« LE CAS RICHARD JEWELL » : HÉROS  PUIS COUPABLE !

Capture d'écran 2020-02-14 09.02.42


 Clint Eastwood poursuit sa réflexion sur l’héroïsme avec « Le cas Richard Jewell », un homme suspecté à tort de terrorisme. 


Clint Eastwood privilégie dans ses films l’histoire américaine, l’humanisme et le mythe du héros. Des héros inspirés d’histoires vraies comme celle du pilote atterrissant sur l’Hudson  pour sauver ses passagers dans « Sully » (2016) ou les quatre courageux stoppant un attentat dans le Thalys avec « Le 15h17 pour Paris » (2018).

Dans « Le Cas Richard Jewell », le réalisateur s’intéresse à un agent de sécurité, lors des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. L’histoire vraie d’un d’un homme suspecté à tort de terrorisme.

Le 27 juillet, l’homme trouve un sac à dos abandonné sous un banc. « Il y a une bombe dans le parc, vous avez 30 minutes »…

Il prévient les policiers qui découvrent l’explosif et commence, avec ses collègues, à évacuer les lieux bondés de monde. Mais la bombe fait deux morts et plus d’une centaine de blessés.

Les premiers jours suivant l’attentat, Richard Jewell est fêté en héros par tous les médias américains. Puis Tom Shaw (Jon Hamm), agent du FBI, prévient la journaliste Kathy Scruggs (Olivia Wilde)- en échange d’une relation sexuelle supposée-que l’homme est officiellement suspect; les média présentent Richard Jewell, 33 ans comme un coupable et le dépeignent de manière peu flatteuse Jugé par l’opinion publique sans jamaisavoir été mis en examen, Richard Jewell s’adjoint Watson Bryant (Sam Rockwell) comme avocat, mais ce dernier ne parvient pas à protéger son client.

Le FBI l’interroge sans relâche, fouillant du même coup la demeure de Bobi Jewell (Kathy Bates), sa mère, chez qui il habite. Mais Jewell ne peut avoir commis l’attentat, son seul crime est de ne pas correspondre à l’image qu’on se fait d’un héros.

Capture d'écran 2020-02-14 09.06.35

                      –

Criante actualité 

Capture d'écran 2020-02-14 09.10.35
La réalisation du « Cas Richard Jewell  » est sobre. Clint Eastwood évite de tomber dans l’émotion, donnant à son long métrage de fiction, l’aspect d’un documentaire qui permet de tenir le spectateur à distance. Convaincant, déchirant parfois, le film affiche un recul nécessaire.

Car, toujours prudent, Clint Eastwood se contente d’examiner, laissant les spectateurs libres d’adhérer ou non, aux thèses développées. On peut détruire un homme bon et innocent… un message d’une criante actualité, à l’heure de l’info télé en boucle, des réseaux sociaux et des fake news.