« LES HIRONDELLES DE KABOUL » : LA CHARIA EN DESSIN ANIMÉ !
 Deux couples afghans vivent le régime des talibans, en mode « film d’animation 2D traditionnelle ». 
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 Zabou Breitman a toujours avoué préférer le gribouillis d’un croquis aux limites de la parole. Jusqu’à traiter la
charia en dessin animé ? Neuf ans après « No et moi », elle co-réalise « Les Hirondelles de Kaboul » avec Eléa Gobbé-Mévellec.
Adapté du roman de Yasmina Khadra, le film est un vol au dessus d’un nid…d’hirondelles prisonnières de l’intégrisme religieux, à Kaboul en 1998.
Les talibans instaurent la terreur pour tous, les femmes, étouffent dans leurs burquas. Deux couples afghans aux destins croisés vont chavirer nos coeurs !
Dans des tableaux épurés où Mohsen et Zunaira s’aiment et rêvent de s’enfuir pour être enfin libres. De son côté, Atiq, gardien de prison, doute de tout alors que sa femme Mussarat souffre d’un cancer.
Comment faire pour que l’humanité reprenne le dessus sur les fous de Dieu ?
Se révolter contre les barbares ? Ou tenter de trouver une vie meilleure très loin ?
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                    Contrastes 
Les acteurs ont d’abord joué le film en studio sans lire leurs textes. Eléa Gobbé-Mévellec s’est ensuite calquée sur leurs performances puis « j’ai laissé parler le crayon » confesse-t-elle !
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D’où des plans très esthétiques s’enchaînant comme des dessins en aquarelle. Les teintes désaturées, le trait léger et coloré, souvent pastel, contrastent avec la face noire du fanatisme.
Et semblent même atténuer le quotidien tragique des protagonistes. Mais certaines scènes, même en animation, sont insupportables, telle une lapidation en ouverture du film.
Le réalisme des personnages animés est également magnifié grâce au doublage par des comédiens talentueux tels Simon Abkarian, Hiam Abbas, Swann Arlaud, Zita Hanrot, qui ont curieusement donné  leurs traits aux personnages principaux.
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La délicatesse de la réalisation des « Hirondelles de Kaboul » n’atténue en rien la dureté de l’histoire et l’émotion que nous ressentons.
Jusqu’à sa conclusion aussi poignante qu’ inattendue avec un geste étonnant de Mohsen. Un dessin animé   …d’humanité.
QOL