1 avril: une belle histoire racontée par la Monnaie de Paris !

Poinçon d’Avril

Savez-vous que l’on doit les facéties du 1er avril à une royale innovation ?

Nous sommes en 1564 sous le règne de Charles IX, un roi oublié, au funeste destin…

Charles IX, c’est la Saint Barthélémy de 1572, les guerres de religion, et une folie qui l’entraîne à pourfendre porcs et ânes croisant son chemin…

DEMI-TESTON DE CHARLES IX J. DE RIBEROLLES Paris, France Type : Monnaies Période : 1562 Provenance : Europe , France Materiaux : Argent Technique : Frappe au marteau Numéro d’inventaire : PAR_1202

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Niveau famille, c’est shakespearien : son père meurt en tournoyant pour les beaux yeux de sa maîtresse, sa mamma est castratrice à souhait, sa sœur est la sulfureuse Margot, François II, son frère aîné, meurt à 16 ans lui laissant un trône qu’il occupera jusqu’à sa propre mort à 24 ans, et Henri III, son autre frère et successeur mourra assassiné…

Mais !

Entre temps naît le « poisson d’avril » !

Jusqu’au XVIème siècle, les provinces de France fêtaient le nouvel an à Noël, ou à partir du 25 mars, jour de l’Annonciation, jusqu’au 1er avril.

Avec l’Édit de Roussillon de 1564, le changement c’est maintenant !

« Oyez, oyez bonnes gens ! Par ordre du roi, l’année commencera le 1er janvier ! ».

Stupeur et tremblement dans le royaume.

Le français reste-t-il sagement obéissant ? Que nenni !

Même sous une monarchie, un français reste français.
Règle 1 : Pas content tu seras, mais manifester tu ne pourras. Donc de cet ordre tu te moqueras ! Un nouvel an « pour de faux » naît ainsi le 1er avril. On s’échange des arêtes de poisson, des chausses trouées et autres pitreries. C’est qu’on savait rire !
Règle 2 : Le 1er avril c’est le jour de la fermeture de la pêche, et comme les cadeaux sont aussi abracadabrants que des poissons pêchés un 1er avril, l’idée lumineuse vint…

Et si on les appelait « poisson d’avril » ? Faisons comme ça.
Et c’est ainsi que naît le « poisson d’avril »…
Nous avons ici un demi-teston de Charles IX, une monnaie en argent portant le portrait du souverain. On voit donc « ma il suo testone ! » dirait Don Corleone (c’est-à-dire le teston, ou la tête). Le revers porte le millésime en chiffre romain de 1562, notre roi du 1er avril a alors 12 ans, on peut d’ailleurs remarquer ses traits juvéniles d’adolescent prépubère.

Le buste est lauré, c’est-à-dire couronné de laurier, à l’antique. Une légende en latin : Carolus VIIII D(ei) G(ratia) FRANCO(rum) REX soit « Charles IX par la grâce de Dieu roi des Francs ».