en fonction de l’analyse de la situation faite par Météo-France et l’InVS et des informations complémentaires dont peuvent disposer les préfets :

il s’agit en particulier de la communication sur les mesures préventives élémentaires, du recours aux associations de bénévoles pour aider les personnes âgées isolées, du rappel de personnel dans les EHPAD ou encore du déclenchement des plans blancs. Ces mesures peuvent être prises indépendamment les unes des autres.

4. la solidarité

Les EHPA et les établissements de santé disposent d’équipements et de procédures adaptés aux besoins des personnes à risque. Avant l’été, les préfets recensent les services de soins infirmiers à domicile, les associations et services d’aide à domicile, les associations de bénévoles et vérifient leurs dispositifs de permanence estivale.

La mobilisation des associations et tout ce qui relève du champ social incombe désormais aux préfets de département. Par ailleurs, toute notification de tension relevant de ce champ doit être signalée par les préfets, via le « portail Orsec ».

5. la communication

Des actions de communication spécifiques sont mises en place du 1er juin au 31 août décrites en partie IV.

II.  Prévention

II.1.  Recommandations en cas de fortes chaleurs

Les conséquences sanitaires d’une vague de chaleur nécessitent de rappeler les effets de la chaleur, les risques qu’ils engendrent et les mesures de prévention à adopter. Des

recommandations ont été préparées pour la protection des personnes fragiles (comme les nourrissons, les enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de pathologies

chroniques), des personnes prenant certains médicaments, des personnes souffrant de troubles mentaux et de publics spécifiques (sportifs, travailleurs, personnes en situation précaire…). Ces recommandations sont diffusées auprès des publics concernés eux-mêmes, de leur entourage, des professionnels sanitaires et sociaux et des bénévoles au contact de ces populations. Ces recommandations, établies à partir d’une revue de la littérature scientifique, d’expériences étrangères et validées par un groupe d’experts, sont rédigées sous la forme de fiches directement utilisables et adaptables en fonction des publics concernés.

Elles sont consultables sur le site Internet du ministère chargé de la santé.

II.2. Sensibilisation des personnes à risque et du grand public

Des actions de communication spécifiques sont mises en place du 1er juin au 31 août décrites en partie IV.

II.3. Protection des personnes à risque en établissements

Le décret n°2005-768 du 7 juillet 2005 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des établissements assurant l’hébergement des personnes âgées a, dans le but de les rendre opposables aux organismes gestionnaires, renforcé l’assise juridique des mesures prioritaires suivantes :

Mise en place d’un plan bleu dans chaque établissement accueillant des personnes âgées

En maison de retraite, foyer logement, unité de soins de longue durée, le plan de veille et d’alerte repose sur la mise en place d’un « plan bleu » fixant pour chaque institution publique, privée, associative ou commerciale, le mode d’organisation général pour répondre à une situation de crise. Celui-ci définit notamment le rôle et les responsabilités de l’équipe de direction, les procédures qui prévalent en cas de crise, les protocoles de mobilisation des personnels, le niveau des équipements et des stocks nécessaires pour faire face à une crise de longue durée. Il prévoit aussi la mise en place d’une convention de coopération avec un établissement de santé proche, et les modalités de la sensibilisation des personnes aux bonnes pratiques de prévention.

Installation de pièces rafraîchies

L’installation d’au moins une pièce rafraîchie dans tous les établissements accueillant des personnes âgées (EHPA et établissements de soins) constitue une réponse efficace pour lutter contre les effets des très fortes chaleurs et les conséquences qu’elles ont pour les personnes fragiles. Il s’agit là d’un impératif, affiché et rappelé comme étant une mesure prioritaire du plan national canicule. Les moyens nécessaires à sa réalisation ont été dégagés en temps utile, en termes d’instructions, de procédures, d’enveloppes financières et de suivi des opérations. Tous les établissements doivent donc offrir cette possibilité d’accès régulier à des locaux rafraîchis aux personnes âgées qu’ils accueillent.

Mise en place d’un plan « bleu » dans chaque établissement hébergeant ou accueillant des personnes handicapées

Il a été demandé aux établissements pour personnes handicapées de mettre en place le même dispositif que dans les établissements pour personnes âgées.

II.4. Recensement des personnes à risque isolées

La loi n°2004-626 du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées prévoit dans son titre 1er la mise en place d’un dispositif de veille et d’alerte. Elle institue dans chaque département un plan d’alerte et d’urgence au profit des personnes âgées et des personnes handicapées en cas de risques exceptionnels.

Ce plan, arrêté conjointement par le préfet de département et par le président du Conseil général, en coopération avec les différents acteurs de la politique gérontologique, prend en compte la situation des personnes les plus vulnérables du fait de leur isolement. Il est mis en œuvre sous l’autorité du préfet de département et à Paris, du préfet de police.

Afin de favoriser l’intervention des services sociaux et sanitaires, les maires recueillent les éléments relatifs à l’identité, à l’âge et au domicile des personnes âgées et handicapées qui en ont fait la demande.

Le décret n° 2004-926 du 1er septembre 2004 fixe les modalités de recueil, de transmission et d’utilisation de ces données nominatives. Il assigne au maire quatre missions :

– informer ses administrés de la mise en place du registre,

– collecter les demandes d’inscription,

– en assurer la conservation, la mise à jour et la confidentialité,

– le communiquer au préfet à sa demande, en cas de déclenchement du plan d’alerte et d’urgence.

II.5. Mesures pour les personnes sans abri

En cas de canicule, la vulnérabilité des publics sans abri, isolés est aggravée par le manque de commodités et de logement. Les équipes mobiles de type « SAMU social » contribuent au repérage et au soutien des personnes à la rue fragilisées par leur mode de vie et leur état de santé. Elles assurent leur orientation vers un lieu d’accueil adapté pour les personnes qui le souhaitent (accueil de jour, centre d’hébergement) et en cas d’urgences médicales elles font appel au 15.

Les centres d’hébergement et les accueils de jour mettent en place des protocoles de prévention et de surveillance pour prévenir les risques que la canicule fait courir aux personnes fragilisées par leur désocialisation et leurs problèmes de santé.

II.6. Préparation des acteurs et adaptation des plans

Aux différents échelons, communal, départemental, régional, zonal et national, sont réalisés régulièrement des exercices destinés à préparer les différents acteurs et à tester la mise en œuvre du plan canicule et à adapter ses dispositions en fonction du retour d’expérience.