Présentateur emblématique de France 3 Rhône-Alpes, Patrick Lion est décédé. « Une des mémoires de la région ».
Pendant 28 ans, il a été le visage de France 3 Rhône-Alpes. Présentateur emblématique de la chaîne régionale, Patrick Lion s’est éteint ce vendredi des suites d’une longue maladie. Ses amis et collègues rendent hommage à un journaliste qui « savait parler aux gens » et qui « a laissé une empreinte à des générations de téléspectateurs ».
Il a été pendant 28 ans le visage et la voix de France 3 Rhône-Alpes. Patrick Lion, présentateur emblématique de l’antenne lyonnaise de France Télévisions, est décédé ce vendredi 1er août 2025 des suites d’une longue maladie, à l’âge de 74 ans.
On le surnommait « l’homme aux 10 000 JT ». Chaque jour, le Lyonnais présentait le 12/13 ou le 19/20. Patrick Lion avait ensuite quitté la présentation des journaux télévisés au milieu des années 2000 pour d’autres fonctions au sein de l’antenne de France 3 Rhône-Alpes, avant de prendre sa retraite en 2014.
Un journaliste « très professionnel, très consciencieux »
Certains gardent en mémoire “le présentateur rigoureux qu’il était”, à l’image d’Yvette Neel, scripte à ses côtés pendant des années.
“C’était un journaliste intègre, à l’ancienne, il savait faire de la télévision d’une façon rigoureuse et ne faisait jamais de fautes”, complète Jean-Paul Savart, compagnon sportif sur les antennes de France 3 Rhône-Alpes pendant plusieurs années. “Il savait parler aux gens, simplement. Il savait chercher l’information, la mettre en valeur sans se mettre lui-même en valeur”, renchérit le journaliste féru de cyclisme.
Il a laissé une empreinte à des générations de téléspectateurs à une époque où les journaux télévisés rassemblaient toute la famille devant le poste à 19 heures.
Jacques Paté
Directeur régional de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
Monique Leprince, journaliste présentatrice de la même génération que Patrick Lion se souvient d’un homme “très professionnel, très consciencieux dans sa manière de relater les faits » et avec “une bonne connaissance des impératifs techniques”.
“À cette époque où j’étais souvent cheffe d’édition, il était agréable de travailler avec lui”, renchérit l’ancienne journaliste qui a couvert et commenté les grands événements de la région lyonnaise pendant de nombreuses années, tout comme Patrick Lion.
« Monsieur Sport »
Pendant toutes ces années, le reporter a suivi les aventures de l’Asvel et de l’ASSE. Il le disait : “En qualité de journaliste de terrain, j’ai surtout usé les pelouses et les parquets”.
En 2018, le journaliste confiait à nos confrères du Progrès son souvenir le plus marquant : l’interview du président de l’AS Saint-Étienne, Roger Rocher, qui sortait de prison dans l’affaire de la caisse noire du club stéphanois.
Tandis que sur notre antenne, il se rappelait d’un match l’ayant fait vibrer le 15 mai 1982 lorsqu’au Parc des Princes, le PSG décrochait sa première victoire in-extremis en Coupe de France face à l’ASSE.

« Il arrivait à mettre à l’aise les jeunes journalistes »
Patrick Lion inspirait les jeunes. Sylvie Cozzolino faisait son entrée à France 3 dans les années 1990 lorsqu’elle rencontre pour la première fois le présentateur. “Il arrivait à mettre à l’aise les jeunes journalistes et était accessible, pas hautain, malgré son expérience”, explique la journaliste de France 3 Rhône-Alpes.
Elle garde en mémoire le souvenir d’un homme toujours au fait de l’actualité, jamais absent. “La première chose qu’il faisait le matin, c’était lire la presse papier. Il était né sur les dépêches”.

Des anecdotes, il y en a plein. Jean-Paul Savart, qui a rencontré Patrick Lion sur les bancs de l’école de journalisme de Strasbourg en 1972, alors qu’il était dans la promotion supérieure, se remémore l’image du jeune homme “bien rasé, en costume, contestataire dans la contestation”.
“J’étais un gauchiste qui a fait la révolution, un post mai 68, chevelu, lui, c’était le contraire. Nous faisions grève et lui venait quand même à l’école avec son attaché-case”, s’amuse le journaliste sportif à la retraite. Malgré tout, les deux hommes s’entendaient bien.
Pour Monique Leprince, c’était un journaliste à qui elle a dû une fière chandelle lorsque, au décès de sa mère, il a pris sa place pour couvrir les élections dans la Loire. Pour Yvette Neel, c’était un présentateur qui aimait porter une veste très rouge durant ses dernières années de présentation.
« C’est une mémoire de la région qui disparaît »
Il était fait pour ce métier, mais aussi pour cette région. “Je me souviens que la secrétaire de la rédaction disait toujours au téléphone à nos interlocuteurs qui voulaient lui écrire qu’il s’appelait Patrick Lion, ‘Lion comme l’animal’ ! Il avait un nom prédestiné pour faire carrière dans notre antenne lyonnaise, s’amuse Jacques Paté. “C’est une mémoire de la région qui disparaît. Je me souviens de sa plume, de sa facilité à synthétiser les informations et de sa parfaite connaissance de la région. »
Très ému par sa disparition, le directeur régional de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes et ancien collègue de Patrick adresse au nom de France 3 et de tous ses collaborateurs ses sincères condoléances à la famille de Patrick Lion.
