L’ AFFAIRE PASOLINI : UN « THÉORÈME » TOUJOURS PAS DÉMONTRÉ !
David Grieco s’intéresse aux derniers jours de Pier Paolo Pasolini et aux circonstances toujours mystérieuses de sa mort en 1975.
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En Italie la justice est une affaire au long cours. Il a suffi d’un nouveau témoignage et d’une trace ADN pour que resurgisse la théorie d’un complot.
« Une macchinazione » relatée dans ce film de David Grieco, consacré à Pasolini, l’intellectuel brillant et engagé, figure de l’homosexualité assumée. Qui mieux que lui pouvait porter au cinéma cette mort mystérieuse.
David Grieco a connu dans sa jeunesse Pier Paolo Pasolini qui fréquentait sa famille; il lui avait même proposé un petit rôle dans « Théorème » puis un poste d’assistant.
Resté jusqu’au bout son ami, il a toujours été persuadé que le grand intellectuel italien, pourfendeur de la société de son temps n’avait pas été la victime d’un simple fait divers.
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Rappel. Le 2 novembre 1975, on retrouve le corps mutilé de Pier Paolo Pasolini sur une plage d’Ostie; son amant de 17 ans, un jeune délinquant, Pino Pelosi (Alessandro Sardelli) l’aurait écrasé sous les roues de sa voiture.
Il sera condamné à 9 ans de prison. Pasolini (Massimo Ranieri) travaillait alors au montage de « Salò ou les 120 journées de Sodome » et à l’écriture de son roman « Pétrole ». Une dénonciation des pouvoirs occultes et connivences entre les institutions italiennes, la loge maçonnique P2, la CIA et les services secrets …
Mais David Grieco développe une autre thèse de cet assassinat. A l’heure où le particommuniste est en route vers le pouvoir, le travail de Pasolini inquiète les milieux de l’économie, de la finance et de la politique; il est mis en garde, il passera outre, suivi et interviewé par un journaliste français ( François-Xavier Demaison ) à propos de « Salo ou les 120 jours de Sodome » dont les bobines volées vont faire l’objet d’une rançon.
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Authenticité sans faille
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Pino Pelosi reviendra sur ses aveux et la théorie d’un assassinat programmé redevient crédible avec cette « pièce » cinématographique en forme d’ hommage…le film de Grieco est sans concession, réaliste, sombre et troublant.
Il donne à son récit militant une authenticité sans faille, portée par le talent de Massimo Ranieri.
Un film remarquable soutenu par une bande son fastueuse (« Atom Heart Mother » de Pink Floyd).
QOL