C’est donc le 29 avril que l’exposition Gourmandises aux Musées Gadagne a refermé son piano. Une manifestation à succès qui en a profité pour accueillir  de nombreuses conférences ayant trait à la gastronomie, dont l’une animée par votre serviteur.

La dernière de la série s’est déroulée le jeudi 26 avril, organisée par le réseau Délice et son président, l’adjoint au Maire de Lyon, Jean-Michel Daclin.

Invités de cette soirée, les villes de Lausanne (Suisse) et de Bruxelles en ont profité pour présenter qui, son année du goût (Suisse), qui son année de la gastronomie (Projet Brusselicious).

Les trois représentants des trois villes à vocation gastronomique ont donc planché sur le thème:

« Comment faire de la gastronomie un atout touristique et un vecteur d’image ? » avec au programme:

– la présentation de l’année « Brusselicious » en 2012 à  Bruxelles en présence du chef de projet Olivier Marette.

– la présentation des axes forts du projet «Lausanne, Ville de goût 2012» avec Nicolas Di Pinto, responsable de projet.

– Projets de la Ville de Lyon de Jean-Michel Daclin, Adjoint au Maire délégué aux relations internationales et président du réseau de villes gourmandes «Délice».

Les représentants Suisse, belge, Jacotte Brazier, jean-Michel Daclin, Maria-Anne Privat-Savigny, M. Gaillard (OT Lyon) et Michel Failletaz, consul général de Suisse en poste à Lyon

Ces deux projets nous ont étonnés tant par l’implication de ses acteurs que par la diversité des projets initiés et ceci plus particulièrement pour nos amis belges. A tous ceux qui pensent que Bruxelles propose exclusivement et « ce une fois » les frites, les moules, les gaufres, les speculos ou encore le chocolat belge, je vous rassure, il y a aussi les choux de Bruxelles. Humour ! C’est sans compter sur la vraie gastronomie, celle de Bibendum, qui avait attribué pour la première fois en hors France trois étoiles au restaurant de Pierre Wynants « Comme chez soi ». Depuis, ce dernier est parti en retraite et a laissé son piano à Lionel Rigolet, avec deux étoiles cette fois. Sans doute avec un terme maladroit les bruxellois définissent leur  cité comme ville éponge de la gastronomie belge. Précisons de suite que ce terme signifie simplement que toutes les bonnes choses gourmandes belges se retrouvent dans la capitale européenne et que son emprise économique en est plus que significative.

Les baraques à frites, aussi appelées friteries ou fritkots en bruxellois, embaument les coins de rues, les places et les kermesses. On y fait souvent la file avec impatience en salivant à l'avance, avant d'enfin tenir entre les mains le sachet de papier plein à ras bord de bâtonnets dorés, salés et croustillants que l'on dévore immédiatement avec les doigts. On y ajoute parfois une grosse cuillérée de sauce douce ou piquante. Dès qu'on y goûte, un grand silence se fait, éloquent de la qualité du moment.

Parmi ous les projets de Bruxelles Capitale, quelques uns ont particulièrement retenus notre attention, dont celle du Tram Expérience. Une rame de tram réaménagée avec le concours privé du groupe Electolux en un restaurant sur rail… Dans un cadre des plus agréables vous pourrez faire des agapes tout en visitant la ville. Avec des cuisiniers de renom au piano, la cuisine sera une cuisine d’envoi et non minute. N’empêche, la gastronomie sera au rendez-vous pour 75 euros tout compris et pour 34 privilégiés par service. (Pour votre regret immédiat, les six prochains mois sont déjà complets et ont été vendus en quelques jours seulement !) Notons aussi la sélection européenne du Bocuse d’Or qui s’est déroulé en mars dernier, Culinaria, le festival Eat, le Diner in the Sky (Peu recommandé si vous avez le vertige !), celui des Vignerons, le PiqniQ au parc, sans oublier le «Banquet des misérables» que Victor Hugo avait apprécié en son temps, plus de quatre heures durant et bien entendu le parcours FritKots.

Dinner in the Sky - Si vous avez le vertige,il est prudent de s'abstenir !

Pour bien comprendre que la gastronomie est internationale, les lausannois y vont également de leur année du gôut, avec un programme pour le moins copieux. Une manifestation de cinq mois qui débute début en mai 2012 et qui se terminera par une semaine du goût (13 au 23 septembre) avec environ 70 restaurateurs impliqués.

Ici Lausanne.... Ici aussi !

A titre indicatif, l’année dernière Lyon a recensé une douzaine de restaurateurs seulement pour sa semaine du goût. A méditer ! Identité visuelle massive sur le thème de la modernité et du contemporain (Chapeau à Lausanne et Lyon qui vont échanger quelques temps leurs panneaux publicitaires informatifs) et projets innovants seront au rendez-vous pendant cette période, initiés et mis en œuvre par une équipe de quatre personnes et une municipalité très impliquée (Budget de 170 000 euros). Parmi les dossiers retenus, la création de potagers dans 70 écoles, l’opération les Toqués du Goût, les Jeunes Pousses, des réflexions sur le cerveau et le goût et surtout les tables éphémères. Une opération aussi géniale que folle qui permettra à 6O personnes (15 tables de 4) de déjeuner ou dîner dans les lieux d’exception, en ce sens qu’ils ne sont généralement pas destinés à la restauration.

Lausanne: 2012, année de la gastronomie

Sur le rond central d’un terrain de foot, dans un étage de la cathédrale ou encore sur le plateau de tournage  cinéma. Comme vous le voyez, l’Europe gastronomique et gourmande n’est pas un vain mot et  c’est bien là tout l’intérêt du réseau Délice qui fédère les initiatives aux quatre coins du monde. Tout cela est quand même bien plus fort que des  histoires belges ou suisses ! Et enfin, si Lyon se paraît aux quatre coins de la ville de projets gourmands aussi originaux lors du prochain Sirha ? Je ne parle pas bien entendu de la conférence ouverte au grand public et facturée 990 € ! Michel Godet