Il y a 3 grandes réactions en cuisine : la coagulation des protéines, l’hydrolyse des protéines, l’hydrolyse des pectines
Posted: 08 Feb 2020 03:49 AM PST Je me suis interrogé sur les transformation moléculaire qui ont lieu quand on cuisine et j’ai finalement conclu qu’il y en avait principalement trois… et plus. Mais je propose d’observer, tout d’abord, que je parle de transformation moléculaires et non pas de réactions chimiques. C’est juste, car une réaction entre des molécules, c’est une réaction entre des molécules, ou réaction intermoléculaire. Cette réaction ne devient « chimique » stricto sensu que lorsqu’elle est étudié par un scientifique spécialisé en chimie, un « chimiste ». On a l’impression que je pinaille un peu, mais en réalité, puisque la pensée, ce sont les mots, n’avons-nous pas tout intérêt à avoir des mots juste pour penser juste ? En effet, la cuisine est une technique de production des aliments, éventuellement associée à une composante artistique, alors que la chimie est une science de la nature, qui vise à comprendre le mécanisme des phénomènes. Rien à voir par conséquent.
En réalité, quand on cuisine, il y a des myriades de réactions, et notamment parce qu’il y a des myriades de composés. Mais il y a des réactions « fréquentes », et d’autres qui le sont moins. En effet, commençons par observer que la cuisine utilise des ingrédients pour construire des aliments. Ces ingrédients sont traditionnellement des tissus végétaux ou animaux, ce que l’on dirait plus couramment légumes, fruits, viandes, poissons, oeufs… L’eau ce n’est pas transformée quand on la chauffe ; du moins, sa molécule n’est pas modifiée, même quand l’eau s’évapore. En revanche, les protéines peuvent réagir : d’une part, certaines peuvent se lier chimiquement, comme quand un blanc d’oeuf coagule, ou qu’une viande, un poisson cuisent (on voit bien la perte de transparence, comme pour le blanc d’oeuf). Mais certaines protéines se dégradent : par exemple quand on attendrit une viande. Dans le premier cas, on a la « coagulation des protéines », et dans le second, on a ce que nomme leur « hydrolyse ». Pour la seconde, que l’on observe par exemple quand on cuit longuement du pied de veau et qu’on le récupère de la gélatine dans une espèce de soupe pleine d’acides aminés et de peptides, les chaînes que sont les protéines se déplient, puis se dégradent en morceaux plus ou moins long : ce sont ces petits morceaux que l’on nomme peptides, ou acides aminés quand ce sont les morceaux élémentaire des chaînes de protéines. Il y a soit les polysaccharides, de longues chaînes comme l’amidon ou la cellulose, et de petits sucres comme le saccharose ou encore plus petits, le glucose ou le fructose, par exemple. Les piliers de cellulose qui composent la paroi sont reliés par des sortes de cordes que sont les molécules de pectine. Or quand on cuit, les pectines sont dégradées par une réaction d’hydrolyse qui est plus particulièrement nommée « élimination bêta ». Là, on a fait le tour des principales réactions… et puisque nous avons fait le tour, j’ai la conviction que si l’on parle de chimie dans le cursus des cuisiniers, c’est d’abord de ces trois réactions qu’il faut parler, car je ne cesse de répéter que c’est une bonne pratique que de considérer l’essentiel avant l’accessoire, le gros avant le détail. Quelqu’un qui plongerait d’abord dans l’insignifiant serait nommé en alsacien Diffalaschiesser, ou chieur de rondelles mais surtout, intellectuellement, il ou elle ferait une faute intellectuelle. Les brunissements, ce sont des tas de réactions bien plus complexes que les trois évoquées. Faut-il entrer dans ces détails, dans la formation des cuisiniers ? – Hervé THIS |