« TOMMASO » : ENTRE FICTION ET RÉALITÉ !
L’iconoclaste Abel Ferrara imagine et explore les extases et les angoisses d’une nouvelle vie de sobriété.
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On l’a vu se présenter sur scène ivre, bafouillant, insultant parfois le public.

Le sulfureux Abel Ferrara, accent italo -ricain, gesticulant son argot et éructant ses obsessions personnelles est un sacré loulou de la pellicule !
Une trogne de brûlé de la vie, une voix abrasive et un cerveau taraudé par le doute. Notre réalisateur controversé a des munitions, et pas que du …8 mm; il a filmé sous tous les formats, souvent dans la rue.
Une quarantaine de films,  décoiffants, ne laissant jamais indifférents. Ferrara a notamment raconté le dernier jour sur terre avant l’apocalypse, filmé l’ultime jour de la vie de Pasolini ou refait le match de DSK, au Sofitel de New-York, avec Depardieu.
Avec « New Rose Hotel » il débute une longue collaboration avec Willem Dafoe. On le retrouve avec son acteur fétiche dans « Tommaso », son « petit » dernier, en mode auto biopic, pour lequel on a un petit kif !
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                      Déroutant    
Abel Ferrara a mis de l’eau écarlate sur son passé à l’image de Tommaso, un réalisateur indépendant, rescapé de l’alcool et de la drogue. Il a laissé derrière lui sa vie dissolue et mène une existence sobre à Rome, entre ses cours de thêatre et d’italien, ses séquences de méditation, son yoga et ses groupes de paroles avec des toxicomanes. Mais il est cerné par ses extases et ses angoisses existentielles. Sa relation avec Nikki, sa jeune épouse se délite et Il est rattrapé par sa jalousie maladive.
Un film dramatique, sombre, inconfortable et personnel, mené tambour battant dans une Rome éclatante et affranchi des canons académiques.
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Tourné à la hâte dans son propre appartement romain, avec son épouse dans la vie, Cristina Chiriac et leur fille Anna.
Un film déroutant avec des scènes fiévreuses et souvent bordéliques qui se catapultent. Aucun plan n’est pour autant banal.
Willem Dafoe porte et sauve un film où le mode de traitement des personnages féminins n’est pas vraiment dans l’air du temps ! Notre cinéaste baroudeur mêle avec bonheur, réalité et imagination, contrôle et abandon, sans tomber dans la bluette et l’anecdote.
On sort de la projection, dérouté mais convaincu par l’iconoclaste Abbel Ferrara.
QOL




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