Sortie de route pour Michelin
Malgré des pneus increvables !
Qui a dit « Nous vivons une époque formidable » ?
Quoi qu’il en soit, souvent pour ne pas dire quotidiennement, cette maxime m’interpelle, pas forcément dans le sens du poil !
Ne parlons pas de l’Ukraine, de la Russie, des USA, de Gaza et autres conflits politico-guerriers, mais de ce qui touche deux ou trois fois par jour nos concitoyens hexagonaux ou ultra-marins pour rester franco-français.
Vous l’aurez compris, il s’agit de la gastronomie.
Un sujet envahi (le mot n’est pas trop fort !) actuellement par un fabricant de pneumatiques qui, non content d’organiser des grandes messes « sponsorisées » par des collectivités (Metz cette année le 31 mars 2025) pour officialiser l’attribution des étoiles de l’année, communique largement désormais en amont sur la « désattributions » des dites étoiles.
Gagné !
Une double communication pour le prix d’une qui a ainsi le mérite d’occuper le terrain médiatico-gourmand et surtout de mettre en exergue, pardon au pilori, tous ceux qui sont rétrogradés, voire relégués à non référencement.
Quand nous parlons de pilori, je pense que le mot n‘est pas trop fort, tant il est vrai que pour reprendre le dernier exemple « Georges Blanc perd une étoile » le déchainement médiatique ressemble plus à un hallali qu’à une information.
Des dizaines, pour ne pas dire plus, de confrères (ou prétendus tels) titrant d’une manière presque nauséabonde sur la perte de cette étoile, pensant sans doute que cela ferait vendre leur article !
Que nenni…
Certes le but n’est surtout d’occulter cette information, encore faut-il que les journalistes ou pseudo-journalistes analyse la situation avec circonspection la situation.
Oui, il y a bien une perte d’étoile pour un chef de renom, mais n’y a-t-il pas de l’autre côté un marketing bien orchestré enclin à faire vendre un guide rouge en perte d’adhérence ? Un questionnement que d’aucun se pose.
Et puis la méthode semble désormais récurrente, sans pour autant que nous jugions le bienfondé de ces retraits.
Ainsi, nous pouvons citer quelques dégradations plus que significatives (de 3 à 2 macarons) :
Marc Veyrat (2018), Bocuse (2020), Guy Savoie et Christophe Coutanceau (2023), René et Maxime Meilleur (2024), Georges Blanc (2025), sans omettre des épiphénomènes médiatiques, pour ne citer que l’envol de l’étoile d’Anne-Sophie Pic à Megève (2025).
Alors plutôt que de parler des verres à moitié vides, parlons des verres à moitiés pleins.
Ainsi, pour notre ami Georges Blanc, prenons plutôt en considération son parcours exceptionnel étoilé depuis 1929 avec sa maman Elisa et surtout ses trois étoiles ininterrompues depuis 44 ans.
Alors comment expliquer cette situation ? De jour au lendemain un chef ne serait plus bon ? N’aurait-il pas chaussé la bonne paire de pneus et de facto aurait-il quitté la route ?
Nous demandons donc instamment à Bibendum de nous détailler ses prises de position afin de mieux comprendre tout cela. Itoo pour nous les consommateurs.
En conclusion par ailleurs, notons que de plus en plus de chefs de renom ne souhaitent plus être intégrés dans le guide rouge, pour ne citer que Marc Veyrat : « Je ne veux pas figurer dans le Guide Michelin et je suis prêt à mettre un panneau dehors disant : ‘Guide Michelin interdit’« .
Et que dirait Auguste Escoffier de tout cela, lui qui a été le plus grand de tous les chefs ?
Et que dire de l’attribution d’une étoile à des candidats cuisiniers d’une émission de cuisine ?
Enfin, chers plumitifs sachez que communiquer sur les trains qui arrivent en retard n’est sûrement pas ce qui vos redonnera le moral.
Alors bel appétit, avec ou sans étoile, la vérité des produits vrais, frais et bien cuisinés se trouve toujours au fond de l’assiette.
Au fait, c’est quoi une belle cuisine ?
Celle réalisée avec des produits frais et de qualité, une belle cuisson juste et précise et un assaisonnement, ni trop, ni trop peu qui révèle, voire les transcende, les produits de base de producteurs.
J’oubliais, l’amour du chef pour ses clients, son métier sans oublier son équipe…
Chers amis je vous laisse, je vais à Vonnas me délecter chez mon ami Georges Blanc.
Jean-Pierre Tedog
Rabelais TV