Avec une analyse aussi fine qu’ironique comme il sait si bien faire, Hervé This surfe sur l’analyse de vocables qui ont rapport avec la cuisine (au sens large du terme) et qui ont parfois tendance à vouloir tromper le « client » lecteur…
Nous opinons et vous proposons cette analyse qui se déroulera en plusieurs étapes. Commençons par « des mots ou expressions qui se vendent bien, comme : malbouffe, cuisine nature, complot de l’industrie chimique, ersatz, mondialisation, glissade moléculaire, saveurs naturelles, sauver la cuisine… »
MG
Une Mine intarissable !
Posted: 28 Dec 2013 07:41 AM PST par Hervé This
Je viens de tomber sur un blog qui enchaîne, telle des perles, des mots ou expressions qui « se vendent bien » : malbouffe, cuisine nature, complot de l’industrie chimique, ersatz, mondialisation, glissade moléculaire, saveurs naturelles, sauver la cuisine…
C’est trop beau !
Je comprends que ce type de littérature ait son public : quand on ne réfléchit pas plus loin que son estomac, il y a peu de chances que l’on produise un discours très intelligent, mais, inversement, on rallie tous ceux qui, de même, « ont peur ». On rallie les Anciens, au sens de ceux qui veulent ce qu’ils ont connu quand ils ont été petits, et qui, au fond, n’ont pas grandi.
Inutile de vouloir les convaincre. Je ne cherche donc pas à le faire. Alors à quoi bon s’attarder sur leur littérature ?
De même, je propose d’analyser dans les jours qui viennent quelques mots ou expressions de ce florilège de réaction.
A commencer par « malbouffe ». Malbouffe ?
Wikipedia définit la chose comme une alimentation inadaptée, en raison d’une proportion excessive de graisses, de sucres. Pourquoi pas. Mais avons-nous bien regardé la composition d’un de nos gâteaux classiques : de la farine, du beurre, des oeufs, du sucre… plus des détails. A qui fera-t-on croire que cette « formule » soit adaptée du point de vue nutritionnel ?
Cela étant, je ne crois pas que ce déséquilibre soit ce qui est visé par nos critiques réactionnaires. Cherchons plus loin. En les lisant, on voit notamment qu’il y a ce terme de « mondialisation », ou d' »industrie ».
Pour « mondialisation », je lis : « Le terme de mondialisation (ou globalisation) désigne le processus d’intégration des marchés qui résulte de la libéralisation des échanges (de biens, de main-d’œuvre et de connaissances), de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire.
Un gros morceau.
Tout cela est bien obscur, et j’avoue mon incapacité à bien comprendre. Pourquoi voudrait-on m’empêcher de parler (« interactions ») à un être de l’autre côté de la terre ? Les frontières ne sont-elles pas l’incitation au communautarisme, lequel conduit à la guerre ?
On voit que l’on s’éloigne de la cuisine… mais c’est voulu : il y a de l’idéologie derrière les termes et la critique qui est faite dans le texte que je me refuse à vous citer, afin de ne pas faire de réclame pour de l’orviétan, est une critique idéologique, qui avance masquée.
Malbouffe ? Mondialisation ? Le terme « industrie », ou le terme « multinationale » qui surviennent, dans l’article, en est une preuve : ce qui est refusé, c’est une alimentation produite par l’ « industrie ».
Ce serait donc l’industrie, qui serait mauvaise ? Admettons… mais où trouverons-nous les ingrédients alimentaires de notre cuisine ?
J’y pense : qui construira nos éoliennes et nos panneaux solaires ?
L’industrie ? Refusons : construisons de nos mains des systèmes en bois qui produiront de l’énergie.
Pardon, l’ironie est une mauvaise tentation, et les fêtes de fin d’année doivent me pousser à plus d’indulgence.
JE PROPOSE donc d’y mettre fin, et de continuer, dans les jours qui viennent, à propos de ce texte que je vous cite sans le citer, d’analyser, en posant essentiellement des questions. Non pas pour convaincre, parce que cela serait aussi idéologiquement bas que le texte que je discute, mais pour contribuer à un débat assaini.
Lyon Saveurs michel.godet@gmail.com
Soyez cool, partagez cette information: