Communiqué officiel  –   La 21ème édition  de Coutellia, Salon International du Couteau d’Art et de Tradition, se tient à Thiers (63), Capitale de la Coutellerie, salle Jo Cognet, les 21 et 22 Mai 2011. Le traditionnel concours de création coutelière qui avait pour thème «Le Couteau à partir de matériaux recyclés», était sera ouvert exclusivement aux exposants couteliers.

Les couteaux gagnants 2011, présentés par leurs créateurs

1er prix : Jean Pierre Veysseyre

Projet:

Un Thiers 5 pièces employant un maximum de produits de récupération. Pour réaliser ce couteau en damas, il fallait faire du damas à l’ancienne soit employer de l’acier et du fer. Les aciers anciens sont faciles à trouver, leur utilisation première permet de connaître à peu près leurs nuances. Quant au fer, il faut employer des fers très anciens car aujourd’hui la ferraille provient de la refonte du tout venant et de ce fait ne correspond pas à ce que je recherche. Rappelons que le damas est un amalgame de 2 métaux dont l’un, l’acier, devient noir au contact de l’acide, l’autre, le fer, reste blanc.

I – Les mitres en damas figurant le t du thiers :

Je suis parti d’un piquet de jardin fortement rouillé. Pour des raisons d’homogénéité et de couleur, j’ai entouré ce T d’acier classique en plat XC75, après soudure de l’enrobage et, révélation, on obtient un T blanc noyé dans un carré noir. Pour souligner le T enrobé, il faut 4 plaques de fer. Un montant de sommier métallique va se prêter à l’affaire. Je rajoute par-dessus une couche d’acier XC75, l’ensemble est soudé à la forge. Afin de faire un décor autour de tout cela, j’ai fait une mosaïque à base d’acier à burin (récupération à la marbrerie du cimetière) et de pièces de 2 Francs. Hé oui ! Les vieilles pièces de 2 balles sont faites d’un alliage fer/nickel ce qui nous convient parfaitement pour un motif décoratif. Après élaboration de la mosaïque, je la soude autour de l’amalgame T souligné. La mitre est terminée sans encombre, c’était le plus gros challenge de ce projet.

II – La grande lame

La première frayeur passée, je vais pouvoir donner libre cours à mon imagination. Les pièces de 2 Francs (3) plus des morceaux d’aciers burin (4) sont  empilées et soudées en 4 lopins qui seront eux-mêmes soudés en damas explosion, après torsade et ouverture, le tranchant (1 feuilleté de 2 aciers K720 + 11NC) est rajouté à l’ensemble et soudé (les pièces préférées pour ce damas étant bien sûr les J. Moulin et Ch. de Gaule pour une meilleure résistance.

III – La scie:

La scie est obtenue par forge d’une chaîne de tronçonneuse, beau recyclage! La denture est faite à la lime triangulaire

IV – la petite lame :

Elle provient d’une chute de lame qui trainait dans la forge (recyclage maison).

v – Le poinçon :

Toujours acier burin plus pièces soudées à 60 couches torsadés et meulés afin d’obtenir un gros motif.

VI – Le tire-bouchon :

Le tire-bouchon est taillé à la meule dans un amortisseur de R18

VII – Les ressorts :

Gros point noir ! Le matériau choisi est une lame de ressort d’amortisseurs de père et mère inconnus. Evidemment ça fait ressort mais les traitements thermiques industriels et les méthodes empiriques que je pratique sont quelques peu éloignés. Tant pis il faut essayer. La lame est détrempée à la forge, je découpe des petites parties correspondant aux ressorts. La lame fait 8 mm d’épaisseur, je dois l’amener aux côtes, soit 3 mm et 2,5 mm et 2,3 mm avec la surfaceuse. Les difficultés commencent, l’acier certainement un mangano-silicieux n’aime pas l’usinage. La meule cire, la plaque se déforme, enfin après obtention de la côte, les parties sont dressées et découpées. Je dois graver les ressorts avant de les tremper, ce qui reste une interrogation ? Après essai sur le ressort principal, ça marche plutôt bien.

VIII – Les platines :

Les platines sont taillées dans de vieux réglets (origine Asie du Sud Est : moins chers et moins épais).

IX – Les côtes :

Les côtes sont dans un matériau employé en menuiserie industrielle (douche de camping, WC, aires d’autoroutes, cellule de dégrisement, etc.). Le compact, or ce matériau se révèle être un genre Micarta (matériaux naturels, bois, tissus noyés dans une résine). Une collègue me ramassant toutes ces chutes ce sera parfait. Afin d’égailler ce manche quelque peu triste et de ne pas faire simple quand on peut faire compliqué, un fil téléphonique est  dénudé. A l’intérieur une petite torsade de fils très fins (0,5 mm) va me permettre de faire un piquetti. Les fils sont très mous ce qui rend le travail lent, mais à la fin l’effet est surprenant. Il ne reste plus qu’à monter le couteau, j’ai passé plus de 40 heures sur ce projet, la fatigue est au rendez-vous mais l’émotion reste intacte.

2e prix : COUDERC NICOLAS

INFORMATIONS TECHNIQUES : Couteau fermant à cran d’arrêt à pompe arrière.

DEMARCHE DE CREATIVITE : C’est un couteau qui est fait avec 100 % de matériaux recyclés. Lame + pompe en chaîne de tronçonneuse. Platine en scie égoïne. Clous de menuisier. Côte en carte mère informatique.

3e prix : BEAL Jean-Pierre

INFORMATIONS TECHNIQUES : Manche en noyer récupéré sur une crosse de fusil cassée. Lame issue d’une lame de tondeuse trainant dans un bois. Caoutchouc provenant d’une chambre à air de vélo. Visserie venant d’un vieux moulin à café. Axes maintenant les caoutchoucs étant des chutes de clous. Étui en chambre à air.

DEMARCHE DE CREATIVITE : Couteau issue complètement de matériaux dits « de récupération » qui étaient destinés à la décharge. Système nouveau du ressort de rappel lame en position ouverte et fermée. Ce ressort est assuré par l’élasticité et la force du    caoutchouc tendu. Design nouveau, lame + talon ainsi que manche comprenant son mécanisme.

Organisation : CCI du Puy-de-dôme, Délégation de Thiers