Michelin: la Bouitte perd sa 3è étoile !

Cette annonce nous a fait l’effet d’une bombe…

Incompréhensible pour beaucoup d’entre nous, la couperet est hélas tombé avec l’annonce téléphonique faite par Gwendal Poullennec, directeur du guide rouge, à la famille Meilleur à Saint-Martin-de-Belleville (73).

Comme toujours, ou du moins pour le moment, Bibendum ne donne aucune explication au tandem père et fils Maxime et René Meilleur.

Il en va ainsi de cet ancien « bistrot gourmand » de montagne qui proposait à ses débuts plats typiques régionaux et raclette.

Le première étoile est arrivée en 2003, la deuxième en2008 et la troisième en 2015.

C’est désormais deux étoiles dont pourront se targuer d’avoir les Meilleur.

Une bien triste annonce pour cette maison qui avait déjà retenu toute notre attention.

michel godet

NOTRE ARTICLE DE 2015 AVEC L’ARRIVEE DE LA 3è ETOILE:

Ce lundi 2 février 2015,

Sur les coups de midi, La Bouitte obtient sa troisième étoile. Maxime et René meilleur, mais aussi les femmes de la maison touchent enfin du doigt le graal !

Toutes nos félicitations les plus sincères à cette famille de cœur…

La Bouitte

Notre chronique de décembre 2013. En avance de 16 mois donc !


Maxime et René: Ils sont les Meilleur !

Quoi de plus agréable que de mêler gastronomie, œnologie et tourisme. Dans l’ordre que vous souhaitez, à la Bouitte  (petite maison en patois savoyard).

Vous trouverez cette palette de belles références à Saint-Martin de Belleville, dans les environs des Menuires au sein d’un cadre aussi exceptionnel que majestueux. Tout respire le bonheur de vivre et de profiter de l’hospitalité de la famille Meilleur, dans le restaurant désormais doublement étoilé et membre de la très fermée association des « Grandes tables du monde», comme dans les quelques chambres de ce  chalet au cœur des Trois Vallées.

Si l’on parle souvent de ski et de sports d’hiver lorsque l’on évoque cette zone géographique, il ne surtout pas oublier qu’il y a une vie avant et après la neige.

Le printemps, comme l’automne sont des périodes idéales pour profiter de ces lieux enchanteurs qui fourbissent de petites fleurs de montagne naissantes, comme de couleurs mordorées automnales.

Un hôtel Spa

L’achat d’une maison mitoyenne et sa rénovation totale vont permettre dès cet hiver à la famille Meilleur d’augmenter sa capacité hôtelière (de 10 à 17), pour l’heure répartie également dans le hameau de Saint-Marcel.

Dans le chalet, les quatre chambres actuelles sont dignes des plus beaux chalets qui soient. Tout est neuf et pourtant tout ressent l’ancien, jusque dans les moindres détails.

Aucune faute de goût dans cet écrin douillet agrémenté d’un spa aux senteurs alpestres (lit de repos dans de la paille chauffée), mais aussi d’une piscine jacuzzi en plein air avec vue sur les sommets enneigés et parfois le clair de lune.

Grâce à de tels établissements, la Savoie présente vraiment à elle seule, un art de vivre à la française, mais au cœur de Rhône-Alpes et au son des Clarines.

 

Une table au sommet

Au piano, le tandem père et fils, René et Maxime, a su au fil du temps et transformer cette halte de cuisine savoyarde simple et généreuse en une étape gastronomique de référence, bien plus que dans la vallée.

Le champ de pommes de terre acheté en 1976, la construction du petit restaurant dans la foulée et surtout la découverte de la vraie gastronomie chez le maître Paul Bocuse ont changé la donne. René Meilleur décide alors, nous sommes en 1985, de réorienter sa cuisine et de monter en gamme. Les débuts sont difficiles, mais le chef persévérant. L’arrivée de Maxime en 1996 aux côtés de son père conduira à la première étoile en 2003 et la seconde en 2008.

La table sait faire la part belle aux produits locavores et du terroir local, montagnard qui plus est.

Jambons de caractère, œufs de ferme, poissons des lacs environnants, champignons, fromages et produits laitiers des sont au programme à côté des reines des prés, ail des ours, chénopode ou encore gentiane d’alpages voisins.

Tradition, terroir authenticité, Savoie, voilà bien des valeurs incontournables à la Bouitte où l’art de vivre est une religion, en toute simplicité.

Qui plus est, une soirée à cette table en compagnie des plus beaux flacons de la Maison Perrier-Joët s’apparente à un nirvana du palais.

Ainsi l’œuf de plein air cuit 68 minutes à 62,5° (pour éviter une coagulation), accompagné d’un jambon de montagne, de bâtonnets de truffes d’été et d’une soupe d’orties se révèle avec une cuvée Belle Epoque Blanc 2004.

Finesse des saveurs, délicatesse des mets démontre à l’envie que la qualité des produits, une cuisson précise et un assaisonnement juste comme il faut représentent à eux seuls le tryptique fondamental de la cuisine.

Pour suivre un brochet en mousseline sera le bienvenu, servi avec sa croûte émiettée, ses écrevisses pâtes rouges et sa Berce des prés, avec un Belle Epoque Blanc 2002 en magnum cette fois.

Ensuite vous ne résisterez pas au pigeonneau d’anthologie rôti au poêlon, avec un merveilleux ragoût sur toast des champignons et des chénopodes Bon Henri. Un plat signature à quatre mains des chefs qui ont su y allier un Blason Rosé de rêve.

Après la réussite d’alliance des fromages locaux avec un champagne blanc 99, la ronde, pour ne pas dire la farandole des desserts (Ah ce cylindre de glace royale cassant fourré avec un délicat sorbet au fromage blanc) vous amène doucement vers une fin d’agapes qui marque un gourmet dans sa vie de gastronome, surtout lorsqu’il termine par un champagne rosé 2004.

Au delà de cette expérience entre les Meilleur et Perier-Joët (La Bouitte organise régulièrement des soirées œno-gastro à thème), la cave de la maison aux 1 000 références (de 30 à 17 000€ les flacons) est une référence en soi, guidée par Matthieu Corseret, chef sommelier et directeur de salle.

N’oublions pas de mentionner un service parfait, ainsi que les femmes de la maison, Marie-Louise et Delphine.

La Bouitte, deux étoiles au sommet, oui, mais pour le moins !

Michel Godet


La Bouitte

 

 

 

Hôtel Spa Restaurant