Rebondissement dans le dossier qui enflamme Lyon, l’état français, la Principauté de Monaco et même Brigitte Bardot.

Après des ordres, des contre-ordres, des analyses, des contre-analyses, des prélèvements, des refus de prélèvement, l’arrêté du préfet du Rhône en faveur de l’abattage des éléphantes Baby (42 ans) et Népal (43 ans), selon le sacro-saint principe de précaution, selon de nombreuses procédures venant des uns et des autres, le Conseil d’état et ses sages viennent de suspendre, ce mercredi, l’arrêté d’abattage daté du 11 décembre 2012.

Pour mémoire, c’est à l’été 2012 que les ennuis ont débuté pour les éléphantes, suite au décès de Java (67 ans), elle même atteinte réellement de tuberculose.

Népal et Baby étant alors, à son contact, considérées comme administrativement porteuses de la tuberculose.

Hébergées au zoo du Parc de la Tête d’Or de Lyon depuis plusieurs années, suite au gardiennage demandé par les propriétaires (Cirque Pinder – Famille Edelstein) les deux éléphantes sont soupçonnées d’être porteuse du virus de la tuberculose.

Selon nos confrères de l’AFP, la juridiction administrative a jugé qu’il ne ressort pas du dossier « que des mesures autres que l’abattage des animaux (…) ne seraient pas de nature à permettre de prévenir efficacement les risques de contamination » de tuberculose.

Pour le Conseil d’état, il existe donc des risques sérieux sur la légalité des mesures prescrivant l’euthanasie des pachydermes.

«Il existe, à ce stade de la procédure, un doute sérieux quant au caractère proportionné du choix de la mesure d’abattage, prise sans « recherche de mesures moins radicales ».

Exit donc l’arrêté du préfet, confirmé par le Tribunal administratif du Rhône dans l’attente, peut être, d’un nième rebondissement.

Avant même l’audience au Conseil d’État, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, a enfin pris position en affirmant dimanche qu’un accord avait été trouvé pour la réalisation de ces tests.

En marge de l’audience, Florence Ollivet-Courtois, vétérinaire du cirque spécialiste en faune sauvage, a rappelé qu’il existait pour cela « un protocole américain validé qui implique le lavage de la trompe une fois par semaine », ce qui implique de « réhabituer les éléphantes à être manipulées par un entraîneur spécialisé ».

Notons au passage que courant février, la vétérinaire du cirque Pinder n’a pas été autorisée à pratiquer des tests, au motif que les éléphants sont en quarantaine !

Quant au Rocher (Monaco), il a proposé par l’intermédiaire de la Princesse Stéphanie de Monaco d’accueillir ces animaux dans la propriété des Grimaldi.

L’histoire ne dit pas si les éléphantes pourraient en profiter passer les week-end à la Madrague, la propriété de Brigitte Bardot à Saint-Tropez !

La Fondation Brigitte Bardot réclamant par ailleurs que puissent être pratiqués de nouveaux tests sérologiques sur Baby et Népal, en préalable à leur prise en charge par la fondation pour les soigner, alors même que la possibilité de guérir des éléphants tuberculeux fait débat.

Michel Godet C% Agence France Presse

NB On parle bien de suspension de l’arrêté, pas d’annulation…